Je vous propose ici une sympathique série d’articles concernant Jimmy Guieu et la forêt d’Orient, que j'ai retrouvé après des recherches approfondies dans les archives locales.
Vous en trouverez des scans complets, d’une résolution suffisamment haute pour être bien lisibles (que ce soit imprimés ou mis en ligne), gratuitement téléchargeable au lien suivant, sous forme d’un dossier ZIP d’environ 28 Mo :
https://www.sendspace.com/file/vjagurEn février 1989, Jimmy Guieu a publié un roman-vérité consacré aux mystères de la forêt d’Orient, titré « Les sentiers invisibles » (N°8 de la collection « Les chevaliers de lumières », Ed. Fleuve Noir fiction).
En cette occasion, Jimmy Guieu a organisé un grand rassemblement à Dolancourt, le samedi 24 juin 1989, en partenariat avec le parc d’attractions Nigloland, auquel il convie l’ensemble de ses lecteurs via une annonce réelle insérée dans la trame même de son roman :
« (…) Sache cependant, Gilles, que nous sommes tes amis, même si nous ne nous connaissons que depuis quelques heures. Peut-être pourrons-nous un jour accomplir (imperceptible hésitation assortie d’un sourire de connivence) une tâche ensemble ?
- Rien ne s’y oppose, Ronnie, agréa-t-il. Nous pourrions organiser une grande rencontre, une journée d’échanges fructueux avec nos amis connus et inconnus, partageant nos idées, nos aspirations, notre amour de l’étrange et des choses cachées. Ça te va ?
- C’est tout à fait à ma pointure, Gilles. Où et quand ?
Avant de répondre, le journaliste se tourna vers son ami d’enfance :
- A Dolancourt, le samedi 24 juin, à neuf ou dix heures du matin, devant le parc d’attractions de Nigloland, c’est O.K. ?
- C’est O.K., mon vieux Gilles, sourit-il. De dix heures à midi, détente en visitant Nigloland, déjeuner sur place ; les restos, grils et crêperies ne manquent pas dans le parc d’attractions. A partir de quatorze heures trente, en voiture, cap sur la forêt du Temple, que Ronnie, Lise et Richard nous ferons visiter en nous contant de merveilleuses légendes et nous montrant des coins où – prétendent les anciens, fit-il en clignant de l’œil – l’on a, paraît-il, des chances de rencontrer des fées (1) ! »
(1) Seras-tu des nôtres, ami lecteur, ce samedi 24 juin 1989, à Dolancourt, pour suivre ce programme des « Amis des Chevaliers de Lumière » ? Seule restriction pour Nigloland : les chiens n’y sont pas admis (ils « chasseraient » les daims et les canards amateurs de pop-corn !). Point de ralliement : le parking. Au pied du mât où flottera l’étendard orné du blason des C.D.L... (Renseignement Nigloland : 25.26.14.54. ou 25.26.14.52.)
(« Les sentiers invisibles », pages 107 et 108, Ed. Fleuve Noir fiction)
Par honnêteté intellectuelle, signalons également que ce rendez-vous à Dolancourt par Jimmy Guieu, et son idéal d’un mouvement fraternel tel que présenté dans ce roman, ont déchaîné les moqueries et le mépris de Jean-Louis Peyraut, dans un texte que l’on peut lire ici sur le Net :
http://univers-ovni.com/ufologie/post_ufologie.htmlMoins polémique, l’ouvrage « L’année 1989 du polar, de la S.F., du fantastique et de l’espionnage », paru en janvier 1993 aux éditions Encrage, y consacre la rubrique suivante, plus sobre, en page 145 :
« 395. JIMMY GUIEU : LES SENTIERS INVISIBLES.
Fleuve Noir, "Les Chevaliers de Lumière" n°8.
Après les considérations néo-ésotériques du précédent volume (L’HERITAGE DE NOE), inscrites sur fond d’insurrection arménienne et conduisant à la mort de Khomeyni, retour à la France profonde et à son âme, avec les légendes sur le Petit Peuple et les Fées. Tout commence à Montfort-sur-Argens (Var), en décembre 1988, lors du « IVe Salon du Livre et des Ecrivains » – thème : « l’Inexpliqué » - organisé par Micky Papoz, l’éditrice de POIVRE NOIR (et non « Vert », comme l’indique Guieu). On y retrouve des personnalités du fandom de la SF (Ecken, Clauzel, déjà sollicité dans l’aventure précédente) et bien sûr l’invité d’honneur Gilles Novak.
Nos Chevaliers de Lumière vont être entraînés par le Petit Peuple, qui vit en dehors du village, jusqu’à la Forêt d’Orient (Aube) où se trouve le mythique Graal en danger de disparaître dans les profondeurs d’un nouveau lac…
L’auteur est plus à son aise en douce France qu’en Iran ou en Arménie, et l’apport de couleur locale et l’ancrage de l’énigme dans des événements réels ajoutent à la curiosité du lecteur qui arrivera au bout de son roman sans déplaisir. Cependant, ce même lecteur aura certainement été gêné par l’humour pesant de Guieu, par ces piques incessantes et superflues, données aux Rouges et à leurs émules (les espions russes sont bien sûr homosexuels !) et par l’éloge inévitable des Américains, compréhensifs, bons, sympathiques. Si l’on est familier de l’auteur, on songera à LA CLEF DU MANDALA (Anticipation n°982, 1980) puisqu’on aboutit à l’univers parallèle des Fées, menacées par d’ « autres » méchants venus d’ « autres » univers parallèles.
Le roman est paru en février, et Guieu conviait son lecteur à venir rejoindre les Amis des Chevaliers de Lumière, le 24 juin 1989 à Dolancourt, dans l’Aube (p. 108). Nous n’y étions pas, mais tout lecteur présent sur les lieux qui aurait assisté au rassemblement et posséderait des documents (photographies de dragons, interviews de fées) peut nous les communiquer. [JMA] »
Au niveau de la presse locale, c’est tout particulièrement le quotidien « L’Est-Eclair » qui s’est fait l’écho de ce grand rassemblement près de Dolancourt :
- Le mardi 28 février 1989, on trouve en page 1, et en page 4 (bas de page), un premier article (de Lise Patelli-Martin) sur la parution des « Sentiers invisibles » et une première mention du rendez-vous de juin.
On peut rapidement entrevoir cet article dans cette vidéo, postée par Tyron sur Dailymotion (de 00:13 à 00:22) :
https://www.dailymotion.com/video/x3ay7zA noter cependant que si la date de publication indiquée par Tyron dans les commentaires est juste (le 28/2/1989), il s’est trompé sur le titre du journal : on n’en trouve aucune trace dans « L’Union ».
- Le vendredi 23 juin 1989, en page 8, un encart annonce la venue de Jimmy Guieu en dédicace dans la région, et le rassemblement du lendemain.
- Le samedi 24 juin 1989, en page 1, et en page 8, un article de Guy Capet détaille la visite de Jimmy Guieu. On peut notamment le voir en photo sur la première page en compagnie de Ronnie G. Martin, de Lise Patelli et d’Alain Cadet, qui sont autant de personnages réels mis en scène en tant que protagonistes dans le roman.
- Le mercredi 28 juin 1989, en page 1, et en page 16 (page consacrée à la vie locale de Bar-sur-Aube), un nouvel article est publié, faisant le bilan, photos à l’appui, du déroulement de cette journée du 24 juin.
L’autre journal de la région, « Libération-Champagne », ne publiera quant à lui quasiment rien sur le sujet, excepté le mercredi 28 juin 1989, où se trouve reproduit le même article que celui de « L’Est-Eclair », au mot près, au même emplacement (page 16, sur la vie locale de Bar-sur-Aube).
Enfin, j’ai acheté auprès de l’I.N.A. les droits de diffusion d’un bref reportage télé diffusé le 24 juin 1989, donc le jour-même du rassemblement à Dolancourt, par le journal télé de 19h00 de FR3 (actuellement France 3), édition « JT Reims » :
https://www.youtube.com/watch?v=1rIGM4FZubI.