Histoire de rajouter de l'huile sur le feu (
):
Les Vikings atteignirent-ils la côte du Pacifique ?"En fait, si l'on considère qu'à l'époque d'Eric le Rouge et de Leif Ericson — aux Xe et XIe siècles - l'hémisphère Nord jouissait de sa période la plus chaude, sauf une, depuis la dernière glaciation, et que la glace polaire arctique avait tellement diminué que les navires à voile n'auraient probablement pas eu de difficulté à se frayer un chemin à travers le labyrinthe d'îles et de bras de mer qui forment le passage du Nord-Ouest au Nord du Canada, il n'y a rien de très surprenant à l'idée que les Vikings aient cherché à découvrir ce qui était au-delà de ces passages. Cependant, du fait que les vents dominants à ces latitudes élevées sont de l'est, il leur aurait été beaucoup plus difficile de faire le voyage de retour ; et tout semble indiquer qu'aucun de ceux qui s'embarquèrent dans cette aventure, ne soit jamais revenu.
Le premier témoignage d'un voyage des Vikings jusqu'au Pacifique vient de traditions tribales des Indiens Séri sur l'île de Tiburon dans le golfe de Californie. Maintenant réduits à quelque deux cents âmes, les Séris étaient autrefois une tribu beaucoup plus nombreuse qui dominait tous les autres Indiens de la côte orientale (mexicaine) du golfe. Ils content encore l'histoire des « Hommes-venus-de-loin » qui « il y a très longtemps alors que Dieu était un petit garçon » débarquèrent sur Tiburon « d'un long bateau avec une tête ressemblant à celle d'un serpent ».
Ces étrangers, déclarent les légendes Séri, avaient la barbe et les cheveux blancs, et leurs femmes, les cheveux rouges. Ils chassèrent les baleines qui abondaient dans le golfe (il fut un terrain de chasse favori des baleiniers yankees au XIXe siècle), découpèrent leurs énormes carcasses et en mirent la viande — qu'ils firent cuire sur le rivage — en conserve, dans des paniers qu'ils tressaient avec les roseaux qui poussaient sur Tiburon.
Puis s'étant ainsi approvisionnés, les étrangers firent voile en suivant la côte vers le sud, mais ils n'étaient encore qu'à une petite distance lorsque leur bateau s'échoua et fut détruit par les brisants.
Les survivants du naufrage rejoignirent la côte à la nage et furent bien accueillis par la tribu Mayo avec laquelle ils s'allièrent par des mariages. Encore de nos jours, les Mayos donnent naissance, à chaque génération, à quelques individus avec les cheveux blonds, ou les yeux bleus, ou parfois avec les deux à la fois, ce qu'ils disent avoir été caractéristique des « Hommes-venus-de-loin », et, jusqu'en 1920, ils bannissaient de la tribu tous ceux qui se mariaient en dehors d'elle, afin de préserver cet héritage.
A la Conférence météorologique de Toronto, qui eut lieu du 9 au 15 septembre 1953, Ronald L. Ives, du laboratoire aéronautique Cornell, de Buffalo, Etat de New York, prononça un discours sur « les Etudes climatologiques de l'Amérique du Nord-Ouest » dans lequel il cita ces légendes, qui sont également citées plus en détail dans l'ouvrage de D. et M.R. Coolidge, Les Derniers des Séris (E.P. Dutton, éd. New York 1939), à titre de témoignage à l'appui du « second maximum thermique », ainsi que l'on désigne techniquement la brève période chaude au temps des Vikings. Cependant, les archéologues n'ont prêté aucune attention à ce rapport et il est resté inconnu du grand public jusqu'à la récente publication par la World Publishing Co. de Cleveland, Etat de l'Ohio, de L'Ouest mystérieux par Brad Williams et Choral Pepper.
Dans cet ouvrage, les auteurs n'invoquent pas seulement les légendes Séri, mais fournissent des témoignages supplémentaires au sujet de bateaux vikings qui auraient atteint la région du golfe de Californie. La veuve encore vivante d'un coureur de brousse de Basse-Californie, Santiago Socio, assure que son mari lui a dit avoir trouvé la coque d'un bateau ancien, avec des boucliers ronds accrochés au bordage,au fond d'un canyon à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Tecate, sur la frontière des Etats-Unis et du Mexique, à l'est de Tijuana. Et en mars 1933, Louis et Myrtle Botts, de Julian, Etat de Californie, bien connus comme chercheurs qualifiés d'antiquités, découvrirent la proue en tête de dragon d'un bateau ressemblant à un drakkar, qui sortait de la paroi d'un canyon près d'Agua-Caliente Springs, sur le côté américain de la frontière. Le fort tremblement de terre de Long Beach, le même mois, déclencha un glissement de rochers qui ferma le canyon avant qu'ils puissent pousser plus loin leurs recherches.
Un troisième témoignage est invoqué, celui d'un colon nommé Nils Jacobsen qui trouva les restes d'un bateau en bois, dans le désert, près d'Impérial City en Californie, en 1907 et qui les utilisa pour construire un enclos à cochons. Il est possible que cela ait pu être l'un des bateaux de Juan de Iturbe qui, en 1615, vit sa flottille bloquée dans une baie maintenant disparue au fond du golfe de Californie, où il dut l'abandonner et rejoindre à pied le Mexique. Il donna comme explication que le niveau de la mer avait soudainement baissé dans le chenal qui menait hors de la baie, ce qui empêcha ses bateaux d'en repartir.
Le récit d'Iturbe a toujours été considéré avec scepticisme, la plupart des autorités croyant qu'il laissa ses bateaux aux mains des pirates et fabriqua cette histoire afin d'échapper à des poursuites judiciaires pour ne pas avoir résisté résolument aux boucaniers. Il se peut cependant qu'il ait dit la vérité, et que les modifications soudaines du niveau de la mer auxquelles le fond du golfe de Californie semble, en fait, être sujet, à la fois à cause de l'activité sismique et des débordements périodiques du fleuve Colorado, comme celui qui créa la mer de Salton dans le désert voici une soixantaine d'années, puissent également avoir piégé les bateaux vikings qui pénétrèrent autrefois par d'étroits petits bras de mer dans ce qui n'est plus maintenant que des canyons arides. Il semblerait certainement qu'une exploration approfondie de la région soit indiquée, afin de déterminer si des objets vikings peuvent encore être retrouvés, ce qui obligerait à reconsidérer entièrement nos idées sur le rayon d'action de ces intrépides écumeurs des mers. "
source: http://www.rhedae-magazine.com/Les-Viki ... _a228.html