Les annonces de PFRN ! |
---|
|
Nazisme : il y a 60 ans, s'ouvrait le procès de Nuremberg
Modérateurs : Webmasters, Administrateurs du forum
10 message(s)
• Page 1 sur 1
- DanaScully
-
- Message(s) : 2658
- Inscription : Jeu Août 07, 2003 13:00
- Localisation : Sous-sol du FBI, Washington
Nazisme : il y a 60 ans, s'ouvrait le procès de Nuremberg
NUREMBERG (AFP) - Le procès historique de 21 dignitaires nazis, qui s'ouvrit à Nuremberg (sud) il y a soixante ans, le 20 novembre 1945, a été le premier procès de dirigeants d'un pays pour crimes de guerre et contre l'humanité, et a fait évoluer le droit international.
"Pour la première fois, les dirigeants de l'Etat ne pouvaient plus se réfugier derrière leur immunité", souligne Arno Hamburger, un responsable de la communauté juive de Nuremberg. Un an plus tard, en décembre 1946, le droit appliqué à Nuremberg devenait droit international, sous le nom de "principes de Nuremberg", qui ont récemment inspiré la création de la Cour pénale internationale.

La salle d'audience du tribunal à Nuremberg en 1946
© AFP/Archives
Les hiérarques du régime nazi devaient répondre en l'absence de Hitler de trois chefs d'accusation: "crimes contre l'humanité", "crimes de guerre", "crimes contre la paix". A la demande des Etats-Unis, puissante occupante dans le sud de l'Allemagne, les Alliés choisirent pour abriter les audiences la ville des grands rassemblements du parti nazi, Nuremberg. "On ne peut pas oublier que c'était la ville de Hitler", souligne Reinhard Dörries, professeur d'histoire contemporaine à Nuremberg, qui souligne d'ailleurs que ce passé est mal vécu par les habitants actuels de la cité qui, "comme beaucoup d'Allemands, n'aiment pas trop se pencher sur le passé".
Le choix de Nuremberg s'était cependant heurté au refus de Staline, qui souhaitait l'organisation à Berlin d'un procès-spectacle et expéditif, à la manière soviétique. Pour arracher l'approbation du dictateur soviétique, Berlin fut décrétée siège officiel et fictif du tribunal.
A l'ouverture des audiences, en novembre 1945, les mesures de sécurité sont exceptionnelles, au point que des chars stationnent dans les rues, par craintes d'attaques du groupuscule nazi "Werwolf". Le tribunal est relié par un souterrain à la prison, où les détenus sont surveillés 24 heures sur 24, ce qui n'empêche d'ailleurs pas le numéro deux du régime, Hermann Göring, de se suicider par empoisonnement le 15 octobre 1946, à la veille de son exécution.
Sans leurs uniformes, les criminels nazis laissent une apparence grise et pitoyable aux spectateurs triés sur le volet admis aux audiences, dont quelque 350 journalistes et écrivains, parmi lesquels les Américains John Steinbeck et Ernest Hemingway, l'Allemand Erich Kästner, d'autres Allemands encore inconnus comme le futur super-espion est-allemand Markus Wolf et le futur chancelier social-démocrate Willy Brandt.
Dès le début de ce procès-fleuve - qui réunit un millier de collaborateurs autour de son organisateur le juge américain Robert Jackson, et dont les audiences sont traduites en allemand, anglais, français et russe - tous les accusés plaident "nicht schuldig" ("non coupable"). Mais un film tourné par les alliés occidentaux sur les camps de concentration en Allemagne donne rapidement la dimension du crime. D'autres films accablants suscitent une intense émotion, comme celui tourné par les Soviétiques sur les camps d'extermination d'Auschwitz et Maidanek.
Seul l'architecte de Hitler, Albert Speer, reconnaît une part de responsabilité, niant habilement avoir été au courant des plans meurtriers du régime. Il échappera à la peine capitale, qui sera prononcée pour onze de ses co-accusés. Des protocoles longs de 4 millions de mots, 7.300 mètres de films, 22 volumes, 1.500 pages, 300.000 témoignages sous serment, 6.613 pièces à conviction, 236 témoins entendus: Nuremberg fut le procès de tous les superlatifs.
De nos jours, la "Salle 600" où se tenaient les audiences, sert de cour d'assises. Néanmoins 20.000 visiteurs s'y rendent en moyenne chaque année. Des personnalités voudraient en faire aujourd'hui un lieu de souvenir.
© AFP Agence France-Presse
"Pour la première fois, les dirigeants de l'Etat ne pouvaient plus se réfugier derrière leur immunité", souligne Arno Hamburger, un responsable de la communauté juive de Nuremberg. Un an plus tard, en décembre 1946, le droit appliqué à Nuremberg devenait droit international, sous le nom de "principes de Nuremberg", qui ont récemment inspiré la création de la Cour pénale internationale.

La salle d'audience du tribunal à Nuremberg en 1946
© AFP/Archives
Les hiérarques du régime nazi devaient répondre en l'absence de Hitler de trois chefs d'accusation: "crimes contre l'humanité", "crimes de guerre", "crimes contre la paix". A la demande des Etats-Unis, puissante occupante dans le sud de l'Allemagne, les Alliés choisirent pour abriter les audiences la ville des grands rassemblements du parti nazi, Nuremberg. "On ne peut pas oublier que c'était la ville de Hitler", souligne Reinhard Dörries, professeur d'histoire contemporaine à Nuremberg, qui souligne d'ailleurs que ce passé est mal vécu par les habitants actuels de la cité qui, "comme beaucoup d'Allemands, n'aiment pas trop se pencher sur le passé".
Le choix de Nuremberg s'était cependant heurté au refus de Staline, qui souhaitait l'organisation à Berlin d'un procès-spectacle et expéditif, à la manière soviétique. Pour arracher l'approbation du dictateur soviétique, Berlin fut décrétée siège officiel et fictif du tribunal.
A l'ouverture des audiences, en novembre 1945, les mesures de sécurité sont exceptionnelles, au point que des chars stationnent dans les rues, par craintes d'attaques du groupuscule nazi "Werwolf". Le tribunal est relié par un souterrain à la prison, où les détenus sont surveillés 24 heures sur 24, ce qui n'empêche d'ailleurs pas le numéro deux du régime, Hermann Göring, de se suicider par empoisonnement le 15 octobre 1946, à la veille de son exécution.
Sans leurs uniformes, les criminels nazis laissent une apparence grise et pitoyable aux spectateurs triés sur le volet admis aux audiences, dont quelque 350 journalistes et écrivains, parmi lesquels les Américains John Steinbeck et Ernest Hemingway, l'Allemand Erich Kästner, d'autres Allemands encore inconnus comme le futur super-espion est-allemand Markus Wolf et le futur chancelier social-démocrate Willy Brandt.
Dès le début de ce procès-fleuve - qui réunit un millier de collaborateurs autour de son organisateur le juge américain Robert Jackson, et dont les audiences sont traduites en allemand, anglais, français et russe - tous les accusés plaident "nicht schuldig" ("non coupable"). Mais un film tourné par les alliés occidentaux sur les camps de concentration en Allemagne donne rapidement la dimension du crime. D'autres films accablants suscitent une intense émotion, comme celui tourné par les Soviétiques sur les camps d'extermination d'Auschwitz et Maidanek.
Seul l'architecte de Hitler, Albert Speer, reconnaît une part de responsabilité, niant habilement avoir été au courant des plans meurtriers du régime. Il échappera à la peine capitale, qui sera prononcée pour onze de ses co-accusés. Des protocoles longs de 4 millions de mots, 7.300 mètres de films, 22 volumes, 1.500 pages, 300.000 témoignages sous serment, 6.613 pièces à conviction, 236 témoins entendus: Nuremberg fut le procès de tous les superlatifs.
De nos jours, la "Salle 600" où se tenaient les audiences, sert de cour d'assises. Néanmoins 20.000 visiteurs s'y rendent en moyenne chaque année. Des personnalités voudraient en faire aujourd'hui un lieu de souvenir.
© AFP Agence France-Presse
"Le bonheur et la souffrance dépendent de votre esprit, de votre interprétation. Ils ne viennent pas d'autrui, ni de l'extérieur. Tous les bonheurs, toutes les souffrances ne dépendent que de vous, ils sont créés par votre esprit." Lama Zopa Rinpoche
car il ne faut pas oublier
Exact, et pour l'holocauste, on ne risque pas de l'oublier, c'est remis assez régulièrement à l'honneur par les médias.
Par contre, hélas, malgré les grands serments du type "plus jamais cela", l'opinion internationale et les gouvernements laissent tranquillement crever des populations entières s’il n'y a aucun enjeu géopolitique ou économique...
Je ne sais pas si Dieu existe, mais si il existe, j'espère qu'il a une bonne excuse. (W.Allen)
- Vlad_Tepes
-
- Message(s) : 662
- Inscription : Ven Novembre 03, 2006 11:23
- Localisation : Lille (59)
Ne jamais oublier
C'est sur qu'il ne faut jamais oublier .. j'ai visité le camp de concentration d'Auschwitz, et c'est vrai que ça fout vraiment les jetons, le voir en vrai, rentrer des les chambres à gaz ou autres c'est vraiment horrible et c'es impossible à mon avis de rester insensible à cela.
Dreameur a écrit :Ce que je trouve horrible aussi ce sont les profs de fac qui disent que ce n'est pas possible, que ce n'est jamais arrivés (les négationnistes quoi)![]()
![]()
![]()
Ca existe vraiment des gens comme ça? Comment peut on nier quelque chose qui est reconnu? Le procès de Nuremberg en est bien la preuve quand même! Idem pour les camps de concentration (ou d'extermination) qui sont encore "debout" à l'heure actuelle!!! Comment peuvent-ils renier 5 ans de notre histoire???

Je dois avouer que je suis vraiment choquée!
Pour ma part, je n'ai pas eu l'occasion de visiter Auschwitz, Dachau et les autres, mais ma mère nous avait emmené petit à Oradour Sur Glane, et "rien" que ça, ça m'avait déjà soulevé le coeur...L'église ou furent enfermés femmes et enfants, le confessionnal criblé de balles parce qu'un gamin s'était caché dedans...Le puit ou moururent 5/6 personnes si je me rappelle bien...Encore aujourd'hui j'en garde des mauvais souvenirs...

C'est clair que ce qui s'est passé ne doit pas jamais être oublié, au contraire, en espèrant qu'aucun fou n'ai plus jamais l'idée de vouloir exterminer un peuple qu'il juge "inférieur"...

Foufi, Swan...je vous aime tellement mes bébés!
"N'ayez d'intolérance que vis à vis de l'intolérance"
Hippolyte Taine
"N'ayez d'intolérance que vis à vis de l'intolérance"
Hippolyte Taine
malheureusement oui, les gens comme ça existent vraiment. IL y en a un peu partout dans le monde et fort heureusement pas tant que ça dans les universités. Certains en France se sont rendus célèbres comme Garraudy mais il ne sévit plus à l'université.
Je souligne au passage que ces prétendus historiens ne nient pas en bloc cinq ans de notre histoire mais attaquent la crédibilité des témoignage en partant de raisonnement très simples. Par exemple ils vont commencer en disant que personne ne peut vraiment croire à ces histoires de chambre à gaz, puis que de toutes façons, brûler autant de gens (6millions à peu près) est impossible en si peu de temps, etc...
Une fois que la conviction est ébranlée ils vont présenter des preuves détournées, des pseudo calculs sur les "capacités" des fours d'auschwitz, etc...
Il est très frappant de voir à quel point leurs arguments paraissent élaborés, ce qui souligne encore une fois l'importance de l'esprit critique.
Il faut bien sûr aussi rappeler que les motivations des négationnistes sont très claires. L'antisémitisme y joue bien sûr un très grand rôle : la schoah est pour eux un mythe inventé par les juifs pour renforcer leurs privilèges.
Malheureusement il est très facile de faire croire des choses énormes en séléctionnant les informations et en utilisant l'aura magique du "savoir". Dans un registre plus léger (beaucoup plus léger) il suffit de lire les discussions sur la soi-disant "théorie du temps ajouté" sur ce forum même pour s'en convaincre.
Pour conclure, il faut toujours rappeler que si le négationnisme est puni par loi, le révisionnisme est très différent. En effet, le fait de réviser des vues considérées comme acquises fait partie du travail de l'historien.
Je souligne au passage que ces prétendus historiens ne nient pas en bloc cinq ans de notre histoire mais attaquent la crédibilité des témoignage en partant de raisonnement très simples. Par exemple ils vont commencer en disant que personne ne peut vraiment croire à ces histoires de chambre à gaz, puis que de toutes façons, brûler autant de gens (6millions à peu près) est impossible en si peu de temps, etc...
Une fois que la conviction est ébranlée ils vont présenter des preuves détournées, des pseudo calculs sur les "capacités" des fours d'auschwitz, etc...
Il est très frappant de voir à quel point leurs arguments paraissent élaborés, ce qui souligne encore une fois l'importance de l'esprit critique.
Il faut bien sûr aussi rappeler que les motivations des négationnistes sont très claires. L'antisémitisme y joue bien sûr un très grand rôle : la schoah est pour eux un mythe inventé par les juifs pour renforcer leurs privilèges.
Malheureusement il est très facile de faire croire des choses énormes en séléctionnant les informations et en utilisant l'aura magique du "savoir". Dans un registre plus léger (beaucoup plus léger) il suffit de lire les discussions sur la soi-disant "théorie du temps ajouté" sur ce forum même pour s'en convaincre.
Pour conclure, il faut toujours rappeler que si le négationnisme est puni par loi, le révisionnisme est très différent. En effet, le fait de réviser des vues considérées comme acquises fait partie du travail de l'historien.
"the religious man stating his case is in essence explaining himself. When a fanatic is contradicted he feels a threat to his own existence; he reacts violently"
10 message(s)
• Page 1 sur 1
Retour vers Débats et Sujets Généraux
Qui est en ligne ?
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité