Pour te répondre Beg, le roman a été ce qu'on appelle aujourd'hui un best seller à son époque, autant que l'étaient les oeuvres de jules Verne, Conan Doyle... C'est dire qu'à une époque ou le livre était un luxe, même si certains romans étaient publiés dans les journaux, l'intérêt de l'oeuvre s'est développé par le ouï-dire, pour traverser presque 150 ans d'histoire littéraire. Peu d'oeuvres peuvent en dire autant.
Le roman commence par un chapitre qui n'est pas dans toutes les versions, l'épisode des hussards qui investissent un cimetière de vurdalaks (vampires); un peu space. On ne comprend pas trop ce que ça fait dedans mais ça intrigue avant de lire le reste. Je pense que ça a été un feuilleton édité en test par l'auteur avant d'écrire son roman. (???) S'il y a ici quelque membre de la Golden Dawn qui ait l'info et qui puisse me le confirmer ici, je veux bien.
Le voyage de Jonathan Harker est long, presque un roman à lui seul. Il y expose son aventure qui sert d'appui pour toute l'oeuvre. Plus ou moins simultanément, Lucie échange des courriers avec Mina, préoccupée du manque de lettres de son fiancé, puis on perd la trace de Jonathan Harker sans trop savoir ce qui lui arrive (à l'époque en le lisant je ne le savais pas). On ne le sait qu'à la moitié du roman.
D'autres personnages font apparition petit à petit : Seward, Van Helsing. C'est trés bien construit et on se laisse prendre au jeu. Les lettres sont parfois courtes parfois longues. Cette toile d'araignée se tisse petit à petit. Puis vient l'épisode ou tout se passe à Londres avec tous les personnages que l'on connaît avec une traque policière à la Sherlock Holmes comme on l'aimait alors j'imagine. On trouve Dracula, on le perd, on soigne Lucie, puis elle meurt. Devenue vampire, un article dans la presse (toujours dans la logique du roman on peut lire l'article), on apprend l'existence d'une femme étrange. En fait on est témoin en permanence et on sait tout de tout le monde. On est un peu comme un oeil indiscret dans la vie de chacun.
On n'a pas le temps de s'ennuyer en lisant, et plus on avance, plus on est pris par la verve de l'auteur. Moi franchement j'ai pas retrouvé dans les autres oeuvres de romans aussi bien bâtis peut-être les Stephen King.
Après avoir un peu traîné à le lire au début, à la fin je regrettais presque que l'oeuvre ne fasse que 500 pages, comme tout bon polar.
Je ne peux que te conseiller de courir t'acheter le bouquin, mais privilégie la traduction de Miryam Balachova, en collection marabout, des années 70, tu pourras y lire la petite nouvelle de Stocker dont je te parlais au début sur les Hussards.
Si tu le lis tiens moi au courant, pour ton impression. Amicalement
