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Un site funéraire égyptien dévoile ses rites
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Un site funéraire égyptien dévoile ses rites
Egyptologie. Importante découverte par le CNRS près de la sépulture d'un dignitaire de la Ve dynastie.
Un site funéraire égyptien dévoile ses rites
Par Claude GUIBAL
samedi 22 mai 2004 (Liberation - 06:00)
Le Caire - C'était de l'émotion à l'état pur. On est passé par un trou de 50 centimètres, et là, avec notre petite loupiote, on a vu ces deux sarcophages posés dans ce corridor, le premier à l'aplomb de fausses portes, l'autre au fond, au milieu d'un entassement de momies.» La voix vibrante, les yeux brillants, Guy Lecuyot, architecte archéologue au CNRS-ENS, ne se lasse pas de contempler les centaines de photos prises pendant la fructueuse campagne de fouilles que la mission archéologique du Louvre, dirigée par Christiane Ziegler, directrice du département des Antiquités égyptiennes du musée, vient d'achever dans la nécropole de Saqqara. De belles découvertes, des momies par dizaines, des tombes riches en mobilier funéraire, et surtout deux caveaux, inviolés depuis plus de deux milliers d'années.
Fierté. Entamés en 1991, les travaux de la mission du Louvre avaient d'abord pour objet de localiser avec précision l'emplacement de la chapelle du mastaba (1) d'Akhethetep, dont les parois richement illustrées font la fierté du musée depuis son acquisition au début du XXe siècle. Haut dignitaire, proche de Pharaon et de sa famille, Akhethetep a vécu il y a plus de 4 000 ans, à la fin de la Ve dynastie. La présence de sa sépulture au coeur de la nécropole royale prouve l'importance de sa position au sein de la cour. Lors des premières fouilles à la recherche d'Akhethetep, les travaux de désensablement ont permis de retrouver les arases du mastaba, mais aussi d'autres vestiges de l'occupation du lieu sur plusieurs millénaires, à trois périodes distinctes, de l'Ancien Empire à l'époque copte, comme en témoigne la présence d'un grand monastère du VIe siècle, Saint-Jérémie.
Mais ce sont les fouilles de ces deux dernières années sur deux puits secondaires, par les architectes Jean-Pierre Adam et Guy Lecuyot, qui ont donné les résultats les plus inattendus. Remplie de sable et de dizaines de momies éparpillées, une première tombe, à 15 mètres de profondeur, abritait plusieurs sarcophages, dont un doré, superbement conservé, à demi enfoui dans le sable. Une chance puisque les voleurs avaient dépouillé les autres momies, découpant les éléments dorés de leurs masques en cartonnage. Plusieurs ont ainsi été retrouvés, évidés de leurs parties les plus précieuses. Les archéologues ont aussi découvert de beaux objets funéraires, et de délicates statuettes d'oiseaux. Une inscription, retrouvée sur un autre sarcophage en bois, a permis de dater l'ensemble à la croisée des époques dynastique et ptolémaïque, au IVe siècle av. J.-C. En tout, près de 60 personnes ont été ensevelies là.
Mais c'est en fouillant un puits «qui ne payait pas de mine», que Jean-Pierre Adam et l'anthropologue Francis Janot ont retrouvé les caveaux inviolés. Une découverte «exceptionnelle», selon Zahi Hawas, le chef du service des Antiquités égyptiennes, venu ouvrir un des sarcophages contenant une momie finement enveloppée de bandelettes.
Pour tenir à l'écart les trafiquants et protéger le site, les ouvriers de Saqqara ont muré l'entrée des caveaux en attendant la réouverture des fouilles. Un radiologue devrait grossir les rangs de la mission pour étudier plus en détail les momies. L'ensemble du secteur de fouilles autour du mastaba d'Akhethetep devrait continuer de livrer son flot d'informations.
Dénuement. L'inhumation au même endroit, à plusieurs périodes de l'histoire antique, de proches de la cour, de civils, et même d'humbles serviteurs, permettra de compléter les connaissances des rites et pratiques funéraires. A quelques mètres de la surface, les chercheurs ont retrouvé des cercueils de roseau, déposés à même le sable à la basse époque et contenant des corps non momifiés. Des sépultures, touchantes par leur dénuement, si loin de la splendeur des hiératiques mastabas voisins ou de l'impressionnante pyramide à degrés de Djeser qui domine toujours la nécropole royale de Saqqara, dans cet extraordinaire décor où s'entrechoquent l'ocre du désert et le vert des palmiers.
(1) Tombeau en pyramide tronquée à l'intérieur duquel s'ouvre un puits menant à une chambre funéraire souterraine.
SOURCE : Libération.fr
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