Pour Mars, je pense que ça devrait être l'inverse, car la planète est beaucoup plus petite que la Terre soit un diamètre à l'équateur de 6.794 km (53,3 % de celle de la Terre) et une gravité à l'équateur de 38 % de celle de la Terre . Planète plus petite et gravité plus restreinte=taille plus grande en théorie.
Les effets de la microgravité sur l'homme et sur l'animal sont bien connus. Ils ne permettent pas d'envisager des vols de longue durée sans contre-mesures, soit médicales, soit basées sur des exercices physiques, ou la combinaison des deux.
On ne connaît actuellement pas les effets engendrés par une exposition prolongée à la gravité martienne de 0,38g (1g = gravité terrestre). Les astronautes du programme Apollo ont certes été soumis à la gravité lunaire de 1/6g, mais seulement sur de courtes périodes. Pendant la mission la plus longue, Apollo 17, les astronautes ne sont restés que 75h sur la Lune pour une durée totale de mission de 12,6 jours. Il n'est donc pas possible de séparer les effets engendrés par la gravité lunaire de ceux engendrés par l'apesanteur.
L'exploration de Mars par l'homme imposera de longs séjours à la surface de la planète. Les effets de la gravité 0,38 doivent donc être connus et maîtrisés. Une gravité de 0,38g pourrait être biologiquement équivalente à la gravité terrestre. Elle pourrait aussi présenter des effets similaires à ceux de la microgravité. Des effets intermédiaires ou alors très différents sont également envisageables. La première hypothèse simplifie considérablement l'architecture d'une mission martienne et elle est considérée comme acquise dans le scénario "Mission de référence" de la NASA. Si la gravité martienne engendre des effets similaires à ceux de la microgravité, alors le l'exploration humaine de Mars sera beaucoup plus problématique. Seules des expériences sur l'Homme pourront définitivement répondre à la question. Des expériences animales pourront cependant déjà donner des éléments de réponse déterminants et sont plus faciles à réaliser.
Si la gravité 0,38 s'avère suffisante pour ne pas entraîner de perturbations physiologiques, alors il sera souhaitable de concevoir des vaisseaux créant par rotation une gravité artificielle de ce niveau. La vitesse et le rayon de rotation déterminent les forces de Coriolis, les gradients de gravité et les forces de couplage qui apparaissent dans un habitat en rotation.
Les expériences déjà menées sur Terre indiquent que l'Homme supporte une vitesse de rotation de trois tours par minute sans effets notables, et qu'il peut s'adapter jusqu'à six tours par minute. Il serait important de confirmer ces chiffres par des expériences dans l'espace pour s'affranchir de l'interaction avec la gravité terrestre qui pourrait fausser les résultats ci-dessus.
La vitesse de rotation détermine le rayon du bras de rotation pour atteindre 0,38g. Une vitesse de trois tours par minute nécessite un bras de 38 mètres alors qu'avec six tours par minutes un rayon de 9,4m suffit. Or le rayon de rotation détermine le gradient de gravité auquel les astronautes seront soumis. Les forces qui s'exercent sur un corps dans un vaisseau en rotation sont proportionnelles à la distance qui le sépare du centre de rotation. Si la distance est grande par rapport à la taille du corps, alors les forces s'exercent de manière uniforme. Si la distance est petite par rapport à la taille du corps, alors le bas du corps sera soumis à des forces plus intenses que le haut.
Les effets d'un champ gravitationnel de 0,38g, sur une personne qui est née et a grandi à 1g, sont peut-être fondamentalement différents sur une personne qui serait née et aurait grandi sous 0,38g. La réponse à cette question n'est pas essentielle pour le futur proche, mais elle aura un impact sur les possibilités de colonisation de Mars et pourrait donc influencer les objectifs d’investigation à court terme.
Des expériences ont montré que des animaux élevés en microgravité ne développaient pas la même puissance musculaire ni la même rigidité osseuse que ceux soumis à 1g. On ne sait pas si la croissance sous 0,38g altère le développement musculaire et osseux ou si elle a des effets sur le développement embryonnaire ou sur la croissance de l'organisme. On considère actuellement que les hommes qui seraient nés et auraient grandi sur Mars ne présenteraient pas de différence avec les hommes sur Terre. Il sera important de savoir si cette hypothèse est juste avant d'envisager une occupation permanente de la planète. En permettant d'étudier l'adaptation de l'Homme à la gravité martienne, l'expérimentation animale joue un rôle clé pour l'élaboration des programmes d'exploration spatiale du futur.
Les projections à long terme prévoient l'établissement sur Mars de serres et d'écosystèmes naturels. Les études actuelles supposent que la vie microbienne, les plantes et les animaux se comportent, vis-à-vis de la gravité, de la même façon que sur Terre. Ceci reste à démontrer expérimentalement. Le transport des fluides, la hauteur des plantes, la locomotion, la diffusion des gaz et des éléments nutritifs sont peut-être sujet à des variations en fonction de la gravité. - Source :
astrosurf