Les zones mortes des mers et des océans Les zones dépourvues d'oxygène sont en progression dans les mers et les océans et menacent les stocks de poissons. Corée
30/03/2004 -
Les zones mortes augmentent dans les mers et les océans partout sur la planète. Ces zones dépourvues d'oxygène provoquent la fuite ou la mort des poissons, des palourdes, des huîtres et d'autres espèces végétales au fond des océans. Selon le rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) rendu public hier, elles sont une menace pour les stocks de poissons et les populations humaines qui dépendent de la pêche. Les zones mortes peuvent atteindre jusqu'à 70 000 kilomètres carrés. Les premières sont apparues dans la Mer Baltique, le Chesapeake Bay aux États-Unis, l'Adriatique près de Venise et certains fjords scandinaves. Elles s'étendent aujourd'hui en Amérique latine, en Chine, au Japon et en Australie. Le rapport est présenté au Forum ministériel mondial de l'environnement qui se déroule du 29 au 31 mars à Jeju en Corée. Il dénonce la trop grande utilisation des fertilisants en agriculture, l'évacuation des eaux usées et les émissions polluantes des automobiles et des industries.
Ainsi l'usage excessif des fertilisants, souvent composés d'azote, entraîne la contamination des cours d'eau qui aboutissent dans la mer. L'azote enrichit le phytoplancton, de minuscules organismes marins. Leur prolifération absorbe l'oxygène de l'eau et asphyxie la vie alentour. Le golfe du Mexique, pollué par le Mississipi, est l'une des plus connue des 150 zones recensées dans le GEO Year Book 2003 du PNUE.
L'estuaire du Saint-Laurent au Québec n'est pas à l'abri de cette réduction d'oxygène dans ses eaux salées. « C'est un problème qu'on commence à regarder, soutient Denis Gilbert, chercheur de Pêches et Océans Canada à l'Institut Maurice-Lamontagne de Rimouski. Nous n'avons pas encore de zones dites mortes mais je viens d'établir que la concentration d'oxygène a baissé de moitié en 70 ans. Entre Les Escoumins et Matane, le problème s'aggrave pour les couches à plus de 300 mètres de profondeur. »
L'estuaire est composé des eaux froides du Labrador qui se mélangent dans le Saint-Laurent aux eaux chaudes du Gulf Stream. « On observe une baisse des eaux riches en oxygène du Labrador, dit M. Gilbert. Elle explique les deux tiers du niveau d'oxygène. Mais on soupçonne que pour le tiers restant, les activités humaines ont des effets à l'image de ce qui se passe ailleurs sur la planète dans les zones mortes. » Des espèces de poissons sensibles comme la morue en subissent déjà les conséquences.
Source :
cybersciences