Exellent film sauf que , je cite :
On préfère vous le dire tout de suite, ne lisez pas les lignes qui suivent si vous n'avez pas encore vu le film et que vous comptez y aller. Car nous allons y dévoiler quelques unes des scènes phare du chef d'oeuvre d'Alfonso Cuaron. Tous les astronautes qui ont vu le film l'ont reconnu : Gravity est d'un réalisme tout à fait impressionnant, mais pas à tout point de vue.
En effet, la réalité ne permet pas toujours de faire ce que l'on veut, notamment quand il s'agit d'un film hollywoodien. Le réalisateur Alfonso Cuaron a donc reconnu s'être laissé aller à quelques incohérences pour le bien de son film. Des erreurs que les astronautes et spécialistes ont gentiment pointé du doigt pour remettre les choses à leur place. Tout d'abord, l'histoire. Est-il possible qu'une telle catastrophe se produise ? Pas exactement.
Une histoire réaliste ?
Les débris sont un problème bien réel dans l'espace. D'après les estimations, quelque 300.000 débris de plus de 1 cm se baladeraient là-haut et quelque 35 millions plus petits. Il arrive donc effectivement que certains menacent les vaisseaux. Mais ceux-ci, quand ils sont de bonne taille, sont détectés par les équipes au sol bien avant l'impact. Cela permet de faire dévier les vaisseaux pour éviter les débris, comme c'est souvent le cas pour la Station spatiale internationale (ISS).
Et il s'agit souvent d'un débris unique et non pas d'un nuage entier de débris, comme on peut le voir dans le film. Selon Jean-François Clervoy qui s'est exprimé pour Gizmodo, jamais un tel nuage n'arriverait de cette façon, détruisant tout sur son passage. De plus, il ne pourrait pas endommager tous les engins et satellites dans la mesure où ces derniers ne se trouvent pas tous à la même altitude au-dessus de la Terre.
Certains pourraient donc être abimés même partiellement détruits, mais pas tous, comme dans Gravity, où même les communications sont coupées.
Un sacrifice inutile
Autre scène phare du film et autre erreur : lorsque Ryan Stone et Matt Kowalsky sont accrochés au même fil et que ce dernier se sacrifie pour permettre à sa co-équipière de survivre. Dans la réalité, ce sacrifice serait totalement inutile puisque le fil en question ne serait pas tendu comme on le voit dans le film. Dans l'espace, la tension ne demeure pas, Matt Kowalsky n'aurait donc aucunement constitué un poids. Mieux encore, les deux auraient été ramenés tout en douceur vers l'ISS grâce à une simple petite impulsion.
"Il n'y avait absolument aucune raison que Clooney se sacrifie !!! Une fois que Sandra Bullock l'a attrapé, il aurait juste flotté là dans l'espace. Et comme ma femme l'a fait remarquer, quand vous tenez George Clooney, seule une idiote le laisserait partir", a plaisanté l'astronaute de la NASA, Garrett Reisman pour Forbes. Mais le séduisant George n'aurait pas été si facile à attraper en vrai. Faute à la combinaison. "Essayez de vous allonger sur de la glace pendant qu'un poids de 200 kg vole au-dessus de vous et essayer d'attraper une attache sur ce poids alors que vous portez les gants d'une armure médiévale. Pas si facile".
Sur Twitter, Neil DeGrasse Tyson, célèbre astrophysicien et directeur du Planetarium Hayden a également noté plusieurs incohérences. S'il avoue avoir adoré le film, il a fait remarquer que les cheveux de Sandra Bullock ne flottent jamais. Contrairement au reste de son corps qui flotte bel et bien, eux restent tout à fait en place, parfaitement coiffés. Il a également fait remarquer une étrangeté dans les rôles : pourquoi est-ce Ryan Stone, médecin de métier, qui répare le télescope Hubble ? Et pourquoi Matt Kowalsky doit-il lui expliquer ce qu'il se passe médicalement quand on manque d'oxygène ?
Des vaisseaux faussement alignés
L'astrophysicien a constaté une autre incohérence de taille, également noté par plusieurs astronautes. Aujourd'hui, Hubble, l'ISS et la station chinoise Tiangong-1 se trouvent tous en orbite basse mais pas à la même altitude. Il n'est donc pas possible qu'on puisse tous les voir d'un coup d'oeil comme dans le film. Quant à passer de l'un à l'autre, si ce n'est pas impossible lorsque les engins sont sur la même orbite, ce serait beaucoup plus difficile et demanderait énormément d'énergie.
"Vous ne pouvez pas regarder aux alentours, voir un autre vaisseau spatial et puis le rejoindre, simplement en se mettant dans la direction, avec un engin d'atterrissage et un extincteur", a expliqué Garrett Reissman. Par contre, une capsule Soyouz dont les parachutes sont déployés serait effectivement inutilisable car ces derniers ralentiraient sa progression et une fois sur Terre, il n'y aurait plus rien pour freiner la chute de l'engin.
De même, il n'est pas exclu qu'un astronaute doive sortir comme le fait Ryan Stone pour décrocher les gigantesques toiles bicolores. D'ailleurs, les vaisseaux eux-même sont très bien représentés. Exceptés quelques boutons mal placés, le réalisme est encore au rendez-vous : les valves destinées à fermer l'oxygène dans le Soyouz sont par exemple exactement les mêmes, selon Garrett Reisman. L'intérieur de l'ISS est également fidèle même si les modules ne sont pas dans leur véritable position.
Une très agréable fiction
L'astronaute note également qu'il ne serait pas aussi facile de passer d'un vaisseau russe Soyouz à un vaisseau chinois Shenzhou. Si certaines commandes sont peut-être pareilles, la tâche serait sûrement bien plus compliquée que ce que l'on voit dans le film. Enfin, Garrett Reisman souligne avec humour qu'il n'était pas aussi sexy que Sandra Bullock quand il enlevait sa combinaison.
Mais "toutes ces imprécisions sont réalisées pour aider à faire avancer l'intrigue ou pour ajouter du dramatique au film, ce qui est exactement ce que nous devrions être prêts à accorder aux réalisateurs. C'est un divertissement, pas un documentaire. [...] C'est juste un film - et un très bon film", a conclu l'astronaute.
Et vous comment l'avez-vous trouvé ?
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