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 Sujet du message: L'école en questions
MessagePosté: Ven Janvier 27, 2006 18:42 
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Suite aux aggressions de professeurs qui ont émaillés les rubriques "faits divers" en France, et à la crise qui secoue l'Education Nationale depuis un moment déjà, je me suis dit qu'une discussion sur l'école pourrait être constructive.
De plus, comme nous avons des représentants de diverses nationalités sur ce forum, ce ne serait pas mal de comparer les différents systèmes d'éducation.

Alors voilà, comment voyez-vous l'école aujourd'hui ? Remplit-elle toujours son rôle d'éducation et d'enseignement, ou pensez-vous qu'elle aie besoin d'un serieux ravalement de façade ?
Et aussi, en avez-vous de bons souvenirs ? Que vous a-t-elle appris, et que ne vous a-t-elle pas appris ?
Si vous le pouviez, quelles réformes de fonds ( et sérieuses, la distribution gratuite de Carambars à la récré, je ne suis pas sûre que ça face avancer le débat... ) y apporteriez-vous ?
Comment voyez-vous le rôle des parents par rapport à celui de l'école ?
Comment expliquez vous ses différents problèmes ( violences, absentéismes, échec scolaire etc... ) ?
Etc, etc...

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 Sujet du message: Re: L'école en questions
MessagePosté: Ven Janvier 27, 2006 21:39 
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Chimère a écrit:
De plus, comme nous avons des représentants de diverses nationalités sur ce forum, ce ne serait pas mal de comparer les différents systèmes d'éducation.


Oui, ça serait intéressant ... mon point de vue sera donc associé à ce que je connais un peu, l'école en Belgique :wink:

Citation:
Alors voilà, comment voyez-vous l'école aujourd'hui ? Remplit-elle toujours son rôle d'éducation et d'enseignement, ou pensez-vous qu'elle aie besoin d'un serieux ravalement de façade ?


Je pense que si on considère l'école dans sa globalité nationnale, c'est clair que, que ça soit en France ou en Belgique, un bon dépoussièrage serait de rigueur ... et puis, finallement, que ça soit en France ou en Belgique, y'a des problèmes récurrents qui sont quand même fort semblables.
L'école manque de moyens, c'est clair ... il suffit de regarder les conditions matérielles dans lesquelles les élèves doivent travailler parfois, le manque de profs, ... :roll:

Vous avez un point chaud au niveau des banlieues, on en parle assez pour le moment ... nous avons des soucis similaires mais, à moindre échelle ... c'est pas les mêmes cités non plus. C'est clair que dans ces conditions particulières, l'école ne remplit peut être plus ses fonctions mais c'est un problème qui ne sera pas résolu par le simple fait de quelques réformes de l'enseignement ... le problème est plus politique que ça ... mais bon, j'vais pas entrer dans ce débat d'emblée sinon j'vais écrire 3 pages ... et puis, de toutes façons, on va y venir, c'est certain :lol:

Parallèlement à cela, il ne faut pas oublier non plus que nos pays font quand même partie des leader dans certains domaines d'enseignements (par exemple : on est pas mauvais en médecine, certaines nouvelles technologies, etc ... ). Certes, des études récentes montrent que le niveau général des étudiants (12 - 18 ans) baisse, enfin c'est ce que j'ai lu ... mais il ne faut pas oublier que nos pays recoivent encore, chaque année, des tonnes d'étudiants étrangers qui viennent chercher une certaine qualité d'enseignement chez nous.

Je pense donc que globalement, on garde tous un bon système d'enseignement, au niveau qualitatif quoi ... par contre, si on s'écarte de la vision générale pour entrer dans les problèmes particuliers, là on se rend compte que c'est pas vraiment tout rose non plus, et qu'il y a du boulot :roll:

Maintenant, pour toucher un mot de mon secteur, je dirais que je peux faire une constatation un peu inquiètante. En effet, l'enseignement infirmier est particulier car c'est un cheminement qui comporte énormément de périodes de stage. Par exemple, de mon temps, on avait sur nos trois ans d'études : 25% des heures totales de l'année scolaire qui étaient des heures de stage en hopital, maison de repos, etc ... en 1ère année, 50 % en 2ème et 75 % en 3ème. Vous avouerez que c'est quand même pas mal et on pourrait s'attendre à ce que les jeunes infirmières fraichement sorties de l'école soient très proches de la manière dont on bosse sur le terrain ... Or, on constate souvent un monde de différence entre le terrain et ce qu'on apprend à l'école ... et, comme je le disais, ce qui m'inquiète justement, c'est que nous avons la chance d'avoir beaucoup de pratique lors de nos 3 ans, alors je me demande comment ça doit être dans des secteurs plus "théoriques", avec moins de formation pratique sur le terrain ... il doit y avoir une méchante différence aussi entre le terrain et l'apprentissage non ?


Citation:
Et aussi, en avez-vous de bons souvenirs ? Que vous a-t-elle appris, et que ne vous a-t-elle pas appris ?


Pour les souvenirs, c'est clair que c'est la plus belle période de la vie niveau déconnade ... donc c'est clair qu'on s'en souviens tous :lol:

Je ne vais pas m'étendre sur ce qu'elle m'a appris, y'a pleins de choses à dire mais, je préfère parler de mes déceptions.
J'ai suivi un enseignement de type général jusque 18 ans et, dans un enseignement qui se qualifie de "général", on pourrait s'attendre à ce qu'on nous enseigne un minimum de choses sur certains points pratiques de la vie d'adulte ... je veux dire, sérieusement, qu'est ce qu'on en a à pèter des cours comme musique, religion ou morale, le dessin ou le cours d'info à 1 h/sem et toujours en dernier le vendredi (boxon garanti à chaque fois :lol:) , etc ... à quand, dans tout cycle de 12 - 18 ans, des choses utiles, genre : un cours de secourisme obligatoire, des cours qui vous préparent à toute la paperasse qui vous attend après l'école, un cours d'éducation civique, des infos sur pleins de choses de la vie de tous les jours ... des choses importantes quoi, plutôt que ces co***** de cours là ... Un mec qui est religieux, il a pas besoin de son heure de cours hebdomadaire à l'école pour approfondir sa foi, et un passionné de musique, s'il se limite au cours de l'école, il apprendra jamais rien ... donc voilà, pourquoi tant de futilités alors que de toutes façons, on sait tous très bien que c'est cours là, c'est la récréation permanente :lol:


Citation:
Si vous le pouviez, quelles réformes de fonds ( et sérieuses, la distribution gratuite de Carambars à la récré, je ne suis pas sûre que ça face avancer le débat... ) y apporteriez-vous ?


J'vais pas me lancer dans la politique, ça me prend la tête et puis, j'suis pas assez calé dans ce domaine pour faire des propositions objectives mais, c'est drôle que tu parles de Carambar parceque, justement, c'est ça les sujets qui préocupent nos ministres ici, en Belgique ... On vient d'avoir la loi sur les distributeurs de gougouilles et tout le toutim ... un belle foutaise mais, apparemment c'est la dessus qu'on réfléchit dans les cabinets ministériels ici ... alors finallement si les mecs te font des propositions carambar ici, dans le topic, ne feraient-ils pas de bons ministres Belges ? ... ou Français, c'est pareil ? ... :roll: :lol: :lol:

Citation:
Comment voyez-vous le rôle des parents par rapport à celui de l'école ?
Comment expliquez vous ses différents problèmes ( violences, absentéismes, échec scolaire etc... ) ?
Etc, etc...


Je ne vis pas dans une banlieue, je ne sais pas ce que c'est et je n'aime pas particulièrement Sarko, mais y'a un truc dont je reste intemement persuadé c'est que, certains parents n'aident pas non plus à ce que les choses s'arrangent ... Je suis désolé mais quand on fait un enfant, on est investi d'un devoir d'éducation qui, à mon sens, ne peut jamais être remis en cause ... Qu'on ne vienne pas me dire que dans les cités, y'a que des parents dépassés par les évènements et soumis à leur gosse, et qu'aucun parent ne dimissionne jamais de son rôle d'éducation ... Alors, on sait que ces gens vivent dans des conditions particulières, mais ça ne donne jamais le droit de démissionner de son rôle parental en laissant par exemple des gosses de 12 ans traîner avec des potes bien tard dans la nuit ... ça, rien ne le justifie , d'autant plus que les parents savent que ça n'est pas la meilleure des options pour leur gosse. Non, vraiment, y'a des pensées auquelles je n'adhère pas mais ce qui est certain c'est que la situation de la France pour l'instant, c'est quand même chaud bouillant ... l'origine des violences, etc... on la connais tous, c'est la mauvaise gestion politique de pleins de facteurs qui a foutu le boxon, c'est un vieux dossier que vous trainez et dont il va falloir trouver des idées nouvelles et plus proches des gens ... Il est temps que tout le monde vote la prochaine fois ... mais pour qui, ça c'est autre chose :lol:

Oufffffff, j'arrête, j'en peux plus :lol: :wink:

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MessagePosté: Ven Janvier 27, 2006 21:45 
Bonsoir,
En effet, j'écoute les infos chaque jour sur France Info ou France Inter et je remarque ce sujets qui revient souvent. Je crois qu'il n'y a pas de solutions que l'éducation venant des parents. Les profs ne peuvent jamais esquiver les enfants à problèmes psychologiques ou d'orgueil touché etc. En tout cas, nous ne vivons pas trop ce genre de problèmes au Maroc. Parce qu'il y a trop d'autorité que subit l'enfant ou l'élève. Au début, en primaire, et c'est primaire :) Il y a les rapports de force, de l'instituteur vers les élèves: Aucun ne bouge ou réspire qu'avec son ordre! :x Et puis, au college, le collegien sait qu'il aura affaire à la police et personne ne voudrait avoir affaire à la police aux pays arabes! 8)
Il faut dire, qu'il y a autorité du père aussi, on ne bouge pas!! :)

Bref, je sais que c'est aussi grave, "l'autorité tue l'intelligence", mais ça a ses avantages. Je crois que c'est peut-être pareil dans les pays asiatiques, j'imagine leur profs qui ne sourient pas, enfin, je dois être vieux jeu!! :wink:


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MessagePosté: Ven Janvier 27, 2006 23:20 
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On dirait bien que la Belgique, et sûrement la France, sont à l'extrème opposé de l'exemple Marocain ... et je crois, personnellement qu'on s'est angagé sur une mauvaise voie, à ce niveau. En effet, quelle différence y'a t'il entre un professeur de 1950 ou 1960, et un professeur d'aujourd'hui ... par rapport à son statut social, la manière dont il est perçu par les gens, etc...

Dans mon p'tit village, la différence est énorme ... on est passé d'une méthode d'enseignement autoritaire (sûrement trop), d'un professeur respecté de tout le monde, d'une référence digne de confiance du village ... vers un système actuel où les profs sont sans arrêt remis en cause pour tout et pour rien, et ne sont plus perçus comme des gens dignes d'une confiance aveugle en ce qui concerne leurs compétences ... Aujourd'hui, dans mon village, c'est "l'association de parents" qui tire les ficelles et dispose d'un droit de veto abusif sur bien des sujets ... c'est vraiment le monde à l'envers ... et le terme "maître d'école" en perd vraiment tout son sens finallement :roll:

Les gens ne repectent plus les enseignants ... mais on demande à leurs enfants de le faire ... allons, c'est du n'importe quoi :roll:

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MessagePosté: Lun Janvier 30, 2006 16:51 
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Inscription: Dim Avril 10, 2005 11:50
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Et bé, mis à part TheBudyMan qui a réalisé une vraie performance ( :wink: ), mon sujet n'a pas l'air de déplacer les foules...

Mais, ne vous croyez pas obligé de répondre obligatoirement à toutes les questions... c'était juste des pistes de réflexion, rien de plus.
Sur un sujet quasi ( hélas... ) universel que l'école et l'éducation, je suis sûre que tout le monde a bien un petit quelque chose à dire... :D

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MessagePosté: Lun Janvier 30, 2006 18:30 
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Inscription: Jeu Septembre 02, 2004 17:44
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Je crois que les gens confondent parfois instruction et éducation. Peut être à cause du nom du Ministère qui chapeaute les professeurs. Les parents sont là pour éduquer leurs enfants, et l’école les instruits (les parents offrent heureusement une base d’instruction). De nos jours les enfants arrivent parfois à l’école non éduqués. Du coup ils réagissent mal face aux contraintes. Le professeur passe plus de temps à faire la police que de temps à transmettre un savoir.
Un autre problème réside aussi dans l’enseignement des prof fournis à l’IUFM (institut universitaire de formation des maîtres en France). Pas mal de « prof de prof » sont des universitaires, qui ne sont jamais allés sur le terrain.
Je remarque aussi que les institutions surprotègent « l’enfant ». Les punitions corporelles sont strictement interdites, et même mettre au coin n’est plus toléré dans le monde de l’enseignement et des centres aérés (cela crée un traumatisme paraît-il…). Il faut arrêter de prendre les enfants pour des adultes. Ils ont leur logique, leur vision manichéenne du monde. Certes, il est préférable d’expliquer pourquoi une chose « est mal », mais il s’avère tout de même que ne jamais sévir laisse à l’enfant un sentiment d’impunité permanente. Et tout ce qu’ils disent n’est pas parole d’évangile, le drame d’Autrau est aussi là pour le confirmer.
Enfin, tout cela n’engage que moi, mais je crois qu’il faut reconnaître que l’école à l’ancienne avait du bon. Même pour la blouse et l’uniforme, qui dans cette unicité masquaient les différences sociales et n’étaient pas source de convoitise.
Mais les temps ont changé : on ne peut plus apprendre un métier sans être sûr que le marché ne sera pas saturé à l’issu de ses études. La TV crée une homogénéisation des besoins et des choix, l’Education Nationale fonctionne à l’économie, fait des réductions d’effectif et de personnel drastiques. Le pire étant qu’elle devient libérale, se fixant des objectifs de résultat d’ordres financiers.


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 Sujet du message: L'école en questions
MessagePosté: Jeu Février 02, 2006 02:12 
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Inscription: Jeu Avril 07, 2005 12:17
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Pour ma part ; je pense que les enseignants ont en quelque sorte démissionnés de leur travail, car pendant un moment j'étais dans une classe où tout le monde s'insultait, criait, bref on n’arrivait même pas à entendre ce que disait le prof, mais ils ne cherchaient pas à faire taire les élèves, il continuait son cour (ce qui ne servait strictement à rien; puisque l'on n’entendait rien à part les élèves). Donc ; je pense que maintenant les enseignants viennent juste histoire de faire leurs cours et puis ils se disent "ils ont entendus, compris ou non, tant pis, moi au moins je suis venu, j'ai fait mon cour.".

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 Sujet du message: Re: L'école en questions
MessagePosté: Jeu Février 02, 2006 09:21 
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Bonjour Chimère

je ne trouve pas que ton débat fasse un "bide", mais ce n'est pas non plus le genre de questions auxquelles on peut répondre sans réflexion.

Chimère a écrit:
Alors voilà, comment voyez-vous l'école aujourd'hui ? Remplit-elle toujours son rôle d'éducation et d'enseignement, ou pensez-vous qu'elle aie besoin d'un serieux ravalement de façade ?

Ici en France on n'arrête pas de faire des ravalements de façade et de faire changer aux professeurs leurs méthodes de travail, leurs programmes, et je pense que ça ne sert à rien qu'à les perturber et les décourager. De surcroît, bonnes comme mauvaises réformes sont systématiquement combattues par les syndicats à cause du ras le bol causé par cette avalanche de mesures.
Le plus étonnant c'est que du coup rien n'a changé en profondeur entre l'époque où je fréquentais le système scolaire et maintenant. J'ai eu mon bac en 1978 et ma fille est aujourd'hui en 3e.

Citation:
Et aussi, en avez-vous de bons souvenirs ? Que vous a-t-elle appris, et que ne vous a-t-elle pas appris ?

J'en ai de très mauvais souvenirs, je n'ai pas réussi à m'adapter à la lenteur des cours et de l'enseignement et j'ai quitté le système dès que j'ai pu. Je le paie encore aujourd'hui par le manque de diplôme.
J'ai pris part aux réunions d'il y a deux ans sur la redéfinition du collège et j'ai pu constater que de plus en plus de professeurs étaient conscients du problème que pose le décalage tant du côté des élèves en difficulté que de celui des élèves brillants qui se découragent du fait du rythme trop lent des cours. Mais la priorité est mise sur les premiers, ce qui est normal, et il ne reste plus de moyens pour s'occuper des autres, ce qui prive certainement notre société d'éléments de valeur.

Citation:
Si vous le pouviez, quelles réformes de fonds ( et sérieuses, la distribution gratuite de Carambars à la récré, je ne suis pas sûre que ça face avancer le débat... ) y apporteriez-vous ?

Malheureusement il n'y a pas de solution au dilemne. Le collège unique est le seul moyen de faire se rencontrer des enfants d'origine sociale différente, ayant un soutien très variable chez eux. Mais il ne permet pas de bien suivre les cas extrêmes. Les classes de niveau résoudraient ce problème, mais sont stigmatisantes psychologiquement pour les jeunes et ce n'est pas mieux.
La plus grosse difficulté je pense réside dans l'absence de mesures possibles pour sanctionner les plus grosses dérives. Les gamins qui frappent un prof, manquent sans arrêt (mon neveu est un spécialiste de l'école buissonière, il est en 4e), perturbent leurs camarades, ne peuvent être exclus avant l'âge de 16 ans. On les "parque" donc au fond de la classe en comptant les années et en espérant que les autres tiendront le coup malgré les perturbations. Au mieux on se les refile de collège en collège comme une patate chaude dont personne ne veut. Il serait bon de trouver une solution à ce problème.
Parallèlement, dans beaucoup de familles deshéritées (je vis dans un département très pauvre où une majorité de familles ne survivent que grâce à l'aide sociale), à 16 ans il faut aller travailler, peu importe d'être au milieu d'un CAP ou encore en 4e (il y en a beaucoup). Ménage, travaux agricoles au noir sont la seule perspective de ces jeunes, à moins qu'ils choisissent la délinquance. L'important pour la famille est qu'ils apportent leur écot financier à la maison.

Citation:
Comment voyez-vous le rôle des parents par rapport à celui de l'école ?
Comment expliquez vous ses différents problèmes ( violences, absentéismes, échec scolaire etc... ) ?

Je pense que les problèmes de l'école sont ceux de la société et que l'école ne peut résoudre par miracle les problèmes rencontrés hors de celle-ci.
La démission des parents est flagrante, que ce soit parce qu'ayant réussi ils travaillent 14 heures par jour et ne voient leurs enfants que le week-end, culpabilisant à mort et donc se montrant très laxistes, ou à l'inverse parce qu'étant rejetés par la société ils ne voient pas de raison d'enseigner à leurs enfants le respect de celle-ci, et partant de l'école.
Plus personne ne croit à l'ascenseur social que pourrait représenter l'école, parce que chacun a autour de lui qqn qui a bac+5 mais vit du RMI et ne trouve pas de boulot. La plupart des gens sont conscients du fait qu'ils ne valent rien sur le marché du travail comparés à un habitant du tiers-monde qui accepte de bosser comme un esclave.
L'inquiétude sociale est selon moi le premier facteur d'insécurité dans l'école et de mépris pour l'éducation. A quoi ça sert de travailler en classe si c'est pour gagner le smic et être plus souvent au chômage qu'à travailler ? Pour les parents, pourquoi dépenser de l'argent pour l'éducation des enfants et se priver de tout alors que ça ne leur servira à rien ? Je force un peu le trait, mais je suis l'écho des parents qui m'entourent.
Dans les pays où les études sont un ascenseur social, les professeurs sont respectés, il y a des classes de 40 ou 50 gamins où on entendrait une mouche voler. Ce qui me fait dire que le soi-disant problème de l'école n'est pas un problème d'école.


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