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Une nouvelle espèce de chauve-souris découverte dans les Hautes-Alpes.
RISTOLAS (Hautes-Alpes) (AFP) - Une nouvelle espèce de chauve-souris, baptisée Oreillard des Alpes, a été découverte en 2001 dans le Parc naturel régional du Queyras, à Ristolas (Hautes-Alpes), par un agent de l'Office national des forêts, qui a officiellement annoncé l'événement dimanche.
Depuis, des recherches ont confirmé la présence de cette espèce jusqu'alors inconnue dans la plupart des massifs montagneux d'Europe à partir de 1.000 m d'altitude. Des exemplaires en ont été trouvés dans les Balkans, dans tout l'arc alpin, mais aussi dans les Pyrénées, selon cet agent, Philippe Favre.
Le 24 août 2001, M. Favre, en route pour Ristolas, où il devait effectuer un inventaire de chauve-souris, percutait le chiroptère en pleine nuit avec sa voiture. Il recueillait sa dépouille et décidait de la faire analyser par un spécialiste de l'université de Mayence (Allemagne), Andreas Kiefer.
Après des analyses génétiques, le chercheur établissait rapidement qu'il s'agissait d'une nouvelle espèce d'Oreillard, une très petite chauve-souris aux longues oreilles. Le nouveau mammifère volant fut baptisé Oreillard des Alpes, ou Plecotus alpinus, à ne plus confondre avec l'Oreillard gris...
L'animal de référence est désormais conservé au museum de Mayence.
"Il faut s'attendre à d'autres découvertes de ce style", a réagi Jean-François Noblet, conseiller technique "environnement" au conseil général de l'Isère et, surtout, "amateur de chauve-souris depuis 25 ans". "Auparavant, on déterminait si un animal appartenait à une espèce en étudiant sa morphologie: on mesurait la longueur de ses oreilles, on regardait la forme de ses dents... Aujourd'hui, on s'amuse à étudier l'ADN et on peut constater que des animaux identifiés comme une espèce unique appartiennent en fait à plusieurs. C'est le cas pour d'autres chauve-souris en France, telle la pipistrelle, désormais séparée en pipistrelle commune et soprane", a-t-il ajouté.
Du coup, M. Noblet prévoit de faire analyser toute sa collection d'Oreillards, conservée au museum de Grenoble, pour vérifier "si l'Oreillard des Alpes est présent en Isère".