Monstre marin photographié en 1936, Golfe Persique
Serpent de mer ? Cétacé ou poisson monstrueux ? 13 décembre 1936. Le numéro 37 de "
L'Ouest-éclair Dimanche" publiait en page 3 et 4 :
"Les nouvelles du Serpent de Mer" - "Un de nos compatriotes affirme avoir vu d'un avion d'Air-France le 1er octobre dernier le monstre fantastique dans le Golfe d'Oman".L'Ouest-éclair Dimanche, No 37, 13/12/1936. Une bien étrange histoire, celle de Monsieur
Laurent Pelletier, Ingénieur des Travaux Publics de l'État, et patron d'une plantation de caoutchouc à Saigon (Vietnam). Monsieur Pelletier, 43 ans à l'époque, voyage entre l'Asie, Saint-Etienne et La Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique). La compagnie aérienne Air France, lancée seulement 3 ans auparavant, lui permet alors de faire des trajets plus courts que par bateau.
En septembre de cette année 1936, monsieur Pelletier se trouve donc sur la ligne internationale Extrême-Orient d'Air-France depuis Saigon (Hô Chi Minh) qui passe par Bangkok, Rangoon, Akyab, Calcutta, Allahabad, Jodhpur; puis Karachi; et enfin Djask, ville portuaire au Sud de Téhéran sur le Golfe d'Oman.
Le 1er octobre, son avion (probablement un bimoteur Potez 62) survole l'île d'Ormuz, avec à son bord deux membres d'équipage (pilote et radio) ainsi que trois passagers. Ormuz est un bout de terre connu pour ses nuances de rouge, de violet, de jaune, d'ocre et de bleu brillantes sous la lumière du soleil. L'île possède une montagne rouge recouverte d'une gelée riche en oxyde de fer. Pelletier, fasciné par la vue de cette île qui brille comme un joyau dans le golfe Persique, se saisit de son appareil photographique, un Zeiss Contax 35mm.
C’est alors que se produit "
l'évènement le plus exceptionnel" auquel il lui est "
donné d’assister pendant toute [son] existence".
"Je le vis d’abord, assez loin de la côte – à une distance que je ne pus apprécier - un long bouillonnement d’écume, étonnant au milieu ce calme plat. Ce remous se déplaçait d’Ouest en est, en décrivant un large arc de cercle."
"Mon Contax toujours en main, je suivais des yeux cette courbe inexplicable. Lorsqu’à une certaine distance d’elle, je vis filer puis disparaitre une forme sombre, très longue onduleuse, quelque chose qui se mouvait...en serpentant, quelque chose de beaucoup plus énorme que les plus gros cétacés que l'on peut rencontrer dans le golfe persique et en mer d’Oman."
"Personne dans l'avion ne faisait attention à moi ou à ce que je regardais..(…)…je ne voulais pas cesser de fixer la mer où paraissait toujours ce remous blanc. Même, j'étais prêt à déclencher mon objectif et j'attendais passionnément que le phénomène se reproduisit."
"Mon espoir ne fut pas vain...pour la seconde fois je vis sortir du bouillonnement une sorte de serpent, cette fois très noir, quoique immergé. Vous savez que depuis un avion on distingue parfaitement ce qui échappe à l'observation ordinaire, jusqu’à plusieurs dizaines de mètres sous la surface de la mer. La bête fut bientôt visible entièrement, Je pris rapidement deux photos."
"Je distinguais un petit renflement, la tête sans doute, un cou très long, puis un anneau plus ventru - exactement comme ces photos de boa digérant un mouton - enfin une queue très longue, beaucoup plus longue que le cou, presque égale même à la longueur de celui-ci plus ce que j'appelle le ventre. Je ne peux pas dire si les ondulations de la marche étaient horizontales ou verticales, à cause de l'acuité de mon angle visuel, mais le monstre progressait à coup sur par ondulations."Pelletier reste collé au hublot et interpelle un autre passager, lieutenant de vaisseau. Mais l'étrange créature est déjà sous les vagues. Il ne reste qu'un grand sillage de mousse épaisse à la surface. L'autre passager rit de cette observation, assurant que le remous provient probablement d'un courant ou d'un récif qui effleure la surface . Pelletier, lui aussi, ne prenait pas ces histoires de "serpents de mer de la baie d'Along" et autres "monstre du Loch Ness" au sérieux...jusqu'à ce jour. Un souvenir mémorable, glissé dans son portefeuille sous la forme d'un morceau de film, de pellicule. L'original, donc, et non une épreuve, que les journalistes de
L'Ouest-éclair Dimanche ont publié ce 13 décembre 1936.
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Photographie de Laurent Pelletier prise en altitude au-dessus du Golfe Persique, aux environs de l'île d'Ormuz. On distingue l'ombre de l'avion Air France (bimoteur Potez 62 ?), et une grande forme (animale ?) à moitié submergée laissant derrière elle un long sillage d'écume blanche. Cétacé ? Grand poisson ? Récif ou traînée d'hydrocarbures ?
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Archive en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6623702c/f3.item.zoomCette photographie, prise en altitude, est très peu connue du grand public, et "oubliée" des médias depuis presque 90 ans. Elle est pourtant très intéressante. Monsieur Laurent Pelletier (né en 1893) n'a jamais fait publicité de ce cliché, pas plus que le quotidien L'Ouest-Éclair (devenu depuis Ouest-France). L'original doit bien exister quelque part dans les archives de la famille, bien que personne n'ait jamais mené une enquête sérieuse à ce sujet.
Le golfe Persique, en plus d'être le "réservoir mondial de pétrole" (730 milliards de barils et plus de 70 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel), abrite des centaines d'espèce animales : tortues, dauphins, requins-baleines, mérous, et autres serpents venimeux et maquereaux. Cependant, personne n'a jamais fait mention de l'existence de reptiles géants visibles depuis un avion.
Alors, qu'a vu Laurent Pelletier en ce jour d'octobre 1936 au large d'Ormuz ? Quelle est cette forme "beaucoup plus énorme que les plus gros cétacés" ? A première vue, elle semble animale. Sinueuse, ondulante, flexible; mais aussi très gonflée, hypertrophiée en son centre, d'où la remarque du témoin à propos de sa ressemblance avec un "
boa digérant un mouton" [sic]. Le mystérieux monstre marin venait-il de faire un repas ? Rien ne permet de l'affirmer...
Rien ne permet, aussi, de contredire l'hypothèse d'une fuite de mazout, d'un dégazage sauvage par un navire pétrolier ou militaire...
Exemple d'hydrocarbures rejetés à la mer, qui prennent la forme d'une longue traînée noire.
Mystère !