Le nouveau village d'Oradour est resté jusque très longtemps imprègné d'une culture du souvenir qui va au delà de ce qui est commun, en tout cas après le second conflit. Interdiction d'organiser des fêtes, des évènements festifs. Cela avait fini par devenir un poids moral supplémentaire, comme une chape de plomb qui interdisait la vie. Dès après la guerre, ce culte, qui est compréhensible dans une relative mesure, fut débattu, il ne faisait pas l'unanimité. La France souhaitait panser ses blessures, le monde changeait.. Ce village, comme l'a dit C.bleue, fut loin d'être un cas isolé, et si l'on regarde au delà de la France, c'est pire.
Il n'y a pas de fantômes à Oradour, pas de manifestations. Pas plus que dans tous les endroits impressionnants qui parsèment l'histoire des hommes.
Il reste le témoignage (qui s'en va en poussière, les frais pour maintenir les éléments seraient trop elevés), de l'arbitraire d'une dictature, de la guerre, et de ce que peut donner la culture de la violence aveugle. Longtemps il a été question de motifs plus ou moins crédibles sur ce crime. L'on sait aujourd'hui qu'il n'y en a pas et que cela fut le résultat d'une logique propre à la terreur pure à exercer sur des populations civiles, que l'unité en cause (un détachement de la Das Reich) pratiquait quotidiennement sur le front russe avant de venir en France. (en ce sens, ce genre d'action est typique de ce front ou l'on dépassa l'horreur chaque jour, dans les deux sens).
Blessure supplémentaire, des éléments alsaciens participèrent au massacre, certains activement, d'autres passivement, et lors du procès de Bordeaux, ce fut une épine douloureuse à gérer.
_________________ Je ne sais pas si Dieu existe, mais si il existe, j'espère qu'il a une bonne excuse. (W.Allen)
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