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Un étrange dinosaure mi-lézard mi-lapin découvert en Chine.
PARIS, 18 sept (AFP) - Un étrange dinosaure à dents de rongeur, qui ressemble vaguement à un croisement de lézard et de lapin, a été mis au jour par une équipe de paléontologues chinois, annonce la revue Nature à paraître jeudi.
Ce fossile a été trouvé sous la direction de Xing Xu, de l'Institut de la paléontologie des vertébrés et de paléoanthropologie de l'Académie des sciences de Chine, à Pékin, dans les couches du Crétacé inférieur de la formation géologiques de Yixian (Chine du Nord-Est), ce qui lui donne l'âge d'au moins 128 millions d'années.
Les scientifiques l'ont classé dans la famille des oviraptors et, en raison de ses particularités anatomiques, lui ont donné le nom d'"Incisivosaurus gauthieri" ("lézard à incisives de Gauthier", en hommage au professeur Jacques Gauthier, de l'Université Yale, à New Haven, aux Etats-Unis, pour ses travaux sur les dinosaures théropodes).
Les théropodes étaient des dinosaures bipèdes dont on pensait jusqu'à présent qu'ils étaient exclusivement carnivores. Parmi eux, aussi bien les redoutables tyrannosaures, les plus gros carnivores terrestres de tous les temps, de 14 mètres de long, que les oviraptors, dont la taille ne dépassait pas celle d'un gros chien.
Le premier squelette d'oviraptor, avec des mâchoires caractéristiques en forme de bec de perroquet, a été découvert dans les années 1920 sur un nid rempli d'oeufs. A l'époque, les paléontologues en avaient déduit qu'il s'en nourrissait et l'ont appelé "voleur d'oeufs", mais on pense plutôt aujourd'hui qu'il les couvait tout simplement.
Malgré sa parenté lointaine avec les dinosaures carnivores, le nouveau venu chez les oviraptors ressemble encore moins à un animal féroce. Il présente en particulier des dents pré-maxillaires ressemblant à des incisives de rongeur et de petites dents jugales.
"Ce type de denture était jusqu'à présent inconnu chez les théropodes et suggère un régime herbivore", expliquent Xing Xu et ses collègues. La nouvelle découverte fournit un cas d'évolution convergente (rapprochement morphologique entre animaux vivant dans des milieux semblables et confrontés aux mêmes contraintes pour survivre) et montre que les théropodes étaient beaucoup plus diversifiés écologiquement qu'on ne le supposait."