« La France se décoincerait-elle ? », se demande Jean-Jacques Charbonnier sur les réseaux sociaux. Cet ex-médecin anesthésiste qui a cessé son activité pour se consacrer à l’hypnose, participera en tant que conférencier au Symposium Exovision, à Limoges (Nouvelle-Aquitaine). « [Ce congrès] c’est plutôt une excellente nouvelle, non ? », suggère-t-il aussi.

Pas sûr que tout le monde l’entende de cette oreille. Car ce docteur, pour ses positions sur la vie après la mort notamment, est un personnage controversé. Tout comme une partie de la douzaine d’intervenants qui, tantôt, tissent des liens avec des sphères complotistes, tantôt partagent des croyances « scientifiquement incorrectes ».

« Préparer l'Humanité aux rencontres avec nos amis célestes bienveillants »

Certains spécialistes alertent même sur de possibles dérives sectaires lors des festivités du 16 au 18 mars, à Limoges, où il sera question de « préparer l'Humanité aux rencontres avec nos amis célestes bienveillants ». Le ministère de l’Intérieur balaie le qualificatif de secte, mais appelle à la vigilance.

Curiosité, c’est en Suisse, à une trentaine de minutes de la frontière franc-comtoise, que l’événement prend sa source. Il est en effet lancé par Alliances Célestes Internationales, qui se présente comme une « organisation non-gouvernementale » basée à Renens, à l’ouest de Lausanne (canton de Vaud).

Les racines helvétiques de « l’ONG » ne sautent pourtant pas aux yeux. Celle-ci propose, entre autres, de mettre en relation les adhérents avec des praticiens aux thérapies non-conventionnelles. Ces praticiens dont il est fait mention sur le site web de l'ONG sont situés autour de Paris, d’Annecy, ou encore dans l’Aveyron et la Loire… Nous n’en avons pas trouvé en Suisse.

De quoi s’interroger sur les origines de l’association. Sur internet, celle-ci présente un organigramme clair : un président, un directeur général, une trésorière.

Une ONG douteuse qui laisse peu de traces...

Joint par téléphone par nos confrères de l'Est Républicain à l'origine de cette enquête, le directeur général Jean-Michel Raoux ne s’est pas montré très loquace. « Nous ne répondrons plus à aucune question avant le Symposium. Je peux juste vous dire que nous avons été créés il y a deux ans, que le président est Suisse et que nous comptons 200 adhérents ».

Est-il possible de contacter le président ? « Je ne suis pas habilité à vous donner son nom ». Réponse étonnante, puisqu’une identité est donnée sur le site internet : Giovanni Ventre. « Il veut rester discret pour certa

Contactés, le Bureau d’information du Canton de Vaud, la commune de Renens ou encore l’Office fédéral de la statistique n’ont pas trouvé trace de l’ONG en question. Précision : cela ne prouve pas qu’elle n’existe pas. En Suisse, les « ONG et associations à but non lucratif n’ont aucune obligation de s’inscrire au registre du commerce, si elles n’ont pas d’activité commerciale ». Sur ce dernier point, il y a de quoi s’interroger, puisque l’organisation propose une boutique en ligne, et des événements payants. Pour une place aux conférences de Limoges, il faut compter à minima 150€. Et 147€, pour le gala final.

Quant au président Giovanni Ventre, nous n’avons pas été en mesure de le joindre. Cocasse, alors que dans le même temps, lui et son association semblent sur le point d’établir le contact avec les extraterrestres.