L'affaire a été étouffée par la gendarmerie nationale fin 2020. Les éleveurs sont tenus de "minimiser les faits".
Selon FranceInfo, Le Monde, La Depêche, Le Parisien, sur plus de
500 cas signalés entre 2020 et 2021, l’action humaine serait avérée dans seulement
84 cas.
Les enquêteurs de la gendarmerie nationale et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique affirment que «
la grande majorité des cas relève d’accidents ou d’animaux qui se blessent entre eux (...)
Ce ne sont pas des interventions humaines (...)
Nous avons aussi eu des morts naturelles puis l'attaque d'insectes ou d'animaux nécrophages (...)
Dans la grande majorité des cas, ce sont des blessures provoquées accidentellement par l’animal lui-même, par exemple à cause de branches ou de barbelés. »
Psychose collective, donc. Les véritables coupables seraient les clôtures de barbelés et les petits prédateurs comme le renard ou le blaireau. Il y aurait officiellement très peu de cas d’origine criminelle !...
Ces conclusions nationales ont laissé perplexes les propriétaires de chevaux. La pétition "Justice pour les chevaux mutilés, poursuivre les enquêtes en maintenant la piste humaine" a recueilli 1000 signatures le 18 décembre 2020. Le collectif "Urgences chevaux et milieu rural en danger", qui regroupe 2000 personnes, s'est étonné, lui aussi, de telles conclusions : «
Nous savons que des accidents peuvent arriver, mais comment imaginer qu’un poulain puisse sortir de son box, refermer la porte, et qu’il s’agisse d’une attaque de chiens errants ?... »
Rappelons qu'il y a eu 4 arrestations, le dernier individu ayant été condamné dans la Meuse à 12 mois d'emprisonnement avec sursis pour "actes de cruauté". Les trois autres arrestations sont en lien avec des actes déviants, de zoophilie. L'un a été condamné le 30 octobre 2020 par le tribunal correctionnel de Poitiers pour des faits commis sur un poney. Les autres affaires sont encore en cours. Un portrait-robot a été diffusé après l'agression de Nicolas Demajean dans sa ferme dans la nuit du 24 au 25 août 2020.
Les agressions sont parfois très graves. Il s'agit d'oreilles coupées (la droite), du flanc ou des parties génitales, de yeux arrachés, de crâne fracassé par l'utilisation d'
objets tranchants. Du
curare aurait été utilisé pour
tranquiliser les animaux. Il y a aussi des lacérations réalisées "
avec précision" après
anesthésie. Pratique courante chez les
professionnels vétérinaires. Rappelons que le Service central du renseignement territorial (SCRT) a rédigé une note sur ces affaires : la découpe parfaite de l’oreille exclue les charognards : «
une véritable volonté de porter atteinte aux équidés de manière générale tout en gardant une oreille en trophée ». Dans plusieurs cas, on s’est aperçu que les chevaux avaient été maitrisés à l’aide d’un tord-nez, un instrument de contention qui s’applique sur la lèvre supérieur du cheval pour immobiliser les animaux. «
Pour utiliser un tord-nez, il faut déjà savoir que ça existe, et pour s’en servir correctement, il faut avoir une connaissance assez poussée du monde du cheval. La grande majorité des cavaliers n’ont jamais utilisé cet outil, et seraient bien incapables de s’en servir correctement. »
Mais pour la gendarmerie, ce sont officiellement des morts naturelles ou des accidents de nuit. Le cheval, pourtant enfermé dans un box, se blesse tout seul et se vide de se son sang. Les renards grignotent ensuite le cadavre...Voilà comment les enquêteurs dépassés par l'ampleur de la "vague" ont minimisé les faits. C'est un scandale, mais les éleveurs n'ont pas leur mot à dire. Donc non, on ne parle plus trop de ce sujet.