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 Sujet du message: La croisée des chemins dans la Walpurgisnacht de Bram Stoker
MessagePosté: Mar Août 27, 2013 03:34 
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Inscription: Mer Mars 13, 2013 21:24
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Je suis en train de lire Dracula de Bram Stoker (1897).
A l'intérieur du récit, il y a j'imagine d'autres éléments, que les seuls contenus de manière générale, qui désignent
de façon soutenue, la présence de tombeaux de suicidés à la croisée de chemins. Ces lieux sont réputés hantés,
la nuit de Walpurgis. On retrouve un contexte proche dans le folklore des Landes, où le diable apparaîtrait
à la croisée de chemin, la nuit de la Toussain.

J'ai l'impression que d'autres "légendes" similaires s'accrochent à cela, mais s'agit-il uniquement
de coutumes émergées avec le catholicisme où existent-elles en amont de la symbolique chrétienne ?

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 Sujet du message: Re: La croisée des chemins dans la Walpurgisnacht de Bram St
MessagePosté: Mar Août 27, 2013 06:39 
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En fait, le christianisme a intégré nombre de légendes et coutumes païennes afin d'évangéliser les peuples barbares.

Ainsi, la nuit du Samain chez les celtes, il était dit que l'espace entre le monde des morts et celui des vivants était si mince que l'on pouvait passer de l'un à l'autre. Christianisé, il est devenu en ancien anglais All Hallows Eve (the eve of All Saints' Day ) soit la veille de tous les saints, ce qui a donné la Toussaint (et encore Halloween).

La fête du solstice d'hiver a aussi été reprise. Il a été décidé arbitrairement au concile de Nicée que le Christ serait né à cette date, donnant Noël.

Mais plus discrètement et plus subtilement on pourrait parler de notre habitude de mettre des boules sur les sapins. Dans les peuples nordiques, pour se souhaiter une année prospère les gens accrochaient des pommes aux arbres.

On pourrait multiplier les exemples.

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La folie des uns est la sagesse des autres.
La vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, certains brillent en société... jusqu'à ce qu'ils l'ouvrent.


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 Sujet du message: Re: La croisée des chemins dans la Walpurgisnacht de Bram St
MessagePosté: Mar Août 27, 2013 07:02 
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Inscription: Mar Août 03, 2010 08:09
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La mixité des peuples au gré des invasions et des migrations n'est sans doute pas non plus étrangère au fait qu'on retrouve des similitudes dans les légendes et traditions.

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Ce que j'écris, ça se lit au 1er degré, des fois au second. Faites votre choix.


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 Sujet du message: Re: La croisée des chemins dans la Walpurgisnacht de Bram St
MessagePosté: Mar Août 27, 2013 10:49 
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sebgens a écrit:
A l'intérieur du récit, il y a j'imagine d'autres éléments, que les seuls contenus de manière générale, qui désignent
de façon soutenue, la présence de tombeaux de suicidés à la croisée de chemins. Ces lieux sont réputés hantés


C'est effectivement typique des anciennes croyances que l'on peut par exemple beaucoup retrouver au Moyen âge. Voici par exemple un sujet où nous avions abordé cette question : viewtopic.php?f=13&t=28757&p=492816&hilit=Moyen+%C3%A2ge#p492816 :wink:

Par ailleurs et pour compléter le message d'Arkayn, il faut aussi faire la distinction avec la Walpurgisnacht qui s'inspire en partie de croyances celtes et vikings, mais qui n'avait pas reçu l'approbation de l'Eglise catholique. Il s'agit d'une fête de printemps souvent associée au sabbat des sorcières mais aussi au retour d'esprits mauvais parmi les vivants. Il ne faut donc pas confondre la Walpurgisnacht avec la fête de Samain (aujourd'hui devenue Halloween) dont la symbolique est assez ressemblante.

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 Sujet du message: Re: La croisée des chemins dans la Walpurgisnacht de Bram St
MessagePosté: Mer Août 28, 2013 12:36 
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La nuit de Walpurgis correspond à la Beltaine/Beltan celtique (bel- tan, le feu de Bel/Belenos), la nuit du premier mai.
En fait c'est exactement l'opposé de Samain/Halloween qui est la nuit du 1er novembre. L'année celtique était coupée en deux: de Samain à Beltaine, c'est la saison morte, froide, la période de dormance végétale; et de Beltaine à Samain, la saison chaude, celle de la croissance de la végétation. (il y a aussi deux autres fêtes secondaires, Imbolc au mois de février et Lugnasad en aout). on retrouve cette séparation en breton moderne: l'été est Hanv, la saison, l'hiver est Gohanv, la vieille saison ...
On retrouve dans de nombreuses régions des traditions liées à ces deux dates, par chez moi, on coupe un rameau de hêtre le matin du premier mai, et on l'installe devant la maison, comme protection... Plus généralement ces deux nuits sont des moments où "l'autre monde" est accessible, on peut ainsi communiquer avec les habitants des sidhs, les fées, korrigans et autres joyeux drilles... à nos risques et périls bien sûr.

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Offending people is a necessary and healthy act.
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Louis C. K.


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 Sujet du message: Re: La croisée des chemins dans la Walpurgisnacht de Bram St
MessagePosté: Mer Août 28, 2013 22:01 
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Bram Stoker, Dracula (1897), Bruxelles, Marabout (1975), Mars 2011, p.602, I.S.B.N. 978-2-7427-3642-3.


Je vous fais mes excuses concernant la précision de la source, il ne s'agit pas à proprement parler de Dracula, mais de "L'invité de Dracula“, première partie du Journal de Jonathan Harker, publiée en dehors de l'édition originale, soit 17 pages d'introduction.
Le Journal de Jonathan Harker débute quand à lui ainsi :
<< Bistritz, 3 mai - Quitté Munich à 8 heures du soir, le 1er mai >> (dans Dracula, p.33).


Extrait 1

<< Lorsque je partis en excursion, un beau soleil illuminait Munich, et l'air était rempli de cette joie particulière au début de l'été >> (dans Dracula, p.15).


Extrait 2

<< Il se signa, me montra l'endroit en question, fit encore avancer sa voiture vers la route opposée et, enfin, le doigt tendu vers une croix qui se trouvait-là, me dit, d'abord en allemand puis dans son mauvais anglais :
- C'est là qu'on a enterré celui qui s'est tué.
Je me souvins alors de la coutume ancienne qui voulait qu'on enterrât les suicidés à proximité des carrefours >> (dans Dracula, p.17).


Extrait 3

<< Oui, la nuit de Walpurgis durant laquelle des milliers et des milliers de gens croient que le diable surgit parmi nous, que les morts sortent de leur tombes, et que tous les génies malins de la terre, de l'air et des eaux mènent une bacchanale >> (dans Dracula, p.24).

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 Sujet du message: Re: La croisée des chemins dans la Walpurgisnacht de Bram St
MessagePosté: Jeu Août 29, 2013 08:25 
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Ce qui m'étonne c'est que l'on dise que l'on enterrait les suicidés à un carrefour. Qu'ils ne reçoivent pas la bénédiction, OK, qu'ils ne soient pas enterrés dans la partie consacrée du cimetière, OK, mais à un carrefour ? Ca m'étonne énormément. Ou alors, ce ne sont que des légendes.

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Il n'y a que deux solutions : Soit j'ai raison, soit vous avez tort...


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 Sujet du message: Re: La croisée des chemins dans la Walpurgisnacht de Bram St
MessagePosté: Jeu Août 29, 2013 10:10 
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J'adore cette nouvelle de Bram Stoker que je relis régulièrement et qui figure en bonne place dans ma compilation de récits vampiriques :D

Pour ce qui est des défunts enterrés au pied d'un carrefour (et donc en terre non consacrée), je pense qu'il fallait surtout y voir la volonté de se mettre à l'écart d'individus dont on considérait qu'ils avaient fait offense à Dieu. Comme le carrefour mène vers différents chemins possibles, l'âme que l'on supposait tourmentée se trouvait donc constamment égarée, ne sachant quel chemin prendre pour revenir hanter les vivants. Mais en règle générale en fonction des pays et des cultures, il semblerait que les carrefours ont toujours eu mauvaise réputation pour des raisons plus ou moins évidentes qui font souvent appel au symbolisme.

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 Sujet du message: Re: La croisée des chemins dans la Walpurgisnacht de Bram St
MessagePosté: Jeu Août 29, 2013 20:36 
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Inscription: Mer Mars 13, 2013 21:24
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Tout comme toi Minia, j'ai pensé que l'auteur était "novice" dans le domaine et donc qu'il se référait principalement
à des légendes où à des faits divers glanés. Là où j'en suis dans la lecture, c'est-à-dire au début, j'ai nettement l'impression
que les données en la possession de l'auteur concernant la culture roumaine sont limitées, mais je ne sais pas encore
si cela est spécifique à l'ambiance du livre — et du personnage — ou si, l'absence d'informations plus spécifiques en serait la cause.

La croisée de chemins apparaît, comme l'a écrit Linele, la symbolique est chargée (je te remercie pour ton interprétation
de l'esprit du défunt confronté à la perte d'orientation spatiale, que je juge convaincante dans l'esprit général de l'œuvre).
Je suis en train de penser que dans l'architecture urbaine contemporaine, la croisée des chemins doit-être une référence,
sur ce que l'on est habitué à voir concernant les structures circulatoires des grandes zones d'habitation (des quadrillages).
La croisée de chemins devrait toutefois figurer dans les archétypes du Romantisme allemand, avec la nuit et la mort,
elle doit être un catalyseur des événements.

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