Je suis totalement en phase avec ton raisonnement bibi50.
bibi50 a écrit:
C'est juste que ces métiers était auparavant classés, stéréotypés... peut-être parce-qu’ils demandaient plus de force physique à cette époque.... j'en sait rien.
Pour illustrer ton exemple, on peut citer au moins un corps de profession qui répond encore à ces critères : le funéraire, et plus particulièrement les Pompes Funèbres où la masculinité est encore écrasante. Dans la mentalité collective, personne ne s'attendrait à voir une femme chauffeur ou porteur, cela ferait désordre...
A travers toutes les agences de quartiers que je connais par le biais professionnel, les quelques rares femmes qui y évoluent sont assignées à résidence derrière un bureau en tant que conseillères funéraires. Et lorsqu'elles s'aventurent sur le terrain, c'est bien souvent parce qu'ayant hérité de l'entreprise familiale elles peuvent se permettre une plus grande liberté d'évolution. Dans ce cas là personne n'y trouve rien à redire, après tout ce sont elles qui signent les chèques
Alors oui, il s'agit bien d'une profession contraignante sur certains critères sachant que la législation impose notamment des règles concernant la limite du port de poids pour les femmes. Lorsqu'il est question d'aller descendre un défunt depuis le septième étage d'un immeuble dont l’ascenseur est en panne, en comprend effectivement les problèmes que cela peut susciter.
Malgré tout une femme peut trouver son utilité de bien des manières. Aider un(e) collègue pour procéder à l'habillage d'un défunt puis à sa mise en bière n'a rien de bien sorcier (et j'en parle par expérience personnelle) à partir du moment où l'on connaît et maîtrise parfaitement les bons gestes ainsi que les règles d'usage de manutention.
La thanatopraxie est encore différente puisqu'exercée le plus souvent à titre libéral. De plus en plus de femmes sont séduites par cette voie qui leur permet d'éviter les processus discriminatoires typiques dont elles feraient l'objet en entreprise.
Je ne me souviens plus dans quelle ville a été ouverte une agence de Pompes Funèbres exclusivement féminine. Ce projet avait pu aboutir grâce à un collectif de femmes qui déplorait précisément cette discrimination professionnelle dont elles étaient victimes au quotidien. Du moment que la femme reste cantonnée à la fonction de stagiaire, tout va bien dans le meilleur des mondes et cela lui laisse accès à une immersion complète dans le secteur. Mais dès que l'on commence à parler contrat d'embauche (avec à la clé la rémunération qui va avec) pour un poste sur le terrain, la pauvre donzelle est condamnée, impuissante, à s'entendre répondre : "On vous apprécie, mais on préfèrerait un homme"
A l'heure où la question de l'égalité homme/femme est au coeur des débats, c'est par ce genre d'exemple concret que l'on réalise l'ampleur du boulot qu'il reste à faire...