solarinside a écrit:
Il est probable (enfin c'est mon point de vue), qu'un animal de grande taille ait survécu au fond des océans. Quant à dire qu'il lui faudrait nécessairement remonter à la surface pour respirer, pourquoi?
Le poumon étant l'évolution naturelle de la branchie (pour raccourcir), il est tout à fait possible qu'un animal type dinosaure ait développé un système de branchie. Selon ses caractéristiques, il aurait très bien pu vivre en profondeur, donc si aucun fossile n'aurait été retrouvé c'est car il est difficile d'aller prospecter par 1000 mètres de fond.
Je plussoie la réponse que barzhaz t'a donné ci-dessus. Et comme je l'avais dit dans un précédent message :
Citation:
C'est biologiquement assez improbable. Et un gros contre-sens évolutif : l'évolution ne fonctionne pas en dotant les espèces d'organes dont ils ont besoin (tu vis dans l'eau et tu as besoin d'y respirer ? pouf, voilà des branchies !), mais en sélectionnant des individus qui possèdent des caractéristiques déjà présentes.
Et c'est là que ça coince : il n'existe pas d'organe précurseur des branchies chez les animaux terrestres, même ceux retournés à la vie marine. Pour obtenir ce résultat, il faudrait attendre plusieurs millions d'années d'évolutions et le hasard des mutations... et il est fort probable qu'à l'arrivée, tes reptiles marins ne ressembleraient plus beaucoup à des dinosaures mais davantage à de vrais poissons.
De façon plus probable, on pourrait plutôt imaginer que les reptiles marins aient développé des adaptations morphologiques leur donnant une énoooorme capacité à l'apné (à l'image de certains cétacés actuels comme le cachalot)... Mais 1) rien ne dit que ça n'ait pas déjà été le cas, on sait peu de choses sur les capacités de reptiles marins, et 2) ça ne les dispense pas de remonter respirer à la surface de temps en temps.
solarinside a écrit:
On pourrait donc considérer un dinosaure ayant survécu (pas besoin de lumière et de chaleur pour vivre en eaux profondes).
Justement, si. Pour des reptiles, barboter dans des eaux un minimum chaudes est un prérequis nécessaire pour garder un minimum d'activité. Mais il me semble qu'il n'a pas encore été déterminé de façon claire et précise si les reptiles marins étaient des animaux à sang chaud ou à sang froid.
En revanche, la lumière est absolument indispensable au bon fonctionnement métabolique (notamment pour la synthèse de certains composés et hormones)... à plus forte raison pour un reptile ou un mammifères dont les origines sont terrestres, et qui n'est pas du tout adapté à un mode de vie abyssal.
C'est en grande partie pour cette raison que les rares cétacés à oser s'aventurer dans les eaux profondes - les cachalots essentiellement - n'y restent jamais très longtemps, ils y vont essentiellement pour chasser et ils vivent le reste du temps dans les eaux plus superficielles.
Il faudrait des milliers d'années d'évolution pour qu'un reptile marin puisse s'adapter à la vie abyssale, et à la sortie, il ne ressemblerait plus du tout aux plésiosaures préhistoriques que nous connaissons.
Je dirais même plus : il faudrait des milliers d'années d'évolution ET une bon coup de bol, car il n'y aurait aucune raison qui pousserait les reptiles préhistoriques à quitter un milieu où la nourriture est abondante et où ils occupent une niche écologoque au sommet de la chaîne alimentaire, pour se retrancher dans les profondeurs abyssales.
Enfin, si : la concurrence avec les mammifères marins, mais justement, les reptiles étaient là avant eux...
solarinside a écrit:
Après je vous concède l'absence de dépouille, mais on peut très bien imaginer qu'à leur mort, en s'échouant, ils se feraient manger par d'autres animaux.
Je sais que certains requins carnassiers restent au fond des mers à dévorer une carcasse, et ce pendant plusieurs semaines.
C'est un autre point qui coince. Juste après sa mort, la dépouille d'un gros animal marin va flotter à la surface, sous l'effet des gaz produits par la décomposition. C'est seulement après une bonne dizaine d'heures ou plusieurs jours, lorsque ces gaz se seront évacués, que la dépouille va couler au fond de l'eau.
C'est pour cette raison qu'on a retrouvé un bon paquet (si ce n'est la plupart) des cadavres de calmars géants flottant au gré des courants, et c'est un phénomène habituel avec les charognes de cétacés... Il n'y a pas de raison qu'il n'en aille pas de même avec les restes d'un reptile marin.
barzahz a écrit:
De plus, les poumons sont considérés comme une évolution de la vessie natatoire et non comme des branchies devenues internes. L'orifice branchial est, quant à lui, devenu un des organes de l'ouie.
Je ne crois pas, non. Les poissons possèdent déjà une oreille équipée de tout ce qu'il faut (labyrinthe, ossselets, etc), mais il n'y pas d'orifice externe pour la plupart d'entre eux (à part les sélaciens et certains poissons atypiques), dans la mesure où l'eau conduit très bien les sons.
barzhaz a écrit:
PS : On n'a pas parlé d'un cas intéressant, les hippopotames : semi-aquatiques ? pas de nageoires, pas d'adaptation particulière au milieu aquatique, à part ses naseaux qu'il peut refermer...
Si : une peau lisse et adaptée à la nage, un corps large et gras qui favorise une bonne flottabilité... et on pourrait encore en trouver d'autres si on creuse un peu.
Cela dit, il est possible que les hippopotames sont dans une phase de transition, et que si on les laisse évoluer tranquilles, ils donnent à terme une espèce entièrement aquatique similaire aux dugongs et lamantins. C'est un peu la même situation que pour les loutres de mer, qui évoluent lentement mais sûrement vers une apparence similaire à celle des phoques et otaries.