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La croissance cérébrale tardive de l’homme moderne...

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La croissance cérébrale tardive de l’homme moderne

Message par DRAGON » Mer Septembre 29, 2004 11:28

La croissance cérébrale tardive de l’homme moderne : un avantage évolutionniste

Par Sami Biasoni - Futura-Sciences, le 28/09/2004 à 15h23

De tous les primates, l’homme moderne est le seul à avoir une croissance aussi lente, puisque le processus de maturation de l’individu aussi bien, sur le plan physique que cérébral dure – selon les sujets – entre 18 et 20 ans, ce qui représente près d’un quart de son espérance de vie actuelle. Mais c’est aussi le seul à être véritablement doué du langage. Selon une thèse récente, basée sur l’analyse du crâne d’un homo erectus enfant, les faits susdits seraient fortement corrélés.

En plus d’être par essence un cas unique dans l’évolution, l’intelligence humaine aime à cultiver ses paradoxes. A la naissance, l’homo sapiens possède le plus petit cerveau de tous les primates, en regard de sa masse corporelle : 25 % de la taille du nourrisson, alors qu’il occupe 70 % de celle d’un macaque naissant. Pourtant à l’âge adulte, c’est l’homme qui possèdera le cerveau le plus volumineux, seulement, il aura fallu de longues années de croissance avant que ce renversement ne soit effectif.

Dans le cadre du programme "Origine de l'Homme, du Langage et des Langues", une étude portant sur la détermination de la première espèce d’hominidés ayant acquis le langage articulé a été conjointement menée par le CNRS-Bordeaux et le Max-Planck Institute de Leipzig (Allemagne). Les premières conclusions indiquent que ce type d’évolution est propre à l’homo sapiens, dans la mesure où son prédécesseur, l'homo erectus, mûrissait à une vitesse proche de celle des singes.

C’est en tout cas ce que l’analyse d’un crâne de près de 1,5 millions d’années, semble révéler. En 1936, le paléontologue berlinois Ralph Koenigswald fait la découverte d’une boîte crânienne d’homo erectus dans une zone sédimentaire de l’est de l’île de Java (Indonésie). Seule certitude quant à ce crâne dit «de Mojokerto», il s’agit de celui d’un enfant. Quant à savoir son âge, la communauté scientifique a tellement de difficultés à se mettre d’accord, qu’une fourchette entre 18 mois et 8 ans est finalement retenue. Selon Jean-Jacques Hublin du Max Planck Institute, ceci est principalement dû au fait que « la boîte crânienne était pleine d'une gangue qui empêchait l'examen de structures internes, évocatrices de l'âge ». Presque 70 ans plus tard, une modélisation 3D réalisée par scanner a été confrontée à différentes données statistiques concernant la taille du cerveau adulte des hominidés éteints ainsi que l’accroissement du cerveau chez les primates actuels : du macaque jusqu’à l’homme. Les résultats obtenus infirment les estimations précédentes.

Le crâne de Mojokerto est effectivement celui d’un enfant, mais âgé de moins de 18 mois et dont la taille du cerveau représentait entre 72 et 84 % de celle d’un homo erectus adulte, d’où un mode de croissance bien plus proche de celui du chimpanzé que de celui de l’homme moderne. L’homo erectus était très nomade, de surcroît doté d’un bassin étroit. Avoir une tête proéminente aurait posé problème lors de l’accouchement, d’une part, et d’autre part, pour ce qui est de l’alimentation, dans la mesure où 80 % de ce qui est ingurgité par le nouveau-né sert à « nourrir » le cerveau. « Il y a donc eu une sélection en faveur d'un petit cerveau à la naissance et d'un gros cerveau à l'âge adulte, grandissant lentement, ce qui est une façon d'étaler l'investissement parental sur des années, comme un crédit », affirme J.-J. Hublin.

Mais ensuite « L'avantage [est revenu], dans les nouveaux milieux ouverts parcourus par les hominidés, à ceux qui [ont su] s'organiser socialement, développer des outils, chasser. Leur cerveau n'a cessé de grossir, une grande taille permettant un "câblage" complexe des diverses régions cérébrales et une grande plasticité dans le traitement des apprentissages.» En d’autres termes, la lente maturation caractéristique de l’homo sapiens, qui s’est progressivement accentuée, a favorisé l’acquisition des connaissances et peut-être aussi permis le langage, en donnant au cerveau le temps de se structurer.


Source : Futura-Sciences

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