Halloween quand tu nous tiens...

[DanaScully]

Les maisons hantées luttent pour survivre au Royaume des Morts

KANSAS CITY, Missouri (AP) - Quand Dwayne Throneberry a fermé sa maison hantée, la "Morgue de Main Street", il y a deux ans, il s'était juré qu'il agitait là son dernier squelette sous le nez du dernier adolescent terrifié.

Un plan de restructuration du centre-ville de Kansas City avait sonné le glas de l'édifice où la "Morgue" faisait vibrer depuis des lustres les amateurs de sensations fortes. Et Dwayne Throneberry, qui avait déjà enterré deux maisons hantées, jurait ses grands dieux qu'il n'en pouvait plus de ce boulot ingrat et méprisé par les responsables de la municipalité.

Mais alors que les brumes de l'automne recommençaient à tomber sur Kansas City, qui compta en son temps plus d'une dizaine de maisons hantées, il n'a pu s'empêcher de se piquer au jeu à nouveau: on le trouve aujourd'hui en train d'installer hordes de vampires et lumières glauques dans un vieil entrepôt de 5.400 mètres carrés...

"Quand j'ai visité le local, j'ai su que j'y ferais une maison hantée. J'ai vu les oubliettes dans la cave. J'ai vu le laboratoire de Frankenstein au quatrième étage."

Les maisons hantées sont une vieille tradition américaine pour Halloween. Autrefois, on se faisait peur sous des tentes de foire avec des trucages à faire plutôt rigoler. Aujourd'hui, ce sont des usines à frissons très sophistiquées, avec des maquillages et effets spéciaux dignes de Hollywood. Et les amateurs de sueurs froides payent sans frémir entre 20 et 30 dollars (de 15 à 25 euros) pour une demi-heure d'angoisse.

Mais les patrons de maisons hantées estiment que l'industrie a atteint son point de saturation. Par rapport à il y a dix ans, le métier a connu une vague de concentrations: moins d'entreprises mais gérées bien plus professionnellement.

Les projets de rénovation urbaine dans les grandes villes américaines ont privé les opérateurs de locaux à bas prix, les règlements de sécurité de plus en plus draconiens ont fait monter les coûts d'installation, et des clients de plus en plus exigeants s'attendent désormais à des zombies high-tech et des hologrammes contrôlés par ordinateur. D'où une surenchère de dépenses, une véritable course aux armements...

Le constat est simple, dressé par Leonard Pickel, rédacteur en chef du magazine spécialisé "Haunted Attractions": "Faire peur aux gens, c'est facile. Gagner de l'argent en faisant peur aux gens, c'est beaucoup plus difficile".

Sans pouvoir fournir de chiffre exact, il estime qu'en 2005, entre 3.000 et 5.000 maisons hantées sur tout le territoire américain fourniront au public sa dose macabre pour Halloween. Une estimation surévaluée pour Larry Kirchner, président de l'Association internationale des attractions hantées, qui parle lui plutôt de 600 établissements.

Tous deux sont en revanche d'accord sur une chose: Kansas City est une exception dans le monde des maisons hantées car elles y sont gigantesques. AP

source : http://fr.news.yahoo.com/30102005/5/les ... ntees-lutt