Malheureusement, les choses vont très mal pour la faune aquatique, voici ce que qu'on pouvait lire en avril 2002.
L'Atlantique bientôt vide de poissons ?
Le poisson disparaît de l'Atlantique Nord qui dans 10 ans deviendra un désert : tel est le cri d'alarme ou d'horreur, lancé par les universitaires spécialistes de la pêche...
"Sea around us" est la première étude internationale sur les ressources océaniques, elle a été présentée au congrès de "l'American Association of the advancement of science". Les chiffres sont clairs : en 1970 on pêchait 20 millions de tonnes de poissons en Atlantique Nord, 25 ans plus tard, la production, avec des moyens bien plus efficaces, est tombée à 14 millions de tonnes! Une partie au moins de la cause est là : les méthodes de pêche au chalut pélagique sont de plus en plus efficaces et ce sont elles qui ont, sinon provoqué, tout au moins accentué le massacre !
Pour la première fois, trois universitaires américains, D. Pauly, R. Watson et A. Rosenberg ont étudié les captures de l'ensemble des flottes des pays pêchant dans l'Atlantique Nord. Leurs conclusions sont alarmantes : en une trentaine d'années, les prises de thons, morue, flétan, lieux, en particulier, ont été divisées par deux, alors que l'effort de pêche est multiplié par trois! Dans le même temps, le prix de certaines espèces a été multiplié par 20! Le poisson devient un aliment de riches !
La mer n'est plus un vaste milieu plein de poissons comme on l'a cru longtemps. La pollution, les changements climatiques ont des conséquences locales, mais à l'échelle de l'Océan, c'est la surpêche qui est la raison essentielle du dépeuplement !
Pourquoi ce diagnostic intervient-il si tardivement, alors qu'ici ou là, certains (les pêcheurs de loisirs en particulier) avaient poussé des cris d'alarme ? Simplement parce que les méthodes de recensement étaient insuffisantes et les recherches limitées à certaines zones. Avoir une vue globale n'est pas chose aisée dans ces conditions.
En prélevant des poissons partout en mer, de la côte à la haute mer, on a bouleversé les équilibres écologiques. En pêchant de nouvelles espèces, jusqu'alors préservées, on brise parfois les chaînes alimentaires. Par exemple, des dauphins pêchés en pleine mer sont d'une maigreur extrême en raison de la raréfaction des proies!
À ce rythme, si rien n'est fait, la pêche s'arrêtera quasiment vers 2010, par manque de poissons ! Les bateaux vont rechercher d'autres espèces ailleurs : le pillage des côtes des pays en voie de développement a commencé !
Or ce sont les États-Unis et l'Union Européenne (900 millions de dollars/an chacun) qui ont le plus aidé leur marine de pêche, le Canada également (320 millions de $), mais tous les pays aident la pêche. Et pendant ce temps, l'industrie investit dans des méthodes de plus en plus performantes ! Pour mieux aggraver le dépeuplement des fonds marins ? Tout a échoué ! Comment parvenir à des accords internationaux ? L'agrément de la F.A.O. (non opposable aux tiers) est un des derniers espoirs ! La seule solution consiste à désarmer des flottes entières durant plusieurs années, comme on l'a fait pour la baleine. Mais comment faire appliquer ces règles en pleine mer alors qu'il est déjà délicat de faire régner l'ordre dans les eaux territoriales ? N'oublions pas non plus que la profession est en crise ce qui fait qu'elle reporte ses activités sur d'autres ressources (cas de la civelle en Europe occidentale).
Demain manger un poisson sera un vrai luxe ! L'aquaculture qui a longtemps balbutié, commence à devenir rentable, elle a de beaux jours devant elle !
Un peu plus de 99 000 bateaux de pêche existent dans l'Union Européenne, ils représentent un peu plus de 2 millions de tonneaux, emploient près de 600.000 personnes. Le poisson débarqué a une valeur de 5,5 milliards d'euros.
Source :
sea-river-news
Pas de doute que les choses ne vont pas en s' améliorant.