Un autre membre de la cour suprême décède

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Le président George W. Bush dispose d'une rare occasion de nommer un président de la Cour suprême des Etats-Unis, après la mort du titulaire, le juge ultraconservateur William Rehnquist. Ce dernier est décédé samedi à l'âge de 80 ans d'un cancer de la thyroïde après avoir passé 34 ans à la Cour suprême, dont 19 à sa tête. Le président va ainsi pouvoir influencer un peu plus la composition d'une institution dont le rôle est essentiel aux Etats-Unis.
En juillet, Bush avait déjà nommé un nouveau juge à la Cour suprême, John Roberts, aux opinions proches de celles du Parti républicain, pour succéder à Sandra Day O'Connor, une centriste démissionnaire. Le processus de confirmation de M. Roberts, 50 ans, doit commencer demain. Il semble assuré d'obtenir le feu vert du Sénat. Roberts est un juge fédéral inattaquable sur ses qualités de juriste et plutôt lisse sur ses prises de position publiques, notamment sur le droit à l'avortement.


La bataille ouverte par la mort de Rehnquist pourrait être beaucoup plus féroce. Tout dépendra du choix de Bush, qui doit à la fois nommer un nouveau juge à la Cour suprême et choisir un président, qui pourrait être un des juges déjà en fonction. Hier, Bush a rendu hommage à Rehnquist et souligné qu'il voulait choisir rapidement un «candidat hautement qualifié pour lui succéder».


La Cour suprême, plus haute instance judiciaire, est composée de neuf juges qui sont nommés à vie. Elle tranche d'importants débats de société. A ce titre, son président est l'un des personnages les plus puissants du pays. Opposé aux droits des homosexuels, à la «discrimination positive» à l'égard des minorités ou aux freins à la détention des armes, William Rehnquist était partisan de la peine de mort et de la religion à l'école. Longtemps, il a été le juge le plus conservateur de la Cour, n'hésitant pas à rédiger des opinions divergentes sur des décisions tranchées à 8 contre 1. Il a laissé une empreinte durable sur la jurisprudence fédérale américaine :




Sur la peine de mort. En 1987, la Cour a rejeté la validité de statistiques montrant que la peine de mort était appliquée de manière inégale entre les races dans les États du Sud.

Sur la discrimination positive. En 1995, la Cour a estimé que le traitement préférentiel des minorités ethniques dans les politiques publiques est presque toujours inconstitutionnel.



Sur le fédéralisme. La Cour a généralement rogné les pouvoirs du Congrès en faveur d'une plus grande autonomie des États. La principale exception a été la décision par cinq voix contre quatre d'interrompre le recomptage des voix en Floride, en 2000, donnant de facto la présidence à George W. Bush.



Sur les droits des justiciables. En 2000, le chief justice a réaffirmé l'obligation d'énoncer ses droits à un suspect, mais, en 1989, il avait considérablement limité la capacité d'un condamné de faire appel devant une cour fédérale.

Sur la religion. Rehnquist a fait pencher la Cour en faveur de l'octroi de fonds publics aux écoles religieuses. Fin juin, il avait aussi voté en faveur de l'exposition des 10 commandements dans les lieux publics.

source : lefigaro.fr

Deux membres de la cour suprême... voila un pouvoir immense qui tombe entre les mains de Bush, après la nomination d'un premier membre récemment...