Les lectures ésotériques du monde ou des textes sacrés sont nées de la nécessité d'exprimer des sentiments d'ordre spirituel avec des mots. Comme aucun mot du vocabulaire courant ne correspond à ce défi, la lecture ésotérique fait appel à des paraboles, à des images ou à des symboles, plus qu'à la culture religieuse, cela par nécessité plus que par volonté de cacher les choses. Il résulte de ce vocabulaire une impression de mystère chez les non-initiés, alors que l'usage du symbolisme est inévitable, et consubstantiel avec l'expression parlée ou écrite de la spiritualité.
Ainsi, l'alchimie n'aurait pas pour but de changer le plomb en or mais d'afficher une recherche symbolique, indirecte, de la richesse spirituelle, à travers les métaux32. Le plomb et l'or sont alors respectivement les symboles de l'homme brut et de l'homme régénéré. Le fait que ces symboles soient liés à la sphère matérielle et bassement pécuniaire du monde était un moyen pour les alchimistes de juger les personnes qui venaient les voir uniquement pour faire de l'or, du profit. Une personne attirée par le seul appât du gain ne pouvait prétendre au savoir spirituel, tandis qu'une autre, à qui l'image symbolique parlait, pouvait entrer dans l'enseignement du maître. La lecture, et le niveau de compréhension des symboles détermine alors la maturité spirituelle d'une personne, et, par suite, sa capacité à comprendre la tradition ésotérique dans laquelle elle s'inscrit.
Cependant une autre partie des alchimistes usait de cette même prétention pour s'attirer les bonnes grâces du Prince, s'ouvrant ainsi leur cour. Au xve siècle, la fortune de Gilles de Rais y passa.
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