Au Canada, les mots couguar, lion de montagne, puma et panthère servent à désigner une seule et même espèce à laquelle les scientifiques donnent le nom de Felis concolor. Le couguar est l'une des trois espèces de félins sauvages (félin est le nom générique qui désigne les membres de la famille des félidés) indigènes du Canada; le couguar est plus gros que les deux autres espèces, soit le lynx roux et le loup-cervier, et sa queue est beaucoup plus longue.
Au Canada, l'aire de répartition du couguar correspondait autrefois à celle de sa principale proie, le cerf; elle couvrait la côte Ouest au sud de 60° de latitude N, les prairies, les forêts du sud de l'Ontario jusqu'à la vallée inférieure de la rivière des Outaouais, la vallée du Saint-Laurent au Québec, et le Nouveau-Brunswick. De nos jours, ce grand prédateur n'est commun que dans l'Ouest.
Au Canada, on trouve quatre sous-espèces de couguar. La sous-espèce indigène de l'est du Canada F.c. cougar (Kerr) figure sur la liste des espèces en danger de disparition dressée par le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada; ce même statut lui a été attribué sur le plan international par la Convention sur le commerce international des espèces de flore et de faune sauvages menacées d'extinction. Certaines sources la considèrent déjà disparue. (Le couguar de l'Est que l'on trouve dans le sud de la Floride constitue une autre sous-espèce.) Les trois autres sous-espèces canadiennes du couguar ne se rencontrent que dans l'Ouest. F.c. missoulensis (Goldman) vit dans le sud-ouest de l'Alberta et dans le centre de la Colombie-Britannique, F.c. oregonensis (Rafinesque) vit dans la chaîne Côtière de la Colombie-Britannique et F.c. vancouverensis (Nelson et Goldman) n'est indigène que sur l'Île de Vancouver.
Bien que des populations bien établies ne se trouvent que dans les régions boisées de la Colombie-Britannique et de l'ouest de l'Alberta, des couguars ont été signalés à l'occasion, depuis les dix dernières années, dans toutes les provinces sauf sur l'Île-du-Prince-Édouard. Au moins quelques-unes des observations faites dans les provinces de l'Est (soit l'aire de répartition de la sous-espèce Kerr, en danger de disparition), étaient en réalité des couguars de l'Ouest échappés de captivité; les autres observations sont encore mises en doute. Au Canada, le dernier couguar de l'Est a été abattu près de la frontière du Québec et du Maine en 1938 et ses restes sont conservés à l'Université du Nouveau-Brunswick. Bien que, depuis ce temps, il n'y ait eu aucune preuve incontestée de l'existence de la sous-espèce Kerr, les couguars sont si difficiles à observer que les scientifiques sont divisés quant à la disparition de la sous-espèce Kerr.
Les caractéristiques physiquesParmi les félins du Nouveau Monde, le couguar ne le cède en grosseur qu'au jaguar. Comme tous les félins, il a un corps souple, musclé et trapu, une poitrine forte et la tête ronde et courte. Il a de longues vibrisses et de grands yeux. L'une de ses caractéristiques est sa longue queue, qui assure son équilibre.
La taille et le poids du couguar varient considérablement d'un secteur à l'autre de son aire de répartition. Chez toutes les races, les mâles adultes ont un poids 1,4 fois plus élevé que celui des femelles. Dans le sud-ouest de l'Alberta, le poids moyen des mâles adultes est de 71kg et celui des femelles adultes, de 41kg. En Amérique du Nord, la longueur totale du corps d'un mâle adulte est légèrement supérieure à 2m; celle de la femelle adulte est légèrement inférieure à 2m.
Le pelage du couguar d'Amérique du Nord varie du fauve rougeâtre ou gris fauve au brun chocolat foncé. L'arrière des oreilles et le bout de la queue sont noirs et la face porte des taches noires. À la naissance, les petits ont un pelage tacheté, mais les taches disparaissent avant la fin de la première année.
Le couguar est capable de saisir et de déchiqueter de grandes proies. Ses membres antérieurs et son cou sont exceptionnellement forts. Ses puissantes mâchoires aux longues canines ouvrent très grand et lui permettent de serrer et de retenir des proies d'un poids supérieur au sien. Le couguar a en outre des dents spécialement adaptées pour couper la viande, les tendons et les muscles.
Comme tous les félins, le couguar a cinq doigts aux pattes avant et quatre aux pattes arrière. Chacun porte une griffe qui se rétracte pendant la marche, mais dont l'animal se sert avec une grande efficacité lorsqu'il saisit une proie. Les membres antérieurs et leurs griffes sont plus grands que les membres postérieurs, ce qui constitue également une adaptation à la capture de grandes proies.
Les premiers Européens arrivés au Canada ont aussi considéré le couguar comme un ennemi. L'animal avait acquis sa mauvaise réputation en s'attaquant au bétail et, parfois, aux humains. Une guerre sans merci lui a été livrée par tous les moyens disponibles, depuis les meutes de chiens et les pièges jusqu'au poison en passant par des primes pouvant atteindre 50$. Le couguar a disparu presque complètement de l'est du pays. Heureusement, il restait suffisamment de zones sauvages pour permettre au couguar de l'Ouest de survivre. Les primes n'existent plus et, de nos jours, grâce à un aménagement avisé, les couguars réapparaissent dans leurs anciennes aires de répartition.
Les couguars sont presque insaisissables et évitent habituellement les contacts directs avec les humains. Champions du camouflage, ils restent parfois cachés même lorsqu'on les approche de très près. En suivant la piste d'un couguar un jour d'hiver, un chercheur se trouvait à peine à un mètre de sa cachette sous une grosse épinette, quand l'animal en est surgi d'un bond pour s'enfuir. On peut rarement l'observer, et les empreintes dans la neige sont habituellement le seul signe de son passage. - Source :
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