Une parodie du film HITLER LA CHUTE au sujet de la grippe A

[marly]

J e trouve ce comédien prodigieux!
C 'est une parodie ...


http://www.dailymotion.com/video/xaxcrh ... rodie_news

Marly

[directeur adjoint Skinner]

Mouais .

Il faut savoir qu'il existe une grand nombre de parodies reprenant cette scène culte du film.

Cependant cela me dérange un peu de tourner en dérision une scène qui fait référence à un moment tragique de l'histoire.

[Polares Profil]

C'est vrai que la chute d'Hitler c'est un moment particulièrement tragique! Ca aurait été vachement mieux si ses projets avaient réussis

[directeur adjoint Skinner]

Je parlais du contexte général.

PS: je suis petit-fils d'un malgré-nous disparu sur le front russe

[Polares Profil]

J'avais compris!

Mais je ne résiste pas à une dose d'humour ma placé

[William Lee]

PS: je suis petit-fils d'un malgré-nous disparu sur le front russe

Un "malgré-nous" ? C'est quoi?

[directeur adjoint Skinner]

On appelle "malgré-nous" les Alsaciens-Lorrains qui ont été obligés de porter l'uniforme de la Wehrmacht pendant la guerre, ils ont fait la guerre pour l'Allemagne nazis "malgré-eux".
Retour en arrière: à la suite de la défaite de la France en 1940, l'Alsace-Moselle sont annexés à l'Allemagne sur ordre personnel d'Hitler considérant ces territoires comme allemands.
1942: les Allemands connaissent les premières difficultés sur le front russe. Il leur faut plus d'hommes. Hitler décide d'incorporer les jeunes Alsaciens-Mosellans dans la Wehrmacht ou les SS. D'abord c'est sous forme de volontariat, mais on peut pas dire qu'on se bouscule...
Les Nazis décident alors d'incorporer de force. Au début beaucoup résistent et s'engagent dans le maquis. En réaction, les Nazis ont décidé de déporter dans les camps toute la famille d'un déserteur (enfant et grand-parent compris...). Voilà de quoi être très persuasif.
130 000 personnes ont été incorporées. 20 000 ne sont jamais revenues et on ignore encore aujourd'hui ce qu'elles sont devenues (mon grand-père fait parti du lot).

[jihem Profil]

Les Malgré nous est un des sujets épineux de la seconde guerre mondiale, du fait de la situation particulière de cette région.
Lors du procès de la Das Reich, en 1953, cela a posé un grave problème car plusieurs de ces soldats faisaient partie des opérations de Tulle et Oradour.

Grosso modo, ces enrôlés étaient l'objet de la méfiance du commandement, qui les jugeaient trop enclins (et pour cause) à déserter lorsque l'occasion se présenterait, et surtout encore moins enclins à se battre jusqu'au bout pour un reich qu'ils rejettaient pour la plupart.
d'ou les pressions sur les familles, les sanctions disciplinaires et l'envoi en général sur des fronts ou les besoins en chair à canon étaient les plus pressants.
Sur le front russe, les Malgré nous connurent des sorts tragiques car ils avaient très peu de chance de se faire entendre si ils désertaient ou se rendaient. Il fallait pour cela qu'un officier soviétique soit au courant de leur situation, ce qui était très loin d'être le cas.
Même en Normandie, ou les Malgré nous furent assez nombreux, il leur fut souvent difficile de se faire entendre des alliés, bien qu'ils fussent porteurs, souvent d'un papier ou d'un symbole évoquant leur origine et leur attachement à la France...

[William Lee]

Les pauvres, enrôlés de force dans cette saloperie...

J'imagine que pour les survivants, le retour en France ne s'est pas forcément fait dans la joie des retrouvailles et la quiétude... Ils ont dû être pas mal soupçonné, non?

[jihem Profil]

Ils subirent surtout une double peine, pour ceux qui revinrent.
Certains furent victime de l'épuration, laquelle eut deux périodes (l'une dans la foulée de la libération, l'autre au retour des déportés, prisonniers divers).

Ceux qui furent prisonniers des soviétiques, mosellans, lorrains , étaient internés à Tambov où les conditions de détentions valaient à peine mieux que dans l'univers concentrationnaire nazi, furent à leur retour; en prime; en proie a de violentes campagnes dirigées par les communistes français, qui les accusaient de propager des calomnies sur les soviétiques, chose impensable au lendemain de la guerre.

Il est de ces destins qui sont tragiques de bout en bout. Comme pour les soldats soviétiques prisonnier des allemands dans des conditions inhumaines, libérés par l'armée rouge, puis aussitot reinternés ou déportés par Staline, car considérés comme "contaminés" par le contact avec les allemands.

[directeur adjoint Skinner]

Ils n'étaient pas tous à Tambov.

Mon grand-père était prisonnier dans la région de Samara.

[jihem Profil]

il est bien évident que tous ne furent pas internés au même endroit, mais tambov fut le principal camp ou ils furent envoyés pour rééducation dans le meilleur des cas.
DAS, ton grand père est probablement mort pendant sa détention, mais il est peut etre possible de se renseigner auprès de l'organisme allemand qui recense les dates connues de décès des soldats ?
ici par ex :
http://www.volksbund.de/kurzprofil/homepage_fr.asp

[directeur adjoint Skinner]

Les Allemands ont joué la totale transparence lorsque ma grand-mère est allée à Berlin pour tenter de le retrouver. Nous savons qu'il a été fait prisonnier (comme tous les soldats de son régiment) en Pologne par les Russes.

Par la suite, nous savons par le témoignage d'un prisonnier de guerre qui lui a eu la chance de rentrer, qu'il était dans un camp de prisonnier à Samara dans le Sud en 1946.

Mais depuis plus rien...

Cependant les archives russes s'ouvrent progressivement. Mais jusqu'à présent le nom de mon grand-père ne figurait parmi les listes mis à jour ces dernières années.