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"Des yeux par milliers, braqués sur nous"

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la chambre bleue

"Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par la chambre bleue » Dim Juillet 18, 2010 11:29

"Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Ce titre et surtout le contenu de ce téléfilm français (tourné au début des années 70), oh combien étrange, restera une des principales énigmes de la télévision française. Il a été tourné dans des conditions très particulières par Henri Grange...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Des_yeux,_ ... s_sur_nous

Mais, reprenons le contexte de ce téléfilm et transposons le à notre époque pour que tout le monde comprenne le côté déroutant même de cette histoire.

Imaginez une histoire qui, tournée en 2010, se déroulerait ainsi :

Kiefer Sutherland (sous sa véritable identité) quitte en voiture le studio de tournage de "24 heures chrono" à Los Angeles et arrive, au bout de quelques heures de route dans la silicon valley. Il est obligé de s'arréter au bord de la route, à l'entrée de San José car il est atteint d'un besoin impérieux de dormir.

Lorsqu'il se réveille, il se retrouve dans un lit situé une chambre au confort très simple mais avec une salle de bain. Il se lève et regarde par l'unique fenètre. A priori, il est dans un batiment moyen à l'architecture, elle aussi, très simple, entouré par un jardin dont on ne voit pas le fond. Il ouvre la fenêtre et n'entend strictement aucun bruit de fond (circulation, oiseau, vent), ni ne ressent aucun courant d'air.

Kiefer Sutherland (qui n'est donc absolument pas Jack Bauer, mais lui-même - très "subtil"; le "truc") a peur et sort de la chambre par son unique porte et se retrouve dans un couloir aux portes identiques cachant certainement des chambres identiques. Pas d'escalier, mais il trouve un ascenceur à deux boutons, monte dedans et appuie sur le bouton du rez de chaussée... Il se rend compte qu'on ne peut pas quitter le bâtiment, car il n'y a aucune porte de sortie. Il est aussi impossible de sauter par la fenêtre située à un étage trop élévé.

Il arrive dans une grande salle à manger où il est d'abord reçu par Peter Falk (Columbo) qui joue le rôle d'une sorte de vieux maitre d'hôtel. Puis il rencontre, tous assis autour d'un table les différents acteurs des grandes séries américaines, présents sous leurs véritables identités.

Il y a là Tony Shalhoub (Monk) qui déclare qu'ils ont du être enlevé et qu'il va porter plainte, Anthony LaPaglia, Marianne Jean-Baptiste, Poppy Montgomery (FBI, portés disparus) et Hugh Laurie (Dr House) qui ne semblent pas bien rassurés. Il y a aussi quelques autres personnes qui exercent des professions plus ou moins proches du métier de cinéma dont Chris Carter, le fameux producteur de X files encore plus terrorisé que les autres et très exhalté. (il déclare que "des yeux" l'observent)

Le temps passe. Des nuits et des jours entier à ne rien faire. Ils sont bien prisonniers

On s'aperçoit très vite que personne ne peut s'échapper de l'endroit et que l'impression d'être surveillé est très forte. La tension monte très vite et malgré que les repas servis soient copieux et la literie changée tous les jours, tout le monde s'affole. Dans un moment d'énervement, Chris Carter tue Hugh Laurie en le noyant dans la baignoire de la salle de bain sa chambre.

Le lendemain, au réveil, on s'apeçoit que la grande pièce du rez a été transformée en une sorte de tribunal. A priori, ceux (?) qui ont enlevé les acteurs veulent que ceux-ci jugent Chris Carter. Certains décident de se prèter au jeu et un petit cadreur obscur, inconnu, se proclame président du tribunal. Au bout de quelques minutes, Carter est condamné à mort. Kiefer Sutherland s'insurge et crie à la folie et fait tout pour empécher l'application de la sentence.

Mais il s'évanouit au bout de quelques minutes.

Il revient à lui dans sa voiture, sur la route de san José. Sa barbe a poussé, il est fatigué mais il se rappelle de tout... Mais bon, c'était sans doute un mauvais rêve. Il fait alors demi-tour et rentre chez lui pour se reposer.

Le lendemain, à son réveil, il apprend sur CNN que l'acteur Hugh Laurie s'est noyé en se baignant dans une piscine et que le producteur Chris Carter s'est suicidé en se pendant...


--------------------

Dans le téléfilm français (1972), c'est Raymond Souplex (le fameux commissaire Bourrel des 5 dernières minutes) qui jouait son propre rôle sans aucun maquillage comme tous les autres participants de cette histoire. On ne sera jamais ce que ce film voulait démontrer...

En tout cas, ce film ne pourra jamais être tourné dans le contexte que j'ai décrit ci-dessus, aux USA, où alors... :roll:

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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par Seb' » Dim Juillet 18, 2010 13:09

Je viens de lire le résumé du Wiki. J'avoue que jamais je n'avais entendu parlé de ce film, qui semble, malheureusement, (trop) inconnu mais dont l'histoire apparaît très troublante :shock:

Quelqu'un sait si le film est sorti en DVD ? Je viens de faire une rapide recherche sur Internet, je n'ai rien trouvé...

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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par Nijuni » Dim Juillet 18, 2010 13:20

:shock: Whoah, merci de partager cette info, la chambre bleue, ce mystérieux téléfilm vient d'attirer ma curiosité, je vais essayer d'en apprendre plus.
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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par DRAGON » Dim Juillet 18, 2010 13:39

Je voudrais bien voir, mais cela me rappelle " Lost " ou " Jericho ".

Des trucs sans tête ni fin, complètement stupide, spécialisés dans l'abêtissement des téléspectateurs.

Décidément, les producteurs prennent les téléspectateurs pour des idiots patentés et ils ont raison, car leurs combines stupides fonctionnent très bien.

Jetez-moi tout cela aux orties, vous allez perdre la tête et le sens de la réalité.

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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par Nijuni » Dim Juillet 18, 2010 16:07

Je trouve au contraire ça très intelligent, "offrir" une histoire aux téléspectateurs qui se l'approprieront par la suite, et feront les théories qu'ils veulent.
Prendre les téléspectateurs pour des idiots, c'est plutôt leur présenter une histoire où tout est expliqué dans les moindres détails pour qu'ils n'aient pas à se casser la tête à réfléchir. Des séries comme Lost ou X-Files ont une fin, mais qu'elle soit bonne ou pas, ce qui plait dans ces séries ceux sont les mystères, le fait de pouvoir réfléchir entre deux épisodes et émettre des théories. La plupart des fans de ce genre de séries répondront ça. :)
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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par la chambre bleue » Dim Juillet 18, 2010 16:40

Eh bien justement, non, Dragon, seule l'ignorance entraine l'abêtissement.

Pour ce téléfilm qui a, rappelons le, presque 40 ans, la référence qui vient le plus rapidement à l'esprit c'est le fameux "Huis clos" de Jean-Paul Sartre. On n'est donc loin d'un "truc sans tête ni fin, complètement stupide".

Image

Les critiques de l'époque avaient d'ailleurs fait référence à "La Divine Comédie" de Dante où dans un passage de "L'Enfer", l'auteur y décrit un châtiment réservé à ceux qui ne sont pas encore morts, mais dont le tourment s'effectue durant leurs repos nocturnes, donnant ainsi une explication toute personnelle aux cauchemars.

Image
S. Dali "Dante starts his journey to eternity"

Sinon, Nijuni, désolé, il n'y a pas de DVD. Lors de la diffusion, ce film ne reçut pas un bon accueil. Trop déroutant pour le télespectateur français moyen.

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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par Salaryman » Dim Juillet 18, 2010 17:11

Vraiment l'air sympa. Et probablement fortement inspiré par La Quatrième Dimension.

Ce qui est drôle, c'est : que vient faire Souplex là-dedans ?

Comme si on retrouvait Julie Lescaut dans Cube.
Nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous les voyons comme nous sommes.

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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par la chambre bleue » Dim Juillet 18, 2010 17:40

Salaryman a écrit :Vraiment l'air sympa. Et probablement fortement inspiré par La Quatrième Dimension.

Ce qui est drôle, c'est : que vient faire Souplex là-dedans ?

Comme si on retrouvait Julie Lescaut dans Cube.


En fait, je suis en train d'analyser ce film et c'est extrémement compliqué, à la limite de l'entendement, car plus on approfondit, plus on s'étonne :

Je m'explique :

Le scénariste de ce télefilm est André Maheux qui fit la plupart des scénarii des "Cinq dernières minutes".
Raymond Souplex, héros de la première saison ne pouvait donc qu'être le personnage central de cette histoire où il joue son propre rôle et sous son propre nom. L'acteur Jacques Debary joue aussi sous son propre nom. Fait troublant, Jacques Debary remplacera ensuite R. Souplex dans cette série quelques années plus tard après sa mort alors que rien ne laissait le prévoir.
Dans ce télefilm, les autres comédiens portent, en fait, des noms d'emprunts mais ces noms sont tous des réutilisations de nom de victimes (personnages ayant été assassinés) de la première série (1957-1973) des 5 dernières minutes.

Les personnages joueraient ils donc des rôles de fantômes de gens assassinés ?

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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par Salaryman » Dim Juillet 18, 2010 17:53

Vraisemblablement, Souplex dîne avec des amis puis s'endort au volant de sa voiture. Il est ensuite en plein rêve au cours duquel il se déroule un meurtre (une noyade dans un baignoire) avec pour cadre un hôtel effectivement surnaturel. Il s'insurge contre une parodie de justice se déroulant dans le lieu même et se réveille alors de son cauchemar. Se rendant à Paris voir ses collègues de la télé, il découvre dans un kiosque l'annonce de la mort du personnage (noyé dans la Seine) qui était également mort dans son rêve.

Lorsque Souplex raconte son rêve à ses amis de la télé, ceux-ci lui précisent que le nom de ses colocataires oniriques est celui de personnages de la série Bourrel.
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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par la chambre bleue » Dim Juillet 18, 2010 18:21

En fait, j'ai vu ce film, il y a donc presque 30 ans et je ne l'ai jamais revu depuis. Mais ce dont je suis certain, c'est que cela commence sur le plateau de tournage des "Cinq dernières minutes" et que Raymond Souplex se rend pour diner chez des amis du côté de Saclay avant de s'endormir lors d'un arrèt en voiture.

Image

Saclay, c'est, en fait, un "clin d'oeil" pour le réalisateur car c'est dans cette commune que se situe, historiquement, le C.E.A, premier centre de recherche scientifique français de l'époque. (C'est pour cela que j'ai évoqué la Silicon Valley dans ma transposition américaine :wink: )

Il faut savoir aussi que ce téléfilm fut tourné peu de temps après la 1ère diffusion de la série anglaise "Le Prisonnier" avec Patrick Mac Goohan.

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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par Chantal » Dim Juillet 18, 2010 22:25

Moi j'aimerais bien que ce film soit mit au goût du jour. Cela semble une très bonne histoire. J'aime bien les acteurs choisit par la chambre bleue d'ailleurs :D
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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par la chambre bleue » Lun Juillet 19, 2010 10:05

J'avais bien étudié la question... Je suis fin prèt pour envoyer des scénarii à Hollywood !! :wink: (d'ailleurs, en y repensant, je me demande si je ne vais pas envoyer un petit courier)

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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par Chantal » Lun Juillet 19, 2010 16:20

Je t'encourage à le faire. On ne sait jamais. Tu n'as rien à perdre :wink:
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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par a200tq » Lun Juillet 19, 2010 16:27

Attention, l'envoi d'un scenario est très formaté, du moins pour les producteurs français :wink:
Le dossier doit comporter un synopsis, une note d'intention et le scenario en lui-même, terminé ou pas d'ailleurs.
Hop, un 'tit lien : http://www.nidinfo.com/html/reportage_nath_3.html

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Re: "Des yeux par milliers, braqués sur nous"

Message par TiminoO » Sam Juillet 31, 2010 18:37

J'adore ce genre de films! Un truc sans queue ni tête qui justement laisse place à l'imagination du spectateur et qui fait réfléchir sur plusieurs sujets comme des mondes parallèles et d'autres trucs marrants.

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