Le "monstre marin de Aremberri" sera reconstitué.

MONTERREY (AFP) - Découverts voici 20 ans au nord du Mexique, les restes fossilisés du plus grand prédateur marin de tous les temps, un "liopleurodon ferox" vont prochainement être reconstitués à Karlsruhe, en Allemagne.

"Il faudra près de deux ans au Musée d'histoire naturelle de Karlsruhe pour redonner forme à ce monstre de quelque 18 mètres, vieux de 150 millions d'années, qui sera alors rapatrié au Mexique, un moulage restant en Allemagne", a indiqué le géologue mexicain Jose Guadalupe Lopez Olivos de la Faculté des sciences de la terre de l'Université du Nuevo Leon, à Monterrey, au nord du pays.

Rien que le crâne du monstre dit "d'Aremberri", du lieu où il a été trouvé, mesure de 3,5 à 4 mètres, a encore indiqué le géologue précisant que les restes se trouvant dans 16 caisses au musée de Karlsruhe vont maintenant être assemblés par des équipes de spécialistes des deux pays.

Aremberri est un petit village à 300 kilomètres au sud de Monterrey au beau milieu d'une terre désertique où s'affairent maintenant des paléontologues et géologues accélérant leurs délicates fouilles pour trouver d'autres restes éventuels de ce Plésiosaure qui, au Jurassique moyen et supérieur, écumait les mers.

D'autres exemplaires de liopleurodons ont été trouvés en plusieurs points de la planète, mais loin d'atteindre cette taille. Le plus connu avait été trouvé en Australie et ne mesurait que 12 mètres.

En outre, les liopleurodons se subdivisent en deux catégories, ceux plus fréquents au long cou se nourrissant de poissons et autres petites proies, et ceux énormes, à petit cou qui étaient probablement les plus grands prédateurs du jurassique.

Un autre reptile marin du jurassique supérieur, connu de tous, et qui fut présent dans la plupart des mers, l'Ichtyosaure, ne faisait que pâle figure à côté du phénomène d'Aremberri, tout comme le requin qui existait bien avant les dinosaures.

D'ailleurs, il avait fallu des années aux spécialistes venus étudier les restes à Aremberri pour se rendre compte qu'ils étaient ceux d'un monstre marin et non pas d'un dinosaure géant comme ils le pensaient d'abord.

"On a maintenant déjà une bonne idée de sa forme et ses caractéristiques, car on a pu récupérer 80% environ de son ossature", a encore indiqué Jose Lopez: le liopleurodon, le "roi des océans" pouvait donc atteindre ou dépasser les 20 mètres, peser 50 tonnes. Il reste cependant plus petit qu'un baleine bleue qui peut atteindre de nos jours 25 mètres et peser 150 tonnes.

Ressemblant de loin à un crocodile marin assez plat, le lipoleurodon ferox avait 4 nageoires, comme aucun animal aujourd'hui, et surtout une tête à faire frémir.