Amazonie : forêts, nuages et pluies sur le déclin
Brûlis en forêt amazonienne (Science) Depuis de nombreuses années, la forêt tropicale amazonienne est victime de pillage. C’est par hectare qu’elle part chaque année en fumée. La pollution causée par ces brûlis de bois diminuerait considérablement non seulement la couverture nuageuse mais aussi la quantité de pluie. Ces différents phénomènes pourraient avoir une incidence à long terme sur le climat régional voire continental, d’après deux études publiées dans la revue Science du 27 février.
On observe une recrudescence de la destruction de la forêt amazonienne depuis 1994. cette dernière est due aux exploitants agricoles qui déboisent pour récupérer de l’espace sur la forêt afin d’y installer leur bétail. Ils sont responsables d’un tiers du déboisement. Quant à la technique du brûlis des paysans, elle serait responsable de plus de 10 millions d'hectares de forêts détruites par an.
Meinrat Andreae et ses collègues de l’Institut Max Planck de chimie à Mayence (Allemagne) ont montré que les particules issues de la fumée de brûlis agissaient sur la nébulosité des nuages, entraînant une diminution des précipitations. Selon les scientifiques, les variations de courant engendrées par ces poussières pourraient à long terme changer la circulation atmosphérique de la région.
Ilan Koren, chercheur au centre NASA-Goddard Space Flight, et son équipe ont, quant à eux, constaté que la fumée produite par ces brûlis entraînait une réduction de la couverture nuageuse et faisait disparaître les cumulus, nuages blancs synonymes de beau temps et d’ascendances importantes. La fumée noire agit directement sur la formation des nuages « purs » en l’inhibant.
Ces deux études ne font que confirmer l’impact de la destruction de la forêt amazonienne sur l’environnement. Depuis des années, les écologistes du monde entier se battent pour enrayer ce phénomène sans véritable succès.
Sciences et Avenir