Citation:
Croire que le Diable existe est aussi absurde que de croire que l'univers a été créé en sept jours, que l'homo sapiens a été créé par Dieu d'un coups de baguette magique et que les premiers êtres humains ont été chassés du jardin d'Éden parce qu'un serpent ventriloque leur avait donné faim.
Il est évident que l’univers n’a pas été créé en sept jours (terrestres). Ni qu’un vieil homme barbu soit descendu un beau jour sur terre avec une baguette magique afin de créer, du jour au lendemain, l’homo sapiens. Ni qu’un certain Adam et une certaine Eve furent physiquement les premiers êtres humains.
Tout cela, c’est du cliché poussiéreux, je l’accorde totalement.
Comme le disait Pierre Teilhard de Chardin :
« Ce qui donne, disait-il, à beaucoup l'impression que, dans cet Univers à structure évolutive, le Dieu chrétien s'efface, c'est qu'ils n'ont pas suffisamment renouvelé en eux-mêmes la notion de création. Ils en sont toujours à rêver, pour les épiphanies divines, je ne sais quelles intrusions localisées et tangibles, semblables à celles qui accompagnent le jeu des causes matérielles et secondes ».
Citation:
Le diable dont il est question dans la religion chrétienne n'est bien entendu qu'une image, un symbole du mal qu'il y a en chacun de nous.
Je serais prêt aussi à accorder ceci à la condition de rectifier : « un symbole du mal qu’il y a
potentiellement en chacun de nous. » Ou plutôt : « un symbole
de la propension à faire le mal qu’il y a en chacun de nous. » C’est plus long, mais, je trouve, plus précis.
Citation:
Cette question n'a plus beaucoup de sens de nos jours: imaginons que la société n'existe pas, et que l'homme comme un animal dans la nature.
Mais l’homme est un
« zoon politikon »… Par nature, il vit en société.
Citation:
Les notions de bien et de mal n'ont aucune valeur pour lui: elles n'existent tout simplement pas. Quelle importance, pour un prédateur isolé, d'avoir conscience du "bien" et du "mal"? Puisqu'il est seul, notre homme sauvage n'est pas confronté au regard et au jugement des autres. Pas de jugement, donc pas de bien ni de mal.
Ce qui veut dire la chose suivante : un séisme, un volcan ou un raz-de-marée ne sont pas des choses mauvaises en elles-mêmes.
La Nature n’est ni bonne ni mauvaise.
Le mal n’apparaît qu’avec une créature capable de vouloir sciemment une destruction.
Citation:
Blâmer le diable pour les atrocités commises par des humains, c'est renier notre propre responsabilité dans les exactions commises par nos pairs. Pire encore, c'est renier leur propre responsabilité de leurs actes.
Tout serait si simple si tout le mal du monde était le fait d'un méchant bonhomme à la queue fourchue!
100% d’accord !
Citation:
Un jour je discutais avec quelques croyants et je leur dis, " est-ce possible, d'avoir la vision de Dieu , Jésus, ou un ange"
Ils me répondent, que si je devais avoir la visite d'un ange se serait forcement le diable, car le diable prendrait la forme d'un ange pour me mentir.
Je ne sais pas où tu les a trouvés, ces croyants, mais ce n’est certainement pas la réponse que je t’aurais faite…
Déjà, je suis extrêmement circonspect (comme l’est l’Eglise) sur tout ce qui concerne les visions (béatifiques ou maléfiques)…
Ensuite, en admettant que je ne nie pas la possibilité de telles visions, je n’aurais aucune raison positive pour prétendre qu’elles seraient forcément l’œuvre du diable…
Citation:
Somme-nous en ce moment de prier un Dieu qui serait le diable et d'ignorer le diable qui serait Dieu ?
Mmmh… Pur profession de foi manichéenne !
(cela dit sans ton polémique).
Citation:
Pour les chrétiens, le diable a des traits animaux, qui symbolisent la bestialité que l'on retrouve en l'humain, par opposition à ce qui différencierait l'humanité de l'animalité. La bestialité est souvent identifiée au mal, pourtant l'homme ne semble pas pouvoir échapper à ses caractères animaux... il ne fait que les reproduire à l'intérieur d'un cadre culturel... Ne faudrait-il pas plutôt dompter cet animal, au lieu de le nier, et de le placer hors de nous sous la forme d'un diable bouc-émissaire ?
Peindre un démon sous une apparence animale, cela provient en grande partie du contexte historico-religieux dans lequel le christianisme est né. A l’époque, toutes les religions polythéistes divinisaient des animaux. Le christianisme, qui est un strict monothéisme, au même titre que le judaïsme de l’époque mosaïque (cf l’épisode du veau d’or), entendait évidemment dédiviniser l’animal de la même manière que la Genèse dédivinisait la nature (le soleil et la lune envisagés, non comme dieux, mais comme simples luminaires célestes).
Quant au débat sur l’animalité de l’homme… L’homme est physiquement un animal. Il est matière animée, comme les animaux (et non union d’un corps et d’une âme comme le pensent les dualistes cartésiens).
Mais il se distingue du règne animal par une complexité supérieure. Pas tant par le fait qu’il vit en société, encore que la société humaine soit, évidemment, très différente des sociétés animales, mais par d’autres traits distinctifs qui lui sont propres, comme la pensée réflexive, le langage articulé, le libre-arbitre, …
Citation:
Pourtant, pour les païens, le bouc était un animal sacré, qui n'a d'ailleurs sûrement pas fait beaucoup de mal autour de lui, mais l'avantage, c'est que, chrétien, on l'avait sous la main, pour lui faire payer nos propres erreurs...
Mais justement, le christianisme, comme le judaïsme (deux branches d’un même tronc), dédivinise l’animal. Il ne voit rien dans le bouc qui soit particulièrement sacré.
J’ajoute que la pratique du bouc-émissaire n’est pas une pratique chrétienne, mais une ancienne pratique rituelle hébraïque.
Citation:
S'il y a un Dieu, il y a forcément un Diable! Le principe du Yin et du Yang! pas d'ombres sans lumière et vice-versa. N'oublions pas que Lucifer était le chouchou de Sa Grandeur mais qu'il n'a pas trop apprécié que Papa refuse qu'il crée un nouvelle race mi-ange mi-humain. Punition: ping va voir en bas si j'y suis!
Interprétation dualiste, gnostique !
Dieu et diable ne sont pas, dans le judéo-christianisme, les deux faces d’une même pièce !
Citation:
Cassius: justement, je me rappelle très bien des paroles du théologien catholique à propos des citations que tu cites. Il expliquait que Jésus-Dieu voulait dire par là qu'il est humble et qu'il élève les humains au même rang que lui. C'est ce que je crois avoir lu. Ma mémoire...
Je rappelle que pour la théologie catholique, Jésus est la préfiguration de l’humanité nouvelle. La fameuse ‘promesse’ de ce qu’on appelle la Nouvelle Alliance (en mauvaise traduction : « nouveau testament »), c’est de devenir identique au Christ.
En gros, pour le christianisme, l’homme est en régime d’ontogenèse, et l’univers est une machine à fabriquer des dieux.
Citation:
Rien n'est bon et rien n'est mauvais. C'est nous qui définissons cela par nos propres idées, notre vision des choses.
Il est vrai que pour Heinrich Himmler, Auschwitz-Birkenau était quelque chose de positif, de « bien »… Je crains qu’un relativisme absolu (si j’ose dire) ne nous mène à des extrémités peu recommandables.
Il y a quand même des choses objectivement bonnes et objectivement mauvaises.
Enfin, je pense…
Citation:
Cette histoire biblique est un mythe qui met en lumière la naissance de la conscience chez l'homme vue de façon manichéenne, d'où le symbole de l'entité appelée "Dieu" contre l'entité appelée "Diable".
Mais justement, le récit biblique n’est PAS manichéen…
Citation:
L'enfer ben, c'est une logique, directement liée au paradis, il y a :
Le yin et le yang
le bien et le mal
chaud et froid
Néo et l'agent Smith
Non ! N’interprétez pas la théologie biblique selon des canons idéalistes manichéens ! C’est tout l’inverse !
L’histoire de Matrix est purement platonicienne, donc idéaliste, et forcément proche de la conception extrême-orientale du yin et du yang.
Mais ce n’est pas du tout la conception hébraïque de Dieu et du diable…
Citation:
Moi je pense que les croyances diverses ont parlé d'enfer comme un endroit plein de flammes dans lequel les hommes jugés "mauvais" vont.
Oui, et encore pas vraiment…
Le neuvième cercle de l’Enfer, chez Dante (œuvre poétique et non théologique), est un vaste lac glacé…
Citation:
Les animaux ne sont pas humains (ils ne font pas partie du genre Homo),mais les humains sont des animaux.
Des animaux, mais
pas seulement des animaux…
Citation:
Oh que si nous en avons.
Bien sûr que nous avons des instincts. Mais nous avons la possibilité de nous en affranchir, plus ou moins bien.
Citation:
Il ne faut pas oublier que nous avons un karma et que dans celui-ci il y a tout dedans. Tu peux parler de psychologie mais aussi de spiritualité.
Euh… Nous avons un karma… C’est quand même une opinion, hein ?…
Citation:
Il n'y a pas de roi des animaux.
Ben, ça dépend de ce qu’on appelle « roi des animaux ». Dans la mesure où l’homme est un animal, et plus qu’un animal, le terme prête un peu à confusion.
Disons plus justement que l’homme occupe un étage de la pyramide de la complexité supérieur à celui de l’animal.
Mais cela n’a pas d’incidence morale. Je veux dire par là que cela n’en fait pas un être « meilleur » ou « pire ».
Citation:
Non,Homo sapiens appartient au règne animal.Avec un complexe de supériorité a cause de son cerveau assez développé mais qui ne fait pas de lui un sur-animal.
Ce n’est pas un complexe de supériorité. C’est une supériorité avérée. Non une supériorité d’ordre moral, ce qui serait absurde, mais une supériorité d’ordre ontologique. Si c'est le mot de supériorité, trop connoté, qui te gêne, disons seulement : l'homme est, par rapport à l'animal, à un niveau d'organisation général plus complexe.
Citation:
Ensuite, oui, bien sûr, l'homme a développé une spiritualité, un rapport totalement différent au monde que les autres animaux, mais il n'empêche que biologiquement parlant, l'homme est un animal proche du singe, même si cela fait mal à l'orgueil de certains de ces animaux sur deux pattes et imberbes que nous sommes, qui cachons notre bestialité naturelle derrière des cravates.
Mais où est le problème ? L’homme est physiquement un animal. Mais il dispose d’un certain nombre de caractéristiques qui lui sont propres, et font qu’il est devenu objectivement une classe d’être qui diffère du reste du règne animal.
Citation:
Sauf que c'est nous qui décrétons les critères de l'évolution et de la hiérarchie en fonction de ce qui nous arrange.
Non, nous ne décrétons pas les critères de l’évolution arbitrairement, mais en vertu de l’observation de la nature et de son histoire depuis plusieurs millions d’années… Ou alors la biologie est une discipline purement subjective…
Citation:
Dans une seconde nous ne serons plus là.
Spéculation. Nul ne peut prévoir l’avenir, même si celui-ci paraît évident.
Citation:
Je parle d'approcher le Divin dans le respect de la Vie, ce que l'Eglise ne comprend pas et d'ailleurs, nous n'avons pas besoin d'Institution pour suivre la voie de la Vérité... les chrétiens croient t'ils à la réincarnation ? Non !
La croyance en un cycle de réincarnations serait un gage de bonne spiritualité ?
Citation:
Pour moi il y autant de vérités qu'il y a d'hommes sur cette terre.
C’est embêtant pour la simple logique, cette phrase. Parce que si je dis : « l’objet a est complètement rouge », et que tu me dis « l’objet a n’est pas du tout rouge », on peut peut-être avoir tort tous les deux (il peut être vert), mais on ne peut pas avoir raison tous les deux… Par conséquent, cela sonne bien, de dire que chacun aura « sa » vérité, il n’en demeure pas moins que la vérité d’un de nous deux sera fausse…
Amicalement,
Logos