Le camp de Sathonay remonte au milieu du XIXème siècle. A cette époque, les généraux tergiversaient sur le fait de savoir s'ils devaient cantonner leurs soldats en ville, dans des casernes en dur, ou à l'extérieur de celles-ci dans des camps sommaires faits de tentes et de baraques éternellement provisoires. Les états majors préféraient cette solution car ils aimaient l'ambiance spartiate des camps, loin des tentations de la ville et surtout de cette vile populace anarchiste toujours prompte à se révolter et à attaquer les casernes pour y capturer des armes.
Seulement de tels camps étaient de véritables désastres sanitaires, à l'hygiène déplorable et à la mortalité élevée parmi les conscrits. On a donc finalement opté pour les casernes et construit des bâtiments permanents à la place des camps - qui présentaient en outre l'avantage d'englober de vastes espaces, introuvables en ville, pour les manoeuvres et l'entraînement des troupes. Sathonay était donc le centre névralgique du dispositif militaire de Lyon, 50.000 hommes vers 1880, ses casernes (dont celles de la Part-Dieu, en lieu et place du quartier d'affaires actuel) et sa ceinture de forts. De par sa situation, Lyon servait de base arrière en cas de conflit aussi bien avec l'Allemagne qu'avec l'Italie, et de verrou si l'idée prenait à l'envahisseur de passer par la Suisse. C'est dire son importance aux yeux des militaires.
Le camp de Sathonay étant peuplé de plusieurs milliers de militaires en permanence, il a vite attiré toute une population de commerçants pour profiter de cette vaste clientèle, sans parler des logements pour les familles des officiers, etc. Une petite agglomération s'est formée, distincte de la commune d'origine de Sathonay. Il fut donc décidé de scinder celle-ci en deux, créant ainsi Sathonay-Camp et Sathonay-Village. Les deux communes existent toujours.
Tout ceci me ramène avec nostalgie au temps de mes études d'histoire à Lyon II...
