Voilà c'est fait le satellite (lancé sans problème merci Soyouz) va approfondir la connaissance des planètes extrasolaires. Va petit, va...
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Le satellite français Corot, qui sera lancé mercredi (14H23 GMT) de la base spatiale russe de Baïkonour (Kazakhstan), va aller traquer pour la première fois depuis l'espace ces planètes gravitant autour d'autres astres que notre Soleil et où l'on espère, un jour, découvrir de la vie.
"Corot, c'est un petit projet, monté avec de petits moyens, mais c'est l'éclaireur qui montrera aux futures missions vers quel type d'étoile aller chercher", souligne la responsable scientifique de la mission, Annie Baglin (Observatoire de Paris-Meudon), dans un entretien avec l'AFP.
Depuis son orbite à 900 kilomètres au-dessus de la Terre, Corot (pour "COnvection, ROtation des étoiles et Transit des planètes extra-solaires") devra mesurer d'infimes variations de la luminosité de 120.000 étoiles.
Lors de la genèse du projet, au début des années 90, les scientifiques en attendaient d'abord d'importantes informations sur la composition du coeur des étoiles. Après la découverte des premières planètes extra-solaires en 1995, les responsables de la mission ont réalisé que les mêmes instruments pouvaient être aussi utilisés pour détecter des planètes lointaines.
"C'est probablement ce qui a sauvé la mission" lors des exercices de réduction des coûts auxquels s'astreint régulièrement le Centre national d'études spatiales, concède Mme Baglin. Evénement rare dans la recherche spatiale où la plupart des missions sont effectuées en coopération, la France assume à elle seule 75% de l'investissement de 170 millions d'euros.
Pour Mme Baglin, les deux tâches de Corot sont d'un intérêt scientifique comparable, même si "la partie exoplanète séduit plus le grand public". "Et donc, on en parle plus dans notre communication", concède-t-elle.
Mieux comprendre comment fonctionnent les étoiles reste pourtant un enjeu majeur: "les atomes qui forment aujourd'hui nos corps - carbone, oxygène ... - ont été générés en passant un certain nombre de fois à l'intérieur des étoiles". "Or ce qui se passe dans le coeur des étoiles nous est inconnu; nous n'en connaissons que la peau".
Pour l'autre volet de la mission, Mme Baglin table sur une moisson de "quelques dizaines de petites exoplanètes", plus petites en tous cas que les quelque 220 connues à ce jour. Ces dernières sont généralement d'énormes planètes gazeuses tournant en quelques jours rapidement autour de leur étoile.
Mme Baglin espère même répérer des planètes rocheuses, qui seront toutefois plus grosses que la Terre. Les plus petites exoplanètes connues à ce jour sont encore de la taille de Neptune (57 fois le volume de la Terre).
La mission est prévue pour durer deux ans et demi. Le temps pour Corot de faire ses preuves, avant le lancement de la sonde américaine Kepler, annoncé pour fin 2008. Plus puissante, plus précise, affranchie du voisinage terrestre (elle sera placée en orbite autour du Soleil)... et cinq fois plus chère, Kepler a été calibrée pour aller chercher des planètes de la taille de la Terre.
"Eux, ils verront sûrement d'autres Terre, pas nous, mais notre mission est au moins aussi importante scientifiquement", affirme Mme Baglin. "Les Français sont en avance depuis vingt ans dans le domaine des exoplanètes. C'est pour cela que nos scientifiques ont tant insisté pour que Corot soit lancée avant la fin 2006, pour ne pas perdre notre avantage sur ce concurrent redoutable".