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CNRS Découverte en Palestine.

Anciennes civilisations, mystères archéologiques, etc.

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CNRS Découverte en Palestine.

Message par Roger CHEHET » Jeu Novembre 05, 2009 17:18

Une découverte intéressante due au CNRS en Israel mais je ne sais pas si cela a déjà été publié sur le forum.

Source LIBERATION de ce jour.


Pierre de Miroschedji, 52 ans, archéologue, vient d'apporter la preuve qu'à l'âge du bronze ancien, la Palestine était déjà entrée dans l'ère des cités-états. Il fouille les paysages bibliques

C'est l'hiver et Pierre de Miroschedji, archéologue de ville, n'est

plus en campagne. Dans son bureau parisien, à des milliers de kilomètres d'Israël, il ne craint plus le «charav», ce vent brûlant qui n'a cessé de se réchauffer en survolant le désert syro-arabique, puis la vallée du Jourdain. Finie la sonnerie du réveil à 4 h 30 dans un kibboutz, les soucis d'un chef d'équipe à la tête d'une soixantaine de fouilleurs «volontaires», les premiers coups de pioche lorsque les chacals crient dans la nuit qui s'achève, la longue procession à travers les ronces, chacun un bidon de cinq litres d'eau sous le bras, les conférences qu'il anime le soir sur les fouilles, Israël («Beaucoup d'histoire, très peu de géographie»), Jérusalem, l'hébreu" Déjà loin la petite pause «oranges pastèques» de milieu de matinée, les déjeuners tardifs, les siestes ­ «indispensables pour tenir». C'est l'hiver et Pierre de Miroschedji, 52 ans, a fermé son chantier de fouilles. Tel Yarmouth, à quarante minutes de Jérusalem, seize hectares de ruines, en passe de devenir un parc archéologique.

Un palais. Depuis la mi-septembre, le chercheur a déballé ses 45 kg de bagages (dont 40 d'archives), repris sa vie «d'homme simple, qui regarde les infos à la télé et écoute de l'opéra», ses cours sur l'archéologie palestinienne, ses obligations de directeur de recherche au CNRS, ses travaux d'écriture, très occupé à la rédaction de sa dernière découverte. Un palais, rien que ça. «Révolutionnaire», tout simplement. La preuve par 6 000 m2 de superficie, qu'au troisième millénaire avant J.-C., la Palestine était déjà entrée dans l'ère des villes. Plus précisément des cités-Etats, de celles qui ont une organisation politique assez centralisée pour «gérer» un palais. Un scoop archéologique: «Jusque-là lorsque l'on évoquait la Palestine de cette époque, on n'évoquait que de simples bourgades fortifiées"», lâche-t-il. Las, il faut revoir l'histoire et ajouter Yarmouth, grand site, l'une des plus anciennes et plus importantes cités de Palestine à l'aube de son histoire. Au bronze ancien: 3 400 à 2 300 avant J.-C. Au moins 500 ans avant la période «florissante» de Jéricho au bronze moyen et le développement de Jérusalem à partir de 1 800 avant J.-C. «Cela dit, tempère l'archéologue, au bronze ancien, les grandes sociétés urbaines, les deux grandes pôles de civilisation sont l'Egypte et la Basse-Mésopotamie. Des monstres! La ville d'Uruk sise dans l'Irak actuel faisait déjà 100 hectares.»

La coudée. N'empêche, Yarmouth a donné à Pierre de Miroschedji plus que c e qu'il en attendait. Et cette année, tout près du palais, c'est un ensemble monumental qui est aussi sorti de terre, avec des murs épais de deux mètres soixante et hauts de plus de quatre mètres" «Mais ne me faites pas dire que ce sont des temples», sourit-il. Et il enchaîne, «quand on a affaire à un tel ensemble, on sait déjà qu'un personnage tout nouveau était apparu: l'architecte. A Yarmouth, tous les contreforts intérieurs sont réguliers». Les angles droits? Tracés avec les triangles de Pythagore. L'unité de mesure de base? La coudée (52,5 cm), celle-là même qui permit d'ériger les pyramides, celle que plus tard la Bible mentionnera.

«Fouiller, c'est vraiment une aventure intellectuelle», devise l'archéologue. La sienne s'appelle Yarmouth. Le concentré parfait des centres d'intérêt de ce fondu du bronze ancien ­ «Une période passionnante de mutation. C'est à ce moment-là que se met en place l'économie traditionnelle méditerranéenne» ­ et du phénomène urbain ­ «La ville, c'est l'homme nouveau, l'élément décisif du progrès des civilisations. Personnellement, je ne peux pas passer plus que des vacances ou un week-end à la campagne.»

Envies de Perse. Il aurait aimé être écrivain, mais dès l'âge de 17 ans, il choisit l'archéologie. «Je n'ai jamais pu m'imaginer exerçant une profession classique d'avocat ou de médecin comme mon père. J'aimais l'histoire, l'exotisme au sens noble du terme.» Il avait des envies de Perse ­ il a un temps fouillé en Iran ­, il est devenu un fidèle d'Israël. «C'est ma femme qui m'a fait aimer Israël et j'en suis ravi. J'y vais plusieurs fois par an. Au moins dans ce pays, plaisante-t-il, tout le monde a un nom impossible comme le mien. On ne me demande pas d'où vient Miroschedji.» En vrai, d'origine russe. En plaisanterie: «Quand on m'agace, je dis "bourguignon, parce que pour moi, c'est ce qu'il y a de plus français.» En tout cas, quand à 23 ans, l'Académie des inscriptions et belles-lettres lui offre d'être un an pensionnaire à l'Ecole biblique de Jérusalem, il accepte sans hésiter. L'occasion de côtoyer le père De Vaux, l'un des principaux découvreurs des manuscrits de la mer Morte.

Psaumes. Un site en Mésopotamie l'aurait motivé, mais voilà maintenant onze années qu'il gratte à Tel Yarmouth, au milieu des térébinthes, chênes-kermès et oliviers sauvages. Lyrique, il se souvient de ses premières visites en 1969. «Nous y faisions des pique-niques romantiques avec ma femme, certains de ne croiser personne de la journée, sauf des daims.» Méthodique, il décortique sa passion archéologique. «Le site est mentionné par la Bible, lors de la conquête du sud palestinien par Josué.» Un épisode durant lequel Dieu favorisant Josué en guerre contre les cinq rois du Sud dont celui de Yarmouth, arrêta un temps la course du soleil, fit tomber des grêlons, et éclaira le lieu du combat avec la lune" L'archéologue a beau connaître la Bible sur le bout des psaumes ­ «A quelques-uns près, je ne pense pas que quiconque puisse se vanter d'avoir lu toute la Bible.» ­, son Tel Yarmouth raconte une autre histoire.

Anaquim. «Là, nous fouillons 2 000 ans au moins avant les premiers grands récits bibliques. Justement c'est l'époque où se met en place le paysage humain de la Bible.» Le pasteur avec ses moutons, le propriétaire terrien avec ses vignes, les grands champs d'oliviers. Et puis, il y a les premières villes fortifiées. De retour du sud de la Palestine, les douze espions envoyés par Josué parlent d'Anaquim (les géants) et disent: «Les villes sont grandes et leurs remparts montent jusqu'au ciel.» Pour Pierre de Miroschedji, «il est fort possible qu'ils aient été marqués par Yarmouth.» Ses puissantes murailles (presque 40 mètres d'épaisseur), son appareil cyclopéen (de gros blocs de pierres non équarries).

C'est l'hiver et Pierre de Miroschedji laisse vagabonder son esprit. Loin, en Israël, là où le charav souffle le chaud.
Un peuple n'a qu'un ennemi dangereux c'est son gouvernement !

Saint-just.

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