Une autre histoire de séquestration... plus horrible car les gens savaient.


" Au lendemain de la libération de Maria Monaco, séquestrée pendant dix-huit ans par sa propre famille dans un village du sud de l'Italie, l'omerta domine. Rares sont les habitants ayant accepté de commenter cette sordide affaire devant les journalistes italiens. Tout le quartier connaissait pourtant le secret de la famille Monaco.

Le secret, c'est la réclusion de Maria, cachée à tous, enfermée dans une chambre de la maison familiale à cause d'une grossesse désapprouvée par ses proches.

Plutôt que d'affronter la honte d'avoir une fille-mère dans la famille, la mère de Maria - aidée de son frère et sa soeur - a décidé de l'enfermer. Sans jamais la laisser sortir pendant toutes ces années. L'existence de Maria, 47 ans aujourd'hui, s'est limitée aux quatre murs de sa chambre devenue un abominable taudis pestilentiel. Les détritus dégueulent du lavabo hors d'usage, les sanitaires font peur, des restes de nourritures sont posés sur une chaise et des excréments jalonnent le sol. Au centre de la pièce, un lit déglingué, sale et taché, et dans l'angle, un autre lit, aux draps blancs, réservé à la mère de la prisonnière quand elle surveillait sa fille.

Les carabiniers racontent que lorsqu'ils ont forcé la porte pour libérer la pauvre femme, elle a poussé « un hurlement inhumain ». Le visage tuméfié, le corps déformé et sale, celle qui fut « une belle brune » a été hospitalisée en psychiatrie dès vendredi. Hier, son état s'était légèrement amélioré. La santé mentale de Maria est au coeur de l'enquête judiciaire. La police italienne cherche à savoir si elle souffrait de troubles psychiques avant le début de sa séquestration tandis que les geôliers de Maria affirment qu'ils ont dû l'enfermer parce qu'elle était folle, et qu'elle refusait de se soigner.

Les geôliers de Maria placés en détention

C'est pourquoi le témoignage du père de l'enfant que Maria a mis au monde en secret se révélerait précieux. Les carabiniers sont toujours à sa recherche. Le fils de Maria, 17 ans, a été placé chez un oncle. Savait-il que cette femme cachée était sa mère ? L'enquête le dira. Les geôliers de Maria sont en détention pour « mauvais traitements à une personne et séquestration ». Et peut-être bientôt pour escroquerie car, sur la foi d'un certificat médical attestant les troubles mentaux de Maria, ils avaient obtenu une pension versée... sur leur compte. Le médecin ayant délivré ce certificat pourrait aussi avoir à s'expliquer.

Cette affaire survient après la terrible découverte fin avril en Autriche de la séquestration d'une jeune femme durant vingt-quatre ans par son propre père dans la cave de la maison familiale à Amstetten. La jeune Elisabeth avait été violée dans son cachot souterrain par son père, Josef Fritzl. De ces viols incestueux étaient nés sept enfants dont un était décédé. "


Source : LE PARISIEN (15 juin 2008)

Tout le quartier au courant... et pas une seule personne qui ose parler ?!
Moi c'est ça qui me révolte le plus dans cette histoire. Comment on peut laisser quelqu'un vivre dans des conditions inhumaines, qu'elle ai des problèmes psychologiques ou non ?
Ceux qui ont enfermé cette fille de force sont ignobles, mais ceux qui étaient au courant et n'ont rien dit, je ne les comprendrais jamais.

Ce sont tous des crétins attardés, émanant d'une époque ancestrale, égarés dans le XXIe siècle.

Un seul regret, c'est qu'en notre belle Europe si évoluée, de tels personnages existent et que la peine de mort est abolie pour ces monstres.

Comment peut-on en arriver à de telles extrémités ?

Je plussoie Dragon ! Cela m'écoeure qu'au 21ème siècle , des personnes vivent et pensent encore comme au Moyen Age! Mais le pire dans cette histoire sordide , c'est l'indifférence...

L'indifférence... Quand on sait que la mafia fait tout ce qu'elle veut là-bas... Suffit de se dire qu'ils tenaient sûrement leurs voisins par les co**lles (désolé du terme quoi xD) pour comprendre qu'ils n'aient rien osé dire. Mais triste histoire, une nouvelle fois. Mais bon, m'est avis que les conditions dans lesquelles vivait cette femme ne doivent pas être sensiblement différentes des conditions de certains établissements pénitenciers... Je pense surtout à d'éventuelles prisons "secrètes". En effet puisqu'elle sont secrètes, elles "n'existent" pas donc on peut y faire ce qu'on veut. Comme dans nos rêves quoi, ils n'existent pas donc on se permet d'y faire ce qu'on veut. =/

Certes Lilti, mais, sans engager un débat sur les prisons et quel état elles devraient avoir pour accueillir les personnes emprisonnées (en effet certaines prisons, connues ou non, sont dans des états déplorables....ma mère, avocat dans les années 80, en étant commis d'office devait aller aux parloirs....enceinte de moi elle ne pouvait plus tant l'odeur et l'aspect de la prison était insupportables ) mais...

Ici il ne s'agit pas d'une personne ayant commis un crime. (je le répète les criminels n'ont pas non plus à vivre dans des conditions déplorables..quoique certains le mériterait) Cette femme a commis comme faute d'être tombée enceinte hors mariage à l'âge de 29 ans.....

On peut parler d'Italie archaïque etc, mais hélas je crois que toute civilisation est touchée par ce genre de comportement dégradant (L'Homme, un animal intelligent, certe mais ô combien cruel et sadique).

L'indifférence des voisins, de la communauté en général ne m'étonne pas...hélas!
Hier soir je regardais un débat sur notre fascination sur le Mal..sujet sur la femme séquestrée et violée par son père pendant 28 ans (dans la région de Meaux).
Les journalistes interviewent deux voisines (agées) et leur demande : pourquoi n'avez vous rienfait, vous saviez ce qu'elle vivait?"

Et là, les deux femmes répondent que "oui, puisque personne ne venait jamais à la ferme et que la gamine était tout le temps enceinte (je ne fais que citer ce qui est en italique).
Mais bon, elle n'avait qu'à aller frapper aux portes et leur dire que son père la violait hein!"

honteux!

En conclusion : au lieu de se laisser violer et de se faire engrosser, elle n'avait qu'à se libérer de ses chaines (elle était attachée la plupart du temps), défier son père dont TOUT LE MONDE avait peur, et aller toquer à la porte des voisins....au lieu de se plaindre 28 ans plus tard!

Evidemment!


L.

Comment ont-il découvert ce qui ce passais?

L'omerta pour reprendre le nom italien du phénomène existe à peu près partout : on le voit dans les affaires de pédophilie touchant l'éducation nationale ou l'église. Les coupables sont généralement mutés ailleurs sans réelle sanction alors que la hiérarchie connait le problème mais l'étouffe pour protéger la réputation du corps social en question.
C'est la même chose dans les "quartiers" où tout le monde sait quelles filles subissent des viols collectifs et sont la proie d'un noyau dur de délinquants mais où tout le monde se tait par solidarité avec les violeurs. On peut retrouver ça aussi dans le milieu du sport parfois ou dans un village comme c'est le cas dans cette affaire.