Voilà une histoire plus ou moins similaire:
Citation:
Un bébé antilope, adopté par une lionne, dévoré par un lion.
NAIROBI, 7 jan (AFP) - Une histoire d'amour hors du commun entre une lionne et un bébé antilope qu'elle a adopté puis protégé 15 jours durant au Kenya s'est achevée tragiquement dimanche quand, malgré une tentative de lutte, le fauve n'a pu empêcher un de ses congénère de dévorer le petit oryx.
Lors d'une chasse, la lionne avait mis en fuite la mère oryx, une catégorie de grande antilope au front noir et blanc et aux longues cornes droites et effilées. Mais au lieu de dévorer le petit, la lionne l'a pris sous sa protection, a expliqué à l'AFP Lmakiya Lesarge, un professionnel du tourisme qui a suivi leur évolution.
Les deux animaux ne se sont plus quittés quinze jours durant, sinon le temps, régulièrement, que le bébé aille téter sa mère, restée en permanence à bonne distance, avant de revenir vers la lionne.
Le frêle animal cheminait tranquillement flanc contre flanc avec le fauve, ou se reposait lové contre lui.
De nombreux touristes de la réserve nationale de Samburu, dans le nord du Kenya, comme les gardiens du parc et les Samburus, la tribu d'éleveurs qui peuple cette région, ont assisté stupéfaits aux allers et venues de ce couple contre nature, le lion étant l'un des premiers prédateurs de l'antilope.
"C'est l'instinct maternel qui a primé", explique à l'AFP le Dr Daphne Sheldrick, une vétérinaire qui a passé des années dans la faune kenyane et a été décorée par la reine d'Angleterre pour ses travaux sur la réhabilitation dans la vie sauvage d'animaux orphelins.
"Ce type d'adoption n'est pas complètement inédit, cela arrive, même si c'est inhabituel", explique la spécialiste, citant même le cas d'un bébé zèbre qu'elle avait recueilli il y a deux ans. Il avait été amené à son orphelinat après avoir été retiré de la protection d'une lionne qui avait dévoré sa mère un jour plus tôt.
"Ce qui est inhabituel, c'est que le petit allait téter sa mère et revenait vers la lionne", convient l'experte, qui dirige la Fondation David Sheldrick, du nom de son époux décédé en 1979, célèbre naturaliste et fondateur du plus grand parc national du Kenya, le Tsavo.
"Les lions, comme toutes les autres espèces, et l'être humain en particulier, peuvent avoir des sentiments pour les bébés abandonnés, cette lionne a eu pitié de celui-ci", estime Daphne Sheldrick.
"Mais cette histoire ne pouvait que mal se terminer", l'antilope devait fatalement être mangée par un autre lion, estime la spécialiste qui pense qu'au lieu de se délecter du spectacle, "les gens auraient dû ramener l'oryx à sa mère".