Vous n'avez jamais été traversé par la curieuse impression que vous aviez déjà connu une invasion extraterrestre, mais que au fil de votre vie ou des vies anciennes que vous aviez vécues, son souvenir se serait effacé ? Moi, je m'en suis souvenu, un jour, je vous raconte ça :
_ Bonjour, vous venez de loin pour nous envahir ? _ Oh, d'à peu près par là, sur la gauche après la lune, à moins que ce ne soit le soleil.... _ Vous voulez vraiment tous nous tuer, parce que vous savez, nous sommes une race stupide et qui souvent ne mérite pas de survivre, mais parfois, oui parfois, il y a ce je ne sais quoi qui fait de nous des Dieux semant des bontés qui peuvent établir des ponts si affermis par le temps que nulle guerre ne les font se briser. _ Oh, nous sommes bien plus évolués que vous, mais on s'ennuyait tant qu'on s'est dit qu'on pourrait peut-être nouer des liens avec vous. _ Mais alors, pourquoi ne pas vous être révélés au grand jour ? _ Mais ça fait longtemps qu'on vous observe. _ Moi, je ne vous ai jamais remarqué. _ Parce que vous n'ouvriez pas assez grand vos yeux. _ Quelle est votre nom ? _ Nadine, j'habite en ville, dans un studio, et vous ? _ Benjamin. _ Benjamin, vous savez, nous avions envie de vous détruire, mais lorsque nous sommes descendus et vous avons croisé, nous avons changé d'avis. _ Ah bon, mais à quel moment m'avez vous croisé ? _ Quand soudain votre coeur n'a fait qu'un tour, pris par une curieuse frayeur qui paradoxalement fait tellement de bien. _ Vous n'êtes pas tellement différente. _ Je pourrais dire la même chose, car vous nous ressemblez beaucoup. _ Merci. _ Non, bonjour... _ C'est étrange, vous êtes d'une autre planète, vous devriez me terroriser, et pourtant, il me plaît à vous regarder. _ Benjamin... on dit que les hommes de votre monde peuvent parfois exaucer des prières bien plus grande que les plus profonds des coffres remplis de votre argent et votre or. Pourriez vous m'accorder une faveur ? _ Laquelle ? _ M'inviter dans ce petit salon de thés, en haut de cette avenue, et que vous me fassiez goûter à ce chocolat si onctueux qui inspire à leurs consommateurs des rêves d'amour et de voyages. _ Avec plaisir Nadine... Je peux vous prendre la main ? Car en ce moment, alors que le soleil d'automne caresse vos cheveux, j'ai envie de recommencer la première histoire, cette première invasion, vous savez, celle qu'on rate parce que c'est comme ça... _ Je ne voulais pas vous le demander, Benjamin... Et si j'osais... Benjamin, seriez vous d'accord pour me tenir par la taille, et qu'en sortant de ce petit salon de thés, vous puissiez m'embrasser et me dire ce mot magique dont seule votre espèce a le secret ? _ C'est comme vous voudrez, Nadine. Il fait si froid dans une vie, que de voir enfin arriver cette invasion est comme se souvenir du plus beau et merveilleux des jours, ce jour où nous aimons pour la première fois. _ Encore, Benjamin, aimez encore, et ainsi accepterez vous peut-être que nous puissions, envahir un territoire que je devine aride et triste, un territoire qui attend depuis longtemps que nous l'enluminions des lumières étranges de nos nefs... _ Nadine ? _ Oui Benjamin ? _ Est-ce normal si mon coeur me fait mal ? _ Attendez que j'y dépose ma main qui fut jadis une arme mais qui pour un terrien sera la plus douce des compresses. _ Comme cela c'est mieux. Mais dites moi, Nadine, comment êtes vous arrivés jusqu'à nous. _ Nous n'avons fait que suivre les battements de votre coeur, Benjamin...
Et sous la douceur vespérale d'un début d'automne, une fille des étoiles fit la conquête d'un terrien un peu stupide, un peu sublime, et aujourd'hui devint hier...
Voilà, parenthèse amoureuse, pardonnez cet écart, mais parfois, c'est tout ce qui peut arriver d'extraordinaire dans une vie, sous diverses formes d'ailleurs... On a beau dire que ça n'existe pas, mais on y croit toujours à cette invasion extraterrestre, sauf qu'à force de l'attendre, on la voit de plus en plus hostile...
_________________ Kira se porte très bien, foutez lui la paix, Jen, quant à lui, est devenu sculpteur de créatures intempestives...
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