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À une soixantaine de kilomètres au sud de Rivière-du-Loup et à environ 250 kilomètres de Québec, situé à la frontière du Québec et du Maine, se trouve un lac mystérieux au nom étrange, le lac Pohénégamook...
C'est dans la municipalité de Pohénégamook, née de la fusion en 1973 de trois petits villages (St-Eleuthère, Estcourt, Sully) que règne une histoire vieille de plus d'un siècle.
Le nom du lac, auquel la municipalité emprunte son appellation, vient du vocabulaire indien et signifie lac "moqueur". Voilà donc un lac qui semble bien porter son nom.
On rapporte que les premières apparitions de la bête du lac remontent au début de la colonisation, vers 1874. Aussi, plusieurs habitants s'abstenaient de naviguer par crainte de la mystérieuse bête. Et, de père en fils, la nouvelle se propageait.
Toutefois, l'histoire ne fit pas grand bruit. C'est surtout en 1957-1958, lors du dynamitage effectué pour la rénovation de la route 289 qui borde le lac que les apparitions se multiplièrent. La rumeur se répandit comme la foudre: les média s'emparèrent de l'affaire et les journalistes affluèrent de toutes parts.
"Monstre marin", "vache marine", "serpent de mer". "ogopogo", "mantouche", "crocodile". "lamantin". tels sont les noms attribués à l'étrange créature.
La chasse est dès lors ouverte et le ministre des pêcheries émet un permis spécial à quiconque veut capturer l'animal. La presse offre même une récompense de $100.00 soit pour la prise ou pour une photographie afin de déchirer le voile entourant cette présence intrigante dans le lac.
Notre acolyte se cacherait dans une caverne souterraine à la pointe du lac, près de la rivière Boucanée. Cette caverne conduirait à un autre lac sous la montagne ou la bête pourrait y vivre et respirer à l'abri des regards.
Tout d'abord, bien qu'on n'ait pas vu souvent la bête du lac d'assez près, on décrit sa forme comme ressemblant au fond d'un canot renversé, avec une crénelure au milieu du dos, de couleur brun ou noirâtre. sans poil. Plusieurs y reconnaissent un de ces esturgeons échappés d'un bassin d'élevage appartenant à un ancien curé de St-Eleuthère.
Certains chercheurs ont supposé qu'un gisement de gaz ou le jaillissement d'une source d'eau au fond du lac serait à l'origine du mystère. Puis, on a cru à des arbres morts, épouills de leur écorce et enfoncés debout. Ces derniers mesurant jusqu'à 15 mètres de hauteur pourraient se détacher du fond, percer la surface du lac quelques secondes, puis couler à pic, ce vieux bois chargé d'eau étant entraîné au fond par les nombreux courants sous-marins observés.
La nouvelle est parvenue aux oreilles des Japonnais. Ces deniers avaient l'intention de venir explorer le lac mais les Torontois les ont devancés et sont venus faire leur propre expédition. D'après les relevés effectués à l'aide de leur sonde à ultra-sons, ils conservent précieusement l'original d'un graphique ou apparaît une masse d'environ 8 mètres de longueur qui est passée à 6 ou 7 mètres sous leur embarcation motorisée.
Malgré tout ce qu'on peut penser de ce fait étrange, il en reste quelque chose dans l'esprit de plusieurs Québécois qui traduisent leur connaissance de ce petit coin du bas du fleuve en échappant ces mots: "Ah! oui. le monstre!" dès qu'ils entendent prononcer le nom "Pohénégamook".
C'est lors des célébrations du centenaire de St-Eleuthère en 1974 que la bête a été baptisée "Ponik". Son effigie a été reproduite par un artisan de la région et tout au long des festivités, PONIK était à la place d'honneur. De là est né le festival PONIK de St-Eleuthère, lequel se déroule une fois l'an, durant la belle saison estivale.