Si vous me le permettez, je vais poster ici quelques remarques concernant le sujet.
Citation:
Ben en fait, les premiers chrétiens n'accordaient guère d'importance à la vierge (voir pas du tout)... Puis au cours de leurs tentatives de répandre leur foi, ils se sont rendu compte que la plupart des peuplades adoraient au moins un principe féminin fondamental.
Ça ne cadrait pas trop avec leur dieu masculin alors, ils se sont dits "tiens, et si on insistait sur le rôle de la vierge et si on lui donnait un aspect presque divin, ces gens auraient peut-être plus facile à se rallier à nous"
Et c'est ce qui s'est passé.
Dieu masculin ? Dieu, par essence, n'est pas plus masculin que féminin.
Dans le système de la Trinité, en effet, il a été représenté par les visages (prosôpa) du père et du fils (et de l'esprit, qui est, lui, totalement asexué...). Influence de la pensée hébraïque (pour laquelle je précise toutefois que la filiation se transmet par la seule mère...).
Mais il serait fort réducteur de penser que "les chrétiens" des premiers siècles, réalité tout de même fort disparate, aient décidé, tout de go et d'un élan unanime, de mettre soudainement en avant la figure de Marie dans le seul but de convertir les païens.
Marie était un personnage de l'histoire évangélique au même titre que Ieschouah (Jésus), Schimon-Keipha (Simon-Pierre), etc.
Et puis il faut constamment avoir à l'esprit la différence qui existe entre piété populaire, dont les formes empruntent facilement celles de l'ancien paganisme, et l'orthodoxie, qui s'efforce de conserver l'originalité d'un message particulier.
Citation:
Exactement, et avec le temps ils ont divinisé la mère du Christ, mais l'église l'a reconnu un peu plus tard, ensuite ils se sont dit que si elle était divine, elle était sûrement tombée enceinte de Dieu, donc elle était restée vierge, plus tard l'église l'a reconnu et pour terminer ils ont dit qu'elle était vierge même après avoir enfanté et l'église à fini par le reconnaître aussi.
Ah, pardon, mais le christianisme orthodoxe n'a jamais divinisé la mère de Jésus ! Les débats qui ont eu lieu concernant la mariologie tournaient autour de la conception virginale et de l'immaculée conception (deux choses différentes, d'ailleurs, quoique souvent confondues).
La conception virginale n'exclue d'ailleurs pas l'existence des frères et soeurs de Jésus, qui sont par ailleurs cités dans les Evangiles (pas de complot là-dessous), même si certains prétendent qu'il ne s'agit que de cousins. Comme de nombreux théologiens, je n'ai pas de raisons pour ma part de douter que Marie ait eu des enfants de manière parfaitement naturelle après Jésus...
Quant à l'immaculée conception, qui fut défendue farouchement par Jean Duns Scot au début du XIV ème s., et qui n'a été définie solennellement comme dogme qu'à la fin du XIXème s., elle ne concerne en rien une divinisation de Marie.
Je sais par expérience que certaines personnes mal informées imaginent vaguement que la Trinité, c'est le père, le fils, et ... la mère (en l'occurrence Marie), mais c'est une opinion très peu catholique...
Citation:
Enfin ils en sont plus à une contradiction près, hein...
Il est même difficile de trouver un seul truc qui se tient dans tout ça.
Hum... Contradictions en théologie ?
Peut-être serait-il préférable de bien posséder le sujet avant de déclarer une chose pareille, non ?
Je pourrais dire, par exemple, que la physique est pleine de contradictions (entre la théorie de la relativité et la physique quantique, p.ex.). Pourtant, elle n'en demeure pas moins une science rigoureuse fondée sur des faits. Pour la théologie, quoi qu'on en pense, c'est un peu la même chose, quoique cela concerne un autre ordre de connaissance.
Je t'invite honnêtement à étudier la théologie (naturelle et révélée), peut-être que ton jugement serait atténué.
Qu'on n'y croit pas, ça, je suis absolument d'accord. Mais qu'on dise a priori que c'est totalement absurde et irrationnel, ce n'est, au mieux, pas prudent.
Citation:
Si vous considérez que ces écritures sont "bonnes", vous devriez les croire à la lettre
Oh, mais il faut se méfier des interprétations à la lettre !
A l'époque médiévale, pourtant tant décriée (permettez au médiéviste ce petit jugement de valeur

), on avait coutume d'interpréter les textes selon quatre niveaux différents : littéral, symbolique, etc.
Habitude sans doute issue du
Pardes judaïque, qui agit de même.
Citation:
Les écrit religieux ont été écrit par des hommes. Les apparitions ne sont pas contrôlées par eux. Je pense que la Bible est l'ouvrage de bons moines plein d'imagination, à partir de véritables récits.
Alors, je suis à 100% d'accord avec cette phrase : "les écrits religieux (en l'occurrence la Bible) ont été écrits par des hommes".
La Bible est de part en part et intégralement oeuvre humaine. Seulement, le théologien fait la part entre l'écriture, qui est humaine, et l'inspiration, qui peut avoir d'autres sources. Pour le chrétien, les Evangiles (en bonne traduction : "livres de la bonne nouvelle") sont des prises de notes, des cahiers rédigés après les événements par les témoins oculaires, puis compilés et traduits à des époques plus tardives. L'orthodoxie n'a jamais divinisé les écritures.
Mais en reconnaissant, par ailleurs, l'existence de l'esprit (une des figures de la Trinité), le théologien reconnaît la possibilité de l'inspiration divine, laquelle fonde le principe de la révélation hébraïque. Le prophète est, disent les Hébreux,
isch ha ruach (l'homme de l'esprit).
Je rappelle que l'esprit saint est censé être Dieu
immanent à l'homme.
Citation:
La raison invoquée n'est pas du tout arbitraire. Pour les juifs qui avaient crû à la prédication de Jésus, et pour ceux qu'ils avaient eux même convertis ensuite, l'incarnation de Dieu en l'homme marquait un bouleversement.
Tout-à-fait. Une des particularités de l'incarnation, c'est de faire en sorte que "Dieu soit parmi nous" (traduction de l'hébreu
Emmanuel). Si on peut lui donner un visage humain, alors rien n'interdit plus de le représenter en image. L'incarnation, en quelque sorte, autorise la représentation.
Citation:
En effet en choisissant de s'incarner et de vivre au milieu des siens, Dieu annulait la distance entre deux mondes : le monde spirituel et le monde matériel. La chair n'était plus "inférieure" puisque sanctifiée par Dieu et donc pouvait être représentée pour à son tour lui rendre gloire.
Vous allez me prendre pour un théologien, mais je précise que l'incarnation, ce n'est pas Dieu qui prend seulement un corps. C'est Dieu qui s'unit l'homme. L'homme tout entier (avec son âme), et pas seulement la chair.
D'ailleurs, ce que tu dis, Cotton Mather, n'est pas tout-à-fait exact au regard de l'orthodoxie judéo-chrétienne, si je puis me permettre. Disons que parler de "chair inférieure", c'est une réminiscence vaguement gnostique. Théologiquement, la chair (hébreu
basar, grec
sarx), la matière, n'est pas mauvaise dans le christianisme comme elle l'est pour les Manichéens, ou les Cathares.
L'incarnation ne sert donc pas à la réhabiliter, puisque elle n'a rien de mauvais en soi...
Plus personnellement, en ce qui concerne les apparitions mariales, j'ai une attitude plus que sceptique. Si quelqu'un me rapportait avoir discuté avec la Vierge, mon premier réflexe, comme pour un cas de possession, serait d'orienter la personne vers les services psychologiques adéquats. Non que je refuse la
possibilité d'une apparition réelle... Mais il vaut mieux chercher le plus probable en premier lieu.
Il faut rester extrêmement prudent et circonspect. Tout comme dans les affaires d'ovnis. Si je suis enclin à reconnaître une réalité au phénomène, je ne pencherais en revanche pas vers la trop facile explication extraterrestre. Mais c'est un autre débat...
Amicalement.
Logos.