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 Sujet du message: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Lun Avril 27, 2020 18:12 
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Des simulations russes avancent que la vie peut exister sur Vénus car des micro-organismes survivent dans son environnement.

Si l'Institut de recherche spatiale de l'Académie des sciences de Russie est arrivé à la conclusion qu'une vie similaire pourrait exister sur Vénus, c'est qu'il a découvert que les micromycètes, des microchampignons, peuvent survivre dans des conditions que l'on retrouve dans l'atmosphère de la planète, rapporte le iTech Post ce lundi 27 avril.elon les scientifiques russes, une vie similaire peut également survivre sur Mars. Ils ont en effet appliqué la technique de leur première étude, mais avec les conditions qui pourraient être rencontrées sur la planète rouge. Résultat : les organismes auraient également survécu à l'environnement glacial de Mars.

Ces révélations s'avèrent étonnante pour ces scientifiques à cause de l'environnement hostile de Vénus. Cette planète de taille similaire à la terre, est la plus chaude de notre système solaire, avec 465 °C en moyenne de jour comme de nuit, elle subit de fréquentes pluies d'acide sulfurique et sa pression atmosphérique vaut 92 fois celle de la Terre, selon Futura.

L'Institut est considéré comme l'un des plus populaires et prestigieux instituts spatiaux de Russie, connu notamment pour sa collaboration avec l'Agence spatiale européenne (ESA) et la NASA, assure iTech Post.


https://www.cnews.fr/vie-numerique/2020-04-27/une-vie-extraterrestre-pourrait-exister-sur-venus-951131

Bon ce genre de théorie n'est pas nouveau : des planétologues avaient aussi émis cette hypothèse pour Jupiter mais tout de même je trouve cela un peu gros. :?

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Lun Avril 27, 2020 19:06 
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Que des organismes puisent survivre à un environnement donné ne veut pas dire que ces mêmes organismes peuvent s'y développer.

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Lun Avril 27, 2020 22:19 
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Intéressant. :)

Mais bon, en même temps, ce n'est qu'une théorie, voyons voir la réponse du corps scientifique à cela.

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Lun Septembre 14, 2020 22:23 
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Relance suite à cette dépêche. :shock:

Citation:
Des chercheurs ont établi la "présence apparente" dans les couches nuageuses de Vénus d’un gaz existant sur Terre, et se demandent s’il provient d’une forme de vie ou bien d’un processus encore inconnu de la science, selon une étude parue lundi dans Nature astronomy.

C’est la première fois que l’on découvre ce composé dans l’une des quatre planètes telluriques de notre système solaire, "la Terre mise à part", a dit Jane S. Greaves, professeure d’astronomie à l’Université de Cardiff, qui a dirigé l’étude

Qu'est-ce que la phosphine ?
La phosphine a été détectée par l’observation de l’atmosphère vénusienne à l’aide de deux radiotélescopes. Elle "pourrait provenir de processus inconnus de photochimie ou géochimie, ou, par analogie avec la production biologique de phosphine sur Terre, grâce à la présence de vie", explique l’étude.

On trouve ce composé dans les planètes géantes gazeuses du système solaire, comme Saturne, mais il n’est pas d’origine biologique, c’est-à-dire du vivant. Les traces de phosphine présentes dans l’atmosphère terrestre en revanche proviennent exclusivement d’une activité humaine ou microbienne.

Un composé hautement toxique
Pour le professeur Alan Duffy, astronome à l’Université de Swinburne en Australie, la découverte de l’équipe du Pr. Greaves est "l’un des signes les plus excitants que j’ai jamais vu de la présence possible de vie en dehors de la Terre".

La présence de phosphine, un composé hautement toxique, ne dépareille pas dans l’atmosphère infernale de la deuxième planète la plus proche du soleil. Connue aussi sous le nom d’étoile du Berger, son atmosphère de gaz carbonique, à 97%, baigne dans une température de surface autour de 470°C avec une pression plus de 90 fois plus grande que la nôtre.

Mais c’est dans l’épaisse couche de nuages hyper acides, nappant la planète jusque autour de 60 km d’altitude, que l’équipe du Pr. Greaves suppose que les molécules de phosphine peuvent se trouver.

"Là les nuages sont 'tempérés' autour de 30 degrés Celsius", selon l’étude, qui n’exclut pas que le gaz se forme à une altitude plus basse et plus chaude avant de s’élever.

Nuages vénusiens
Mais d’où vient-il ? Le Pr Greaves "espère avoir pris en compte tous les processus susceptibles d’expliquer sa présence dans l’atmosphère de Vénus". A moins d’en identifier un nouveau, reste l’hypothèse d’une forme de vie.

Si c’est le cas, "nous pensons que (cette forme de vie) devrait être de petite taille, pour flotter librement", explique la scientifique, dont l’étude "insiste sur le fait que la détection de phosphine n’est pas une preuve robuste de vie, seulement d’une chimie anormale et inexpliquée".

Les scientifiques s’accordent sur le fait qu’a priori l’atmosphère de Vénus, "extrêmement déshydratante et hyper acide", n’est pas propice à la vie. Mais peut-être que sa couche nuageuse pourrait l’être.

C’est pourquoi le Pr. Greaves et ses collègues plaident pour une observation plus poussée du phénomène, et d’abord pour le confirmer. En s’affranchissant idéalement du "filtre" de l’atmosphère terrestre, grâce à un télescope spatial. Et pourquoi pas avec une nouvelle visite, par sonde, de Vénus ou de son atmosphère.


https://www.dna.fr/science-et-technologie/2020/09/14/les-nuages-de-venus-abritent-un-gaz-provenant-peut-etre-d-une-forme-de-vie

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Mar Septembre 15, 2020 08:59 
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Dire qu'il y a 70 ans on croyait encore que Vénus était une planète habitée.

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Mar Septembre 15, 2020 17:45 
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Une question m'a toujours taraudée :roll:

Qu'est-ce que la vie ? en l’occurrence on se base sur des similitudes avec ce que l'on connait, certes, ça peut permettre de trouver des formes de vie uniquement similaires à ce que l'on connaît mais n'est-ce pas réducteur...

Il y a déjà sur notre planète des formes de vie atypiques qui remettent en cause nos idées établies non ? https://lejournal.cnrs.fr/videos/le-blob-la-cellule-qui-apprend

Je suis certain que l'extraterrestre risque de ne pas nous ressembler, ou pire, qu'on ne sache pas l'identifier voire le percevoir... :mrgreen:

Enfin sur Vénus, je doute qu'une forme de vie existante puisse nous ressembler vu le climat que le président Trum"x" pourrait qualifier de quasi normal :twisted:

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Mar Septembre 15, 2020 18:38 
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Les nuages ​​qui enveloppent Vénus sont peut-être chargés d'un gaz mortel - un gaz odorant et inflammable appelé phosphine qui anéantit les formes de vie dépendant de l'oxygène pour survivre. L'ironie, c'est que les scientifiques qui ont annoncé hier avoir observé ce gaz nocif dans l'atmosphère vénusienne estiment qu'il pourrait être une preuve séduisante - bien que controversée - de la présence de vie sur notre voisine céleste.

Pour autant que nous le sachions, sur des planètes rocheuses telles que Vénus et la Terre, la phosphine ne peut être produite que par des organismes vivants, qu'elle soit humaine ou microbienne. Utilisée comme arme chimique pendant la Première Guerre mondiale, la phosphine est toujours fabriquée comme fumigant agricole. Elle est aussi utilisée dans l'industrie des semi-conducteurs et on la retrouve dans les laboratoires de méthamphétamine. Mais la phosphine est également produite naturellement par certaines espèces de bactéries anaérobies - des organismes qui vivent dans des environnements privés d'oxygène : dans des décharges, des marais et même des boyaux d'animaux.

Plus tôt cette année, des chercheurs ont émis l'hypothèse qu'observer ce produit chimique sur d'autres planètes que la Terre pourrait indiquer la présence de métabolismes extraterrestres, et ont suggéré de tourner les télescopes les plus avancés vers des exoplanètes lointaines pour sonder leurs atmosphères à la recherche de signes de gaz.

Et de fait nous avons peut-être identifié des signes de phosphine sur notre voisine, comme le rapportent des astronomes dans la revue Nature Astronomy.

« J'ai tout de suite paniqué, bien sûr. J'ai présupposé que c'était une erreur, mais je voulais vraiment que ça n'en soit pas une », déclare Clara Sousa-Silva, co-auteure de l'étude, chercheuse postdoctorante au Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui a initialement identifié la phosphine comme une bio-signature potentielle.

En termes simples, la phosphine ne devrait pas être présente dans l'atmosphère vénusienne. C'est extrêmement difficile à fabriquer, et la chimie dans les nuages ​​qui entourent la planète devrait détruire la molécule avant qu'elle ne puisse s'accumuler dans les quantités observées. Mais il est trop tôt pour conclure que la vie existe au-delà de notre planète. Nombre de scientifiques préviennent que la détection elle-même devra être vérifiée, car l'empreinte de phosphine décrite dans l'étude pourrait être un faux signal induit par les télescopes ou par le traitement des données.

« C'est extrêmement excitant, et il y a une sorte de vérification obligatoire consistant à se demander d'abord si le résultat est bon », déclare David Grinspoon du Planetary Science Institute. « Quand quelqu'un fait une observation extraordinaire qui n'a jamais été faite auparavant, vous vous demandez d'abord s'il a pu se tromper. »

Mais si la phosphine flotte vraiment aux alentours de ce pont nuageux vénusien, sa présence suggère l'un de ces deux scénarios pour le moins intrigants : les formes de vie extraterrestres relieraient habilement les atomes de phosphore et d'hydrogène, ou bien une chimie aussi inconnue qu'inattendue fabriquerait de la phosphine en l'absence de vie.



LA VIE EN « ENFER CÉLESTE »
Vénus, le deuxième monde après le soleil, a longtemps été considérée comme la jumelle de la Terre. Elle a à peu près la même taille que notre planète, avec une gravité et une composition similaires. Pendant des siècles, les Hommes ont pensé - ou espéré - que sa surface pourrait être recouverte d'océans, d'une végétation luxuriante et d'écosystèmes verdoyants, offrant une deuxième oasis pour la vie dans le système solaire.

Bien sûr, ce scénario était loin de la réalité.

Les premières observations scientifiques de Vénus ont révélé que les Terriens ne pourraient pas y survivre bien longtemps, et ce pour plusieurs raisons. Entre autres choses, sa surface peut atteindre l'étouffante température de 460°C et l'atmosphère de la planète est principalement dominée par du dioxyde de carbone et parcourue ça et là de nuages ​​d'acide sulfurique.

Mais malgré cela, les scientifiques ont pendant près de 60 ans envisagé la possibilité que la vie puisse exister dans le pont de nuages ​​vénusien, où les conditions étaient peut-être un peu plus favorables.

« Alors que les conditions de surface de Vénus rendent l'hypothèse de la vie invraisemblable, les nuages ​​de Vénus racontent une toute autre histoire », écrivaient Carl Sagan et Harold Morowitz dans la revue Nature en 1967.

Malgré la présence d'acide, les nuages ​​transportent les éléments nécessaires à la vie telle que nous la connaissons : la lumière du soleil, l'eau et des molécules organiques. Et quasiment au milieu de la couche nuageuse, les températures et la pression ressemblent au niveaux terrestres.

Les premières observations de la planète ont révélé que certaines parties de son atmosphère absorbaient plus de lumière ultraviolette que prévu, une anomalie qui, selon les scientifiques, pourrait être l'oeuvre de microbes aériens. Bien que ce phénomène soit plus probablement dû à la présence de composés chimiques contenant du soufre, une poignée de scientifiques a depuis émis des hypothèses sur les microbes vénusiens aéroportés, présentant des scénarios dans lesquels les microbes pourraient métaboliser des composés soufrés, rester à flot dans les nuages ​​toujours présents, et même développer des cycles de vie rendus possibles par des périodes de dormance à différentes altitudes.

« Quand j'ai commencé à en parler, il y avait beaucoup de résistance, principalement parce que c'est un environnement très acide », dit Grinspoon, qui défend l'idée d'une vie microbienne aéroportée sur Vénus depuis le milieu des années 1990.

Mais tout ce que nous savons de la vie sur Terre suggère que la vie se fraie un chemin dans tous les coins et recoins disponibles. Sur notre planète, nous trouvons des microbes qui prospèrent dans des environnements aussi hostiles et corrosifs que des champs de lave. Nous savons également que les microbes se déplacent régulièrement sur les particules des nuages, et les scientifiques ont trouvé des organismes volant à plus de 9,6 kilomètres au-dessus des Caraïbes. Les nuages ​​sont éphémères sur Terre, il est donc peu probable qu'ils soutiennent des écosystèmes permanents, mais sur Vénus, le temps restera nuageux pendant des millions, voire des milliards d'années.

« Sur Vénus, les nuages ​​sont continus, épais et couvrent le globe » dit Grinspoon

Par ailleurs, les observations suggèrent que Vénus abritait autrefois un océan d'eau liquide. Pendant la plus grande partie de son histoire, Vénus aurait pu être aussi habitable que la Terre - jusqu'à un certain point que l'on peut situer au cours du dernier milliard d'années, lorsque les gaz à effet de serre ont fait passer la planète du statut d'oasis à celui de piège mortel. Peut-être, à mesure que la surface brûlée devenait moins hospitalière, les formes de vie ont-elles migré dans les nuages ​​pour échapper à l'extinction.

Toute vie là-bas est « beaucoup plus susceptible d'être une relique d'une biosphère primitive plus dominante », explique Penelope Boston, astrobiologiste de la NASA spécialisée dans l'étude des microbes dans des endroits les plus reculés sur Terre. Elle reste cependant sceptique quant aux dernières observations. « Je pense que Vénus est véritable enfer maintenant, alors quelle part de cet ancien signal aurait pu survivre ? »



LE GAZ MORTEL DE LA VIE
En juin 2017, Jane Greaves de l'Université de Cardiff et ses collègues ont observé Vénus à l'aide du télescope James Clerk Maxwell, qui scanne le ciel en longueurs d'onde radio depuis son perchoir au sommet du Mauna Kea, à Hawaï. Ils recherchaient des gaz rares ou des molécules qui pourraient être d'origine biologique. Parmi les signatures repérées, il y avait celle de la phosphine gazeuse, une molécule pyramidale comprenant trois atomes d'hydrogène réunis en un seul atome de phosphore.

Peu de temps après, Greaves a pris contact avec Sousa-Silva, qui a passé ses années universitaires à tenter de déterminer si la phosphine pouvait être une biosignature extraterrestre viable. Elle avait conclu que la phosphine pouvait être l'un des signes de présence de vie, même si paradoxalement, elle est mortelle pour tout ce qui sur Terre a besoin d'oxygène pour survivre.

« J'étais vraiment fascinée par la nature macabre de la phosphine sur Terre », dit-elle. « C'est une machine à tuer... et presque une bio-signature romantique parce que c'est un signe de mort. »

En 2019, Greaves, Sousa-Silva et leurs collègues ont suivi l'observation initiale de la phosphine à l'aide d'ALMA, le grand réseau d'antennes millimétrique/submillimétrique de l'Atacama. Plus sensible que le télescope basé à Hawaï, ALMA observe également les ondes millimétriques, et peut détecter l'énergie émise et absorbée par toutes les molécules de phosphine tourbillonnant dans l'atmosphère vénusienne.

Et encore une fois, l'équipe a détecté de la phosphine. Cette fois, les scientifiques ont pu réduire le signal de la molécule aux latitudes équatoriales et à une altitude comprise entre 51 000 et 60 000 mètres, où les températures et les pressions pourraient être compatibles avec la vie telle que nous la connaissons. Sur la base de la force du signal, l'équipe a calculé que l'abondance de la phosphine était d'environ 20 parties par milliard, soit au moins 1 000 fois plus que ce que nous trouvons sur Terre.

Dans le système solaire externe, la phosphine est fabriquée dans les entrailles de Jupiter et de Saturne. Près des noyaux des planètes géantes, les températures et les pressions sont suffisamment extrêmes pour fabriquer la molécule de phosphine, qui monte ensuite dans l'atmosphère. Mais sur les planètes rocheuses, où les conditions sont nettement moins extrêmes, il n'y a aucun moyen connu de fabriquer de la phosphine en l'absence de vie - cela demande simplement trop d'énergie. En d'autres termes, si l'observation de la phosphine sur Vénus était confirmée, quelque chose doit continuellement reconstituer la molécule dans l'atmosphère de la planète.

« La vie est la seule chose qui mettra de l'énergie dans la fabrication de molécules », dit Sousa-Silva. « Sinon, dans l'univers, la chimie ne se produit que lorsqu'elle est énergétiquement favorable. »

L'astrobiologiste Dirk Schulze-Makuch de l'Université technique de Berlin, qui a examiné la vie vénusienne basée sur les nuages, convient qu'une explication biologique de la phosphine est possible, mais il pense que d'autres réactions chimiques géologiques ou induites par la lumière pourraient également expliquer le signal. « Vénus est encore fondamentalement une planète extraterrestre », dit-il. « Il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons pas. »

L'équipe de recherche a cherché à déterminer si la phosphine pouvait être fabriquée sur Vénus en l'absence de biologie. Parmi les scénarios étudiés par les scientifiques figuraient le dégazage volcanique, les éclairs intenses, le frottement des plaques tectoniques, la pluie de bismuth et la poussière cosmique. Sur la base des calculs de l'équipe, aucun de ces événements n'a pu produire la molécule en une telle abondance.

« Qu'il y ait de la vie ou non [...], il se passe quelque chose de bizarre. », dit Sousa-Silva.



RETOUR SUR VÉNUS
Pourtant, le scientifique de l'observatoire ALMA, John Carpenter, est sceptique quant à la réalité des observations de phosphine. Le signal est faible et l'équipe a dû effectuer un traitement intensif pour l'extraire des données renvoyées par les télescopes. Ce traitement, dit-il, peut avoir renvoyé un signal artificiel à la même fréquence que la phosphine. Il note également que la norme pour l'identification moléculaire à distance consiste à détecter plusieurs traces d'une même molécule, apparaissant à différentes fréquences sur le spectre électromagnétique. Cela n'a pas encore été fait avec la phosphine.

« Ils ont pris les bonnes mesures pour vérifier le signal, mais je ne suis toujours pas convaincu que ce soit réel », dit Carpenter. « Si c'est réel, c'est un résultat très intéressant, mais il faut un suivi pour le rendre vraiment convaincant. »

Sousa-Silva convient que l'équipe doit confirmer la détection de la phosphine en trouvant des traces supplémentaires à d'autres longueurs d'onde. Elle et ses collègues avaient planifié ce type d'observations depuis l'Observatoire stratosphérique pour l'astronomie infrarouge, un télescope monté sur avion, et avec l'installation du télescope infrarouge de la NASA à Hawaï. Mais la pandémie de COVID-19 s'est mise en travers de leur chemin et ces observations ont été suspendues.

« Nous sommes déçus de ne pas avoir cette preuve », dit Sousa-Silva.

Quand bien même, Sanjay Limaye, un scientifique planétaire à l'Université du Wisconsin-Madison, estime que la découverte est suffisamment excitante pour poursuivre la recherche, et de préférence d'un point de vue beaucoup plus proche. « Il est fascinant que cela puisse indiquer quelque chose dans l'atmosphère de Vénus, mais est-ce une chimie exotique, ou est-ce la vie ? » il dit. « Nous devons aller le découvrir. »

La détection provisoire de la phosphine est susceptible d'alimenter les demandes d'un retour sur Vénus - un voyage qui se fait attendre depuis longtemps, étant donné que la dernière fois que la NASA a envoyé une sonde sur la planète remonte à 1989. Il est tout à fait possible de faire une mission de retour d'échantillons atmosphériques, en envoyant une sonde spatiale pour traverser les nuages et collecter du gaz et des particules avant de les ramener sur Terre.

Plusieurs missions proposées sont à l'étude, y compris un concept complexe et multi-engin spatial dirigé par Gilmore de l'Université Wesleyan, qui sera évalué par la communauté scientifique planétaire alors qu'elle définit ses priorités pour la prochaine décennie en termes d'exploration du système solaire. Le concept de Gilmore comprend plusieurs orbiteurs et un ballon qui étudieraient de près l'atmosphère vénusienne et rechercheraient des signes de vie.

À l'horizon le plus immédiat, une petite mission d'étude de l'atmosphère profonde de Vénus, nommée DAVINCI +, est l'un des quatre finalistes du concours du programme Discovery de la NASA. La prochaine mission sélectionnée le sera en 2021.

« Vénus est un système tellement complexe et incroyable... nous ne le comprenons pas. C'est une autre Terre. Il y avait probablement un océan pendant des milliards d'années, juste là. Il faut juste y aller », dit Gilmore. « Nous avons déjà la technologie nécessaire pour entrer dans l'atmosphère de Vénus. Ça peut être fait. »


https://www.nationalgeographic.fr/espac ... WoPGBpM8e8

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Mer Septembre 16, 2020 08:17 
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D'un point de vue de lambda comme moi, ce serait une sacrée déception de se rendre compte que ce n'est que de la chimie.
Mais je suppose que pour la science, ce serait une nouvelle voie à explorer pour tout un tas de données déjà recueillies.

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Jeu Septembre 17, 2020 18:19 
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Oui j'ai appris ça hier au news.

Quelle qu'en soit la cause, tout ça est très très intéressant. :D

... Heuuuu ... Pourquoi vous me regardez comme ça ? J'ai un truc coincé dans les dents ? :?: :mrgreen:

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Mer Novembre 25, 2020 10:30 
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pyj a écrit:
Une question m'a toujours taraudée :roll:
Qu'est-ce que la vie ? en l’occurrence on se base sur des similitudes avec ce que l'on connait, certes, ça peut permettre de trouver des formes de vie uniquement similaires à ce que l'on connaît mais n'est-ce pas réducteur...


Effectivement, c'est une question très intéressante. Ma vision était assez limité sur le sujet, et il y'a eu d'énormes réflexions au cours du 20eme siècle pour être capable d'identifier de la vie ailleurs que sur la Terre (sans tomber dans le piège, de rechercher quelque chose d'identique à ce que l'on connaitrait sur notre planète).

Je vous propose d'aller voir 2 excellentes vidéos de "ScienceEtonnante" (youtube) traitant le sujet de manière très intéressante:
la 1ère: Qu'est ce que la vie ?(astrobiologie 1)
La 2nde: Lyfe: la thermodynamique de la vie (astrobiologie 2)

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Mer Novembre 25, 2020 15:28 
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Il existe une discipline nommée "Exobiologie", qui étudie toutes les possibilités d'une vie sur une autre planète, y compris à base d'autres éléments que le carbone (chlore, cuivre, etc), à l'origine de toute biologie sur Terre.

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Dim Décembre 06, 2020 17:10 
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:roll: :lol:

Citation:
Il y a peu, les astronomes ont décelé dans les nuages entourant Vénus un signe potentiel de vie. Mais une nouvelle étude remet déjà cette découverte en question. La recherche de vie extraterrestre est donc loin d’être terminée.

Le mois dernier, l’annonce de la détection de phosphine dans l’atmosphère de Vénus a suscité une vague de spéculations sur l’origine de ce gaz : pouvait-il être produit ou non par des microbes extraterrestres présents sur la planète, où la NASA envisage d’ailleurs d’envoyer une sonde ? Cependant, trois nouvelles études indépendantes ne sont pas parvenues à trouver de la phosphine dans l’atmosphère vénusienne.

L’un des groupes d’étude a eu recours aux observations d’archives pour rechercher des signes de la présence du gaz dans les nuages de la planète, sans succès.

« Ils disent ne pas voir de phosphine. C’est vraiment problématique », confie Conor Nixon, scientifique planétaire au Goddard Space Flight Center de la NASA, qui n’a pas pris part à l’analyse. L’étude a été évaluée par des pairs et publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics.

Les deux autres groupes d’étude ont réexaminé les données originales collectées par l’équipe responsable de la découverte, mais ne sont pas non plus parvenus à trouver des preuves de la présence du gaz.

La détection d’un signal faible d’une molécule spécifique sur une autre planète est un processus complexe et les auteurs de l’étude originale ne sont pas surpris de voir d’autres scientifiques se pencher sur leur travail.

« C’est normal. C’est la science. Si la présence de phosphine sautait aux yeux, la découverte aurait été faite il y a très longtemps », explique Clara Sousa-Silva du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, l’une des auteurs de l’étude originale. « Je suis ravie que les scientifiques commencent enfin à s’intéresser à ces données, pas seulement nous ».



UNE DÉCOUVERTE ÉTONNANTE
La détection initiale, qui a fait l’objet d’une publication dans la revue Nature Astronomy en septembre dernier, a découvert de la phosphine, en quantité plus de 1 000 fois supérieure à celle de l’atmosphère terrestre, qui flottait dans les nuages épais et sulfuriques de Vénus. Sur les planètes rocheuses comme Vénus et la Terre, les conditions ne seraient pas suffisamment extrêmes pour produire des molécules de phosphine en l’absence de vie. Un certain type de métabolisme ou un processus chimique inconnu serait nécessaire pour expliquer les quantités élevées de phosphine dans l’atmosphère vénusienne. Sur Terre, divers microbes produisent de la phosphine. Les humains en produisent également, dans les laboratoires de méthamphétamine, et pour l’industrie des semi-conducteurs.

C’est en utilisant deux instruments qui observent les ondes radio que l’équipe a identifié de la phosphine. Dans un premier temps, en 2017, Jane Greaves de l’université de Cardiff et ses collègues ont découvert ce qui pouvait être de la phosphine à l’aide du télescope James Clerk Maxwell (JCMT) situé à Hawaï. Cette observation devait toujours être confirmée et en 2019, l’équipe s'est tournée vers un instrument plus puissant : le grand réseau millimétrique/submillimétrique de l’Atacama (ALMA), composé de 66 antennes radio paraboliques et situé dans le désert d’altitude chilien.

L’équipe a découvert dans les données collectées par l’ALMA un signal faible dont la fréquence correspondait à celle à laquelle les molécules de phosphine dans l’atmosphère de Vénus absorberaient de l’énergie, connue sous le nom de « raie spectrale ». Selon l’équipe, si Vénus abrite réellement de la phosphine dans les quantités importantes observées, sa présence serait difficile à expliquer si sa production n’est pas d’origine biologique. Une nouvelle analyse des données collectées par la sonde Pioneer-Venus, qui a visité la planète à la fin des années 1970, soutient timidement la présence de phosphine, mais ne peut la confirmer.

À l’époque, John Carpenter, scientifique à l’observatoire ALMA, remettait en cause la méthode d’analyse des données par les scientifiques de l’étude originelle, suggérant que leur procédure était susceptible d’avoir généré de faux signaux.

En outre, les astronomes recherchent généralement plusieurs raies spectrales produites par une même molécule pour confirmer sa présence, ce que l’équipe n’a pas fait.

« Existe-t-il vraiment une raie spectrale et est-elle importante ? », demande Conor Nixon. « Si cela est le cas, s’agit-il de phosphine ? Si oui, est-ce de la vie ? »



UNE DOUBLE VÉRIFICATION AVEC L'IRTF
Au moment d’annoncer sa découverte, l’équipe attendait toujours la confirmation de la détection grâce aux raies spectrales, observables avec des télescopes infrarouges. Mais les observations ont été retardées à cause de la pandémie actuelle. Une nouvelle équipe, composée notamment de Jane Greaves et Clara Sousa-Silva qui faisaient partie de l’équipe à l’origine de la première détection, étudie désormais Vénus à l’aide des données d’archives d’un télescope différent, l’Infrared Telescope Facility (IRTF) de la NASA, situé à Hawaï.

Ces données d’observation, qui datent de 2015, n’indiquent pas de signal fort de phosphine. Les auteurs de l’étude, dirigée par Thérèse Encrenaz de l’Observatoire de Paris, concluent que les données fixent une limite haute du niveau éventuel de phosphine dans l’atmosphère vénusienne, qui correspond au quart de la quantité détectée à l’origine. Les observations suggèrent également que la phosphine serait présente à des altitudes supérieures à celles des nuages de la planète, ce que les astronomes considèrent comme peu probable en raison de la dégradation rapide du gaz à ces altitudes.

Clara Souse-Silva fournit plusieurs explications à l’absence de phosphine dans les observations infrarouges. Les quantités de phosphine peuvent en effet varier au fil du temps ou bien les observations infrarouges n’ont pas sondé assez profondément les nuages pour détecter le gaz aux niveaux rapportés. Encore aujourd’hui, l’équipe n’est pas forcément d’accord sur l’altitude mesurée par les observations infrarouges.

« J'ai confiance dans le travail de Thérèse Encrenaz et je crois qu’il n’y a pas de phosphine… à cet endroit », précise Clara Sousa-Silva. « La question est : où se trouve-t-elle ? Quelle est l’altitude à laquelle nous devons nous intéresser ? Et cela signifie-t-il que nous sondons suffisamment en profondeur et qu’il n’y a pas de phosphine, car il n’y en a jamais eu à cet endroit ? Ou bien qu’il n’y a pas de phosphine, car sa quantité varie ? Ou encore que nous n’avons pas sondé aussi profondément que nous le pensions ? »



DES DONNÉES FAUSSÉES PAR LE BRUIT DE FOND ?
Alors que Thérèse Encrenaz et les membres de l’équipe à l’origine de la découverte triaient les données de l’IRTF, deux autres équipes retraitaient les données originales utilisées pour la détection. Aucune des nouvelles études indépendantes de ces données n’a permis de trouver des traces fiables du gaz.

Le premier groupe d’étude, composé d’une vingtaine de chercheurs, n’est pas parvenu à prouver la présence de phosphine dans les données du JCMT et de l’ALMA. Le JCMT a bien détecté une raie spectrale à la bonne fréquence, mais l’équipe pense que cela s’explique par la présence de dioxyde de soufre dans l’atmosphère de Vénus, qui génère alors une raie spectrale au même endroit.

« C’est un gaz bien connu sur Vénus », souligne Conor Nixon. « Il n’est absolument pas controversé ».

Les données issues de l’ALMA, qui produit des observations ultra-haute résolution, étaient plus difficiles à analyser. Les objets brillants et proches de Vénus peuvent être sources de problèmes pour les réseaux de télescopes ultra-sensibles comme l’ALMA. Pour recevoir un signal des observations de Vénus, les astronomes ont dû supprimer les bruits radioélectriques produits par l’atmosphère terrestre, Vénus et l’équipement de l’observatoire.

« Il s’agit d’une réduction très délicate des données », explique Bryan Butler de l’Observatoire national de radioastronomie, qui étudie les objets du système solaire avec l’ALMA et a pris part à la nouvelle analyse. « Vénus est un objet très brillant, de grande taille et même si la raie détectée est réelle, elle est très faible ».

Pour compliquer les choses, l’observatoire de l’ALMA a récemment identifié une erreur dans son système d’étalonnage. Résultat : ce dernier a produit un spectre de Vénus comportant beaucoup de bruit et Jane Greaves et ses collègues ont dû travailler avec. « Ces données sont complexes, bruitées et délicates », explique Clara Sousa-Silva. (L’ALMA a supprimé les données originales de Vénus des archives et procède actuellement à nouveau à son traitement.)

Grâce à une technique appelée « ajustement polynomial », l’équipe responsable de la découverte d’origine a cherché la raie spectrale de la phosphine en éliminant le bruit de fond autour de la région du spectre où devait se trouver le gaz. Ce type d’analyses permet normalement aux astronomes de savoir quels éléments correspondent à du bruit et quels sont ceux qui correspondent à de vrais signaux. Une fois le spectre lissé par l’équipe pour supprimer l’excès de bruit, les astronomes ont conclu que le signal de la phosphine était suffisant pour qu’il s’agisse d’une détection.

Toutefois, le traitement des données par l’équipe laisse d’autres astronomes sceptiques. Pour recevoir le signal de la phosphine de cet ensemble de données complexes, l’équipe a supprimé le bruit de fond à l’aide d’un polynôme d’ordre élevé, ce qui signifie qu’un plus grand nombre de variables que d’ordinaire a été utilisé pour modéliser les données. En outre, l’équipe a modélisé le bruit de fond en s’intéressant aux portions du spectre situées en dehors de la zone où elle s’attendait à trouver un signal de la phosphine. Cette méthode sert normalement à empêcher les bruits inconnus d’occulter un signal potentiel. Mais, le fait d’associer un polynôme à ordre élevé à un ensemble de données bruitées rend la création artificielle d’un faux signal possible à l’endroit où devrait se trouver de la phosphine.

« Vous pouvez toujours améliorer l’ajustement à un ensemble de données en ajoutant des variables, mais vous devez définir un indicateur qui vous avertit lorsque vous devez arrêter », déclare Meredith MacGregor, astronome à l’université du Colorado. « Sinon, vous finissez par faire ajuster des bruits et amplifier des signaux qui n’existent pas ».

Bryan Butler a téléchargé les données de l’ALMA et a recommencé de zéro, refaisant certains des étalonnages initiaux, avant de traiter les données normalement. Il n’a trouvé aucune preuve de la présence de phosphine dans le spectre de la planète.

« J’ai appliqué ce que je pense être les meilleures pratiques de réduction de ce type de données », explique-t-il. « Si vous ne suivez pas la même méthode qu’eux, vous n’obtenez pas cette caractéristique [de la phosphine] ». En outre, ses collègues ont découvert que l’ajustement polynomial pouvait produire des raies spectrales erronées alors qu’ils traitaient les données selon les mêmes méthodes que l’équipe responsable de la découverte d’origine.

Aucune trace de phosphine n’a également été découverte lors d’une autre analyse des données de l’ALMA, réalisée par Ignas Snellen de l’Observatoire de Leiden et ses collègues. De même, cette équipe a signalé que l’ajustement polynomial à ordre élevé pouvait créer plusieurs fausses raies spectrales.

« Ils ont démontré que ce processus d’ajustement pouvait être très problématique », explique Conor Nixon. « Il est assez capricieux et produit des caractéristiques aussi facilement qu’il en supprime. En fin de compte, vous ne savez plus vraiment ce que vous avez sous les yeux. »

Jane Greaves et son équipe ont refusé de faire des commentaires sur les nouvelles analyses des observations de l’ALMA tant que l’observatoire n’a pas eu l’occasion de traiter à nouveau les données.



UN MYSTÈRE BIENTÔT RÉSOLU ?
La plupart des astronomes estiment que ces tentatives de confirmation de la découverte de phosphine correspondent exactement à la manière dont la science est censée fonctionner. La reproduction indépendante d’études n’est pas aussi courante qu’elle devrait l’être, même si elle est essentielle pour vérifier les découvertes. Il faudra attendre l’évaluation par des pairs des nouvelles études, leur publication, puis leur examen minutieux, et peut-être aussi des observations supplémentaires de la planète avant d’obtenir les conclusions définitives sur la présence ou non de phosphine sur Vénus.

« Nous avons besoin d’observations de suivi de manière à ne pas uniquement nous reposer sur quelques ensembles de données très bruitées », explique Clara Sousa-Silva. « L’enseignement à tirer de cela est qu’il faut plus d’analyses et plus de données ».

Les chercheurs pensent pouvoir résoudre -un jour- le mystère de la phosphine. « Je pense que la science se corrige elle-même et dans l’idéal, à notre époque, avec Internet et tout le reste, passer ces corrections ne devrait pas nous prendre des années », confie Conor Nixon.

Une affirmation extraordinaire nécessite des preuves extraordinaires. « Si ce résultat est faux, ce ne sera pas le premier », déclare Bryan Butler.



https://www.nationalgeographic.fr/espace/2020/10/les-nuages-de-venus-nabriteraient-finalement-pas-la-vie?fbclid=IwAR1i5qFmUYsJ3GbDKqa33ffLavBjZyGhQ4Cw8G6tYWtXoCeLOQGlp5qZ1NY

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 Sujet du message: Re: De la vie sur Vénus ?
MessagePosté: Mar Décembre 22, 2020 11:03 
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Comme quoi, dans la science, c'est un peu comme à l'armée : à l'annonce d'un ordre, attendre toujours le contre-ordre. :D

Je rigole, mais en fait, c'est vrai que pour une raison ou une autre, tout le monde s’empresse de faire des annonces, quelques soit le domaine, et du coup, on se retrouve régulièrement à avoir des démentis, rectifications, ... qui trainent sur le net.

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