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 Sujet du message: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 12:24 
Bonjour,

Je suppose que tout le monde ici a déjà entendu évoquer le mot "Uchronie", cette vision d'un temps parallèle ou le cours de l'Histoire (la Grande Histoire) ne se serait pas exactement déroulé comme notre Histoire passée offcielle. C'est, pour de nombreuses personnes, une fantaisie, une vision de l'imagination pour écrivains et pseudo-historiens en recherche de figure de style fantastique et des fois en mal d'inspiration avec des suppositions somme toute assez approximative.... (Et si Napoléon avait gagné Waterloo...Et si Kennedy n'avait pas été assassiné... Et si La Russie n'était pas devenue bolchevique, Et si ma tante en avait eu ? etc...) Cela va pourtant plus loin : sans renter dans le sujet compliqué des univers parallèles se multipliant à l'infini avec à la clé une déviance, une modification des événements de notre vie personnelle et de nos vie collectives, il faut reconnaître que cela entraîne toujours de drôles de questions : existe-t-il une Terre parallèle (un autre temps) où je suis déjà mort, voire où je ne suis pas né... existerait il même une Terre parallèle ou je serais encore vivant, alors qu'ici, je serais déjà mort ?

A chaque fois que je pense à cette "Histoire" d'uchronie et de monde parallèle, je ne peux m'empêcher que notre Histoire a pu se jouer sur rien ou pas grand-chose... Juste quelques secondes... Voire une seule seconde. Même si cette seconde a pu entraîner une erreur de quelques minutes... Onze minutes exactement... Car, je pense, en fait, au cas de ce Monsieur Georg Elser, horloger et menuisier allemand de son état qui a voulu assassiner le chef de son pays, un certain Adolf Hitler et qui n'a échoué que pour un détail, je dirais un minuscule détail, tellement minuscule que même sa victime prévue a cru très très fort en un coup du destin.

Le menuisier-horloger Georg Elser avait tout prévu dans les détails les plus minutieux : l'endroit d'abord, la Bürgerbräukeller, cette fameuse brasserie de Munich où Hitler et tous ses camarades nazis commémorent tous les 8 novembre son putsch manqué de 1923, le jour bien évidemment, soit le 8 novembre 1939 et surtout l"heure, sachant que chaque année le Führer , Goebbels, Goering, Hess et Himmler arrivent généralement tous entre 19h30 et 20h00 et repartent à peu près tous ensemble, là encore, autour de 22h00, voire 23h00.

En bon professionnel, Elser prépare un mécanisme avec une horloge qui marche très bien, une charge explosive nettement suffisante puisqu'elle soufflera l'auberge, tuera 8 personnes, en blessera 16 autres grièvement à très exactement 21h20, mais ratant de peu Hitler qui vient de quitter celle-ci 11 minutes plus tôt à 21h09 très exactement, alors qu'il y était rentré pour un bref discours un peu avant 20h00.

Que s'est il passé ? Le mois précédent l'attentat, G. Elser a fréquenté l'auberge durant tous les soirs en tant que simple client pour bien préparer son coup, afin de savoir où il allait installer son matériel pour qu'il soit le plus efficace possible et surtout le régler le mieux possible pour que la bombe explose au bon moment. C'est là que, le matin de la fameuse réunion, tout va se jouer car lors de son réglage définitif, Elser veut bloquer le mécanisme de déclenchement pour 20h30. Il juge ensuite que cette heure n'est pas assez tardive et décide de repousser les aiguilles jusqu'à 21h00, mais dérangé par quelque chose (voisins de table, serveur ?) car il opère en plein coeur de l'auberge, son doigt ripe quelque peu sur le bouton qui actionne le remontoir et au lieu de fixer à 21h00, cela atteint 21h20 ! Bon tant pis, c'est "bon" quand même et il laisse comme cela ! On connait la suite...

Que peut on en retenir ? Que cette petite erreur (qu'on ne peut même pas qualifier de "vraie erreur") a changé l'avenir juste à ce moment ? C'est évident : qu'une petite manipulation de rien du tout avec un seul doigt entraîne un retard de 11 minutes et 66 millions de morts dans une barbarie de 6 ans ? C'est tout de même autre chose qu'une bataille, qu'une élection ou que les co**lles de ma tante... C'est le fait pour un homme seul qui a préparé tout seul, et de façon parfaite, un acte qui ne pouvait en aucun cas échouer.

D'ailleurs Hitler, qui était superstitieux (il était parti plus tôt ce jour là, en raison d'un orage sur Munich), a toujours exigé qu'on ne fasse rien à Elser jusqu'en 1945 car il pensant qu'il y avait là un "Coup du Destin". Il a demandé l'exécution de celui-ci qu'en avril 1945 quand il a su que tout était perdu. C'est d'ailleurs ce jour là qui est fixé par de nombreux historiens pour déclarer que le chef nazi était cette fois-ci bien convaincu que tout était fini. Et dans sa détresse et sa panique, il a encore eu le temps de penser à Georg Elser... Peut-être même qui il n'a jamais arrêté d'y penser.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Elser

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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 13:28 
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Une fois de plus, je ne vois pas où tu veux en venir. Des attentats ratés contre Hitler, il y en a eu en pagaille. Mais même s'il avait réussi, qui sait ce que l'avenir aurait donné ?

Hitler était fou. Il n'avait pas le sens des réalités et c'est en partie grâce à cela que les alliés ont pu gagner la guerre. Il voulait toujours tout plus grand, plus fort... Il s'est mêlé de stratégie là où il n'y connaissait rien. Il s'est mêlé d'armement là où il n'y connaissait rien. Etc.

Imagine maintenant que l'attentat ait réussi. Et que ce soit quelqu'un d'autre qui ait pris la suite. Quelqu'un d'aussi résolu mais avec les pieds sur terre. Il se pourrait que notre langue maternelle soit l'allemand aujourd'hui.

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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 13:36 
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Sans compter que sans les deux guerres mondiales, ”on aurait" un retard technologique de plusieurs années, voir d'une ou deux décénies. Pour le meilleur comme le pire...

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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 13:53 
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Près de 70.000.000 de morts et 25.000.000 de blessés, pour avoir un portable 10 ans plus tôt. Est-ce un véritable gain pour la société ?

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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 14:04 
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C'est un autre débat...
Mais il faut aussi voir les millions de personnes qui ont été sauvées grâce aux progrès de la science.

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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 17:36 
Arkayn a écrit:
Une fois de plus, je ne vois pas où tu veux en venir. Des attentats ratés contre Hitler, il y en a eu en pagaille. Mais même s'il avait réussi, qui sait ce que l'avenir aurait donné ?


Aucune idée, effectivement. Par contre des attentats dits "sérieux", il n'y en a eu que 4 (dont un a raté en raison d'une organisation bien aléatoire). L'attentat de Georg Elser a ceci de particulièrement important qu'il fut le seul à avoir été organisé et exécuté, au tout tout début de la guerre juste avant l'invasion de la France et que le plan génocidaire des nazis soient rentré pleinement en action, notamment vis-à-vis des juifs polonais et ukrainiens et surtout il n'est pas lié à un complot militaire ou d'espionnage. On est vraiment face à une personne seule, organisant toute seule son petit stratagème. Là, ou je veux en venir, c'est que jamais, un seul home n'a eu autant la possibilité de changer l'avenir car ce n'est pas seulement Hitler qui aurait été tué, mais toute la direction du parti nazi dont Goebells, Himmler, Hess, Von Ribbentrop, Streicher et surtout Bormann, défenseur du principe de la guerre totale. Le gouvernement nazi aurait été décapité en pleine guerre froide...

Citation:
Hitler était fou. Il n'avait pas le sens des réalités et c'est en partie grâce à cela que les alliés ont pu gagner la guerre. Il voulait toujours tout plus grand, plus fort... Il s'est mêlé de stratégie là où il n'y connaissait rien. Il s'est mêlé d'armement là où il n'y connaissait rien. Etc.

Hitler était peut-être fou (idée que je n'ai jamais entièrement partagée) mais il était entouré par des gens qui, eux n'étaient pas fous et qui savaient très bien le manipuler en jouant sur ses complexes, sa mégalomanie et sa folie des grandeurs

Citation:
Imagine maintenant que l'attentat ait réussi. Et que ce soit quelqu'un d'autre qui ait pris la suite. Quelqu'un d'aussi résolu mais avec les pieds sur terre. Il se pourrait que notre langue maternelle soit l'allemand aujourd'hui.

En tuant la plupart des dignitaires nazis, cet attentat aurait laissé le champ libre à un homme tel que Goering, c'est vrai, mais celui-ci, sorte de clone mussolinien, n'aurait jamais tenu la route face aux alliés comme Hitler l'a fait (et qui d'ailleurs n'y a jamais tenu quand on connait son attitude lors de la crise de Munich et de l'affaire des Sudètes)

Voila, je pense, ce qui serait arrivé :
Hitler, Goebbels et Hess sont morts, et les autres grièvement blessés. L'auteur de l'attentat est arrêté à la frontière suisse (comme dans notre temps) mais il est jugé et exécuté au début de l'année 1940 (il perd même 4 années de vie dans cette univers). Goering prend le pouvoir, mais il ne se sent pas de taille à attaquer la France et l'Angleterre car il n'est pas entièrement sur de son état-major qui dans sa grande majorité le méprise. Les funérailles d'Hitler ont lieu en grande pompe le 20 novembre 1939 mais ne changent rien à l'affaire.
A un moment Goering pense avoir une idée de génie en faisant appel au KronPrinz Frédéric Guillaume, le fils de Guillaume II comme "protecteur du Reich", lui-même restant chancelier. La Pologne reste partagée en deux zones d'occupation entre l'Allemagne et l'URSS pendant que le gouvernement Daladier reçoit le gouvernement polonais en exil qui sera installé, ô clin d'oeil de l'Histoire... à Vichy !
La drôle de guerre s'enlise, Goering s'aperçoit que le kronprinz est encore plus crétin que lui et qu'il n'arrive pas, lui non plus, à redonner confiance à l'armée allemande qui reste cantonnée sur la frontière.

Pendant ce temps là, la France continue à s'armer et à organiser sa stratégie militaire avec le Royaume-Uni. Celui-ci offre d'ailleurs sa technologie des radars à l'armée française dés juin 1940. Les français réussissent le tour de force de reconstituer une armée polonaise en exil (beaucoup de polonais ayant traversé les Balkans et réussi à rejoindre la France par la Méditérranée). Un état major allié (France, Royaume-Uni et son Commonwealth + la Pologne dite libre) s'installe à Reims et toute cela rend Goering de plus en plus perplexe et celui-ci finit par essayer de demander une sorte de compromis qui permettrait à la France et au Royaume-Uni de revenir sur leur acte de déclaration de guerre, mais c'est peine perdue, les alliés restent sur leurs positions...

Désirant rester sur des principes de fonctionnement démocratique, le gouvernement Daladier autorise, après les avoir reporté de trois mois, les élections législatives en septembre 1940. Le PCF, toujours suspendu (suite à l'occupation soviétique d'une partie de la Pologne) n'a pas le droit de présenter de candidats. Cette drôle de guerre qui s'éternise relance la propagande patriotique opérant un glissement à droite de la Fédération Républicaine et permet surtout le Front de la Liberté de Jacques Doriot de débarquer à la Chambre des députés. Avec l'aide des petits mouvements d'anciens combattants et du Front de la Jeunesse ("La France aux français"), se met en place un "Bloc National" qui nomme comme président du Conseil, un certain Louis Marin qui est favorable à une ligne dure vis-à-vis de l'Allemagne de Goering. Ce gouvernement un peu hétéroclite (puisqu'on y retrouvera un certain Georges Mandel et un illustre inconnu un certain Colonel de Gaulle) va gouverner la France jusqu'à le tout début de l'année 1941.

Ce qui inquiète les observateurs étrangers et notamment, allemands, c'est la montée du nationalisme français et ce côté vindicatif de plus en plus outrancier à la frange droite de ce "Bloc National" et notamment de ce Jacques Doriot... Un temps mis en veille à l'annonce de la guerre, des mouvements issu des anciens combattants commencent à relever la tête, notamment les "Croix de feu" créé par le Colonel de La Rocque, ancien combattant lui-même. Alors que la drôle de guerre a largement dépassée sa première année, des escarmouches ont lieu du côté de la Sarre en territoire allemand. En février 1941, des défilés galvanisant l'effort de guerre français ont lieu à Paris, à Lyon et à Marseille mais le plus important reste celui de Strasbourg organisé le 4 février 1941 alors que les trottoirs de la ville alsacienne sont couverts d'une neige épaisse, ce qui n'a pas empêché le public alsacien venu en nombre de venir acclamer les manifestants qui paradent au travers d'une organisation toute militaire. Louis marin à Matignon, commence à s'inquiéter d'un risque de débordements ultra nationaliste comme en février 1934.

Le Président de la République Albert Lebrun, suite à la défection de Louis Marin qui ne sait plus trop comment ménager la chèvre nationaliste et le chou attentiste, fait alors appel à Pierre Laval qui a toujours su ratisser large. Celui-ci forme un nouveau gouvernement (dit Laval V) le 15 février 1941 composé de bric et de broc, mais, coutumier du fait, celui-ci ne tardera pas à tomber sous les coups des députés bellicistes dés le début du mois d'avril. Dépité, le Président de la République décide alors de faire appel à...

(à suivre... ou pas)


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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 17:58 
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Etant moi-même amateur d'uchronies, j'ai bien apprécié tout ça.

Je remarque, avec une satisfaction assez personnelle, que vous n'avez pas oublié les Croix-de-Feu du Colonel de La Rocque, même si, petite précision, en 1939-40, après la dissolution de 36, le mouvement s'appelait Parti Social Français (il était à la fois nationaliste, mais avec un programme social très avancé). Chef d'un réseau de Résistance (réseau Klan, qui renseignait l'IS britannique), La Rocque lui-même fut déporté en forteresse par les Allemands en 1943, puis, comble du comble, jeté en prison à son retour en France en 1945 (le PCF avait, il faut le dire, la rancune tenace) !

Si vous appréciez les uchronies, je ne saurais trop vous conseiller l'excellent site suivant :

http://althistory.wikia.com/wiki/Altern ... istory:POD

Il en existe une version française, assez peu développée, pour l'instant.


Amitiés,


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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 18:27 
Exact pour le PSF qui est né, tel un phoenix, des cendres des Croix de feu (puisque ce mouvement avait été dissout en 1936), mais les français ne furent pas dupes. En 1939, le PSF, malgré son nombre d'adhérents étaient encore à la frange et tout le monde politique semblait le combattre en continuant à dénommer les membres du PSF comme des factieux du fameux mouvements des Croix-de feu de 1934.

Dans mon uchronie, dés 1940, surtout après la quasi disparition du PCF unique parti ouvrier, le PSF va relever la tête et cette fois-ci rappeler aux français son histoire, celle d'un mouvement essentiellement composé d'anciens combattante de la Grande Guerre (d'où le nom de Croix de Feu) à l'idéologie fortement sociale qui au moment du Front Populaire ne pouvait que faire de l'ombre à la SFIO de Léon Blum.


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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 18:33 
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On n'est quand même pas dans les conspirations et dossiers secrets. C'est plus une conversation de comptoir où l'on refait le monde. Je déplace dans le café.

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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 20:07 
Quoi qu'il en soit, dans ce monde ou Hitler et les principaux dirigeant nazis sont tous morts sous la bombe de Géorg Elser, le IIIème Reich de Goering a raté le virage et fait appel à la nostalgie des Hohenzollern. Ils ont repoussé Guillaume II, jugé trop vieux et fait appel au fils en tant que rassembleur mais celui-ci absolument pas formé à ce rôle, et il va faillir à sa tâche avec un chancelier Goering désemparé qui voit monter le nationalisme français, alors que le pacte de non agression signé avec Staline n'a fait que rapprocher un peu plus l'Armée Rouge des portes de Berlin.

La France, qui ne sait pas trop sur quel pied danser mais qui va se réarmer rapidement en se rapprochant du Royaume-Uni et de son Commonwealth afin de créer une force capable de résister à l'expansionnisme germanique. De plus en plus de voix commencent d'ailleurs à s'y faire entendre pour mettre fin à ce danger. peut-être que les gens ont le sentiment qu'ils ont échappé à quelques choses de terrible.

C'est alors que le Président Albert Lebrun fait appel au vieux Maréchal Pétain qui constitue un gouvernement d'union nationale ou figureront même certains ministres SFIO, mais celui fait la part belle au PSF du Colonel de La Rocque. Dans ce Gouvernement, on trouve de tout, y compris ce fameux Colonel de Gaulle qui de sous-secrétaire à la guerre a fini par monter d'un cran et devient Ministre de l'armement. De plus en plus vindicatif, sans être forcément jusque-boutiste, le colonel De Gaulle sent qu'il a une carte à jouer.

1941 se passe quelque peu dans la confusion et finit par se terminer sur les événements de Bad-Bergzabern. en effet la veille de Noêl 1941, suite à un échange de coups de feu, une unité de la 8ème armée Française a décidé de poursuivre des soldats allemands jusqu'à la petite ville de Bad-Bergzabern. La guerre commence au moment où on ne l'attendait pas. Plus tard les historiens se disputeront pour savoir si ce "coup" avait été préparé de longue date mais sans se mettre d'accord. Quoiqu'il en soit, le 27 décembre 1941, le reste de la 8ème armée venue rapidement à la rescousse s'empare de Lindau puis de Neustadt. Goering qui était préoccupé de la situation à l'est, près de la frontière soviétique est pris de court et donne après quelques heures d'hésitation, l'ordre de la contre-attaque, les français sont repoussés à la frontière au tout début de janvier 1942. La Wehrmacht qui soupçonne la France de tester ses forces décident de ne pas en rester et le général Von Rustett décide de passer à l'attaque malgré les contre ordres de Goering. A Berlin, la pression de la rue est tellement forte que Goering est contraint de démissionner et de laisser le pouvoir à l'amiral Erich Raeder qui déclare la nation allemande en danger.

Au début du mois de Mai 1942, les allemands ont réussi une percée en direction de la France mais le Colonel De Gaulle, d'abord promu Général de division en décembre puis de corps d'armée, 6 mois plus tard par le maréchal Pétain décide une contre-attaque dés le 24 mai pour empêcher ceux-ci d'atteindre la mer et dés le début juin, en se fiant à son expérience de 1914 et sa vision de la guerre de mouvement, décide d'opérer un mouvement tournant, bloquant ainsi les panzers aux portes de Paris. Le 18 juin 1942, les allemands refluent sur la Marne et l'Aisne et la capitale est provisoirement sauvé.

C'est à ce moment là (22 juin 1942) que les soviétiques décident de lancer leur grande attaque dite de libération des peuples de l'Europe ("opération Krasnyi") . Profitant de l'effet de surprise dite de la molinya voyna (guerre éclair), les russes s'emparent de toute la partie polonaise rattachée au Reich en moins de quinze jours, la Poméranie allemande est alors envahie dans les premiers jours de juillet. Les première unités de l'Armée Rouge parviennent sur l'Oder le 15 juillet 1942. malgré un pilonnage de la Luftwaffe, les soviétiques ne reculent pas et tentent de poser des barges pour passer le fleuve et marcher sur Berlin.

En Allemagne, c'est la panique et de nombreux réfugiés commencent à affluer vers l'ouest et notamment vers la Bavière et la Rhénanie. Raeder, le Reichsführer demande une armistice aux français. Pétain et De Gaulle, devenu généralissime acceptent à la condition expresse que l'armée allemande évacue rapidement le sol français et que la Rhénanie soit démilitarisée comme avant 1934. L'amiral Raeder accepte et l'armistice est signé le 25 août 1942. Le 26 août suivant, le général De Gaulle remonte les Champs-Elysées devant une foule en liesse !

Mais à l'Est la situation empire. En Allemagne, un insurrection communiste dirigé par un certain Wilhelm Pieck entré clandestinement s'organise dans le Brandebourg et pendant que les soviétiques tentent de marcher sur Berlin, la guerre civile commence à menacer toute la partie orientale de l'Allemagne. l'Amrial Raeder décide de lancer toutes ces forces sur le front est et parvient à repousser l'attaque des soviétiques qui décident unilatéralement de reculer sur la Vistule. Fin septembre 1942, le front semble s'être stabilisé lorsqu'une vague d'attentats secouent les usines d'armements du Reich dans presque toute l'Allemagne. C'est le signe de la contre-attaque pour les russes qui sont de nouveau sur l'Oder et la Neisse en novembre 1942, l'hiver va être rude...


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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Sam Mai 09, 2015 23:51 
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Inscription: Lun Novembre 28, 2005 19:28
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Belle histoire, plutôt crédible.
LeChalenar a écrit:
C'est alors que le Président Albert Lebrun fait appel au vieux Maréchal Pétain qui constitue un gouvernement d'union nationale
Par contre, là, il y a un hic, non ?

Pétain a refusé par deux fois d'intégrer le gouvernement de Daladier (donc du président Lebrun). Il a fallu la défaite de 40 pour que Pétain accepte de revenir au gouvernement. Il était contre la guerre contre Hitler ce qui l'a décidé à reprendre du service. Il était ainsi conforme avec ses idées.

S'il n'y a pas de guerre, ni de défaite, il n'y a aucune raison de rappeler Pétain. Qui n'en a aucune non plus d'accepter un poste.

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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Dim Mai 10, 2015 08:50 
Sauf qu'il y a eu de nouvelles élections en septembre 40 (normalement prévue en juin) et qu'elle a entraîné un fort glissement à droite au sein de laquelle les mouvements nationalistes sont prédominants. La France est toujours en guerre et face au risque de parcellisation de la vie politique bien éloignée de la chambre bleu horizon de 1914, le Président de la République a fait appel à Pétain assisté d'un De Gaulle qui monte en puissance.

Pourquoi Pétain et De Gaulle ? Tout simplement parce que jusqu'à la fin des années 1920, ceux-ci était très proches l'un de l'autre (De Gaulle n'a pas donne le prénom Philippe à son fils sans raison) et s'ils se sont éloignés l'un de l'autre durant la décennie suivante, je pense que face à l'adversité, ces deux personnalités vont de nouveau se rapprocher, bien que je pense que dans cette uchronie, dés 1943, De Gaulle va se débarrasser d'un homme qu'il va considérer comme dépassé...


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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Dim Mai 10, 2015 10:45 
L'année 1943 va marquer un tournant. Pétain fatigué, usé, ne sait plus trop ce qu'il fait là et le Genéral De Gaulle n'a pas le temps d'attendre de nouvelles élections. Il décide dés lors d'organiser un coup de force mais avec l'assentiment du Peuple en lançant un référendum en janvier 1943. La IVème République est créée, Lebrun contraint de démissionner remet les pleins pouvoir au Général de Gaulle qui décide de cumuler les rôles de Président de la République et de Président du Conseil, Maurras est aux anges, De la Rocque ne voit rien à dire et Léon Blum, bien que très atterré par cette attitude ne semble pas trop se manifester. De Gaulle pense cependant à lui en lui remettant le fauteuil de Président du Conseil Constitutionnel, nouvel organe de la République, et qu'il finit par accepter. Seuls les communistes organisés en secret et un certain François Mitterrand, obscur politicien, qui est outré par la conduite de De Gaulle à l'égard du vieux Maréchal appellent à résister à ce qu'ils dénomment un "coup d'Etat". Le politicien sera arrêté pour le motif de complot contre l'Etat, mais il saura attendre son heure.

Pendant ce temps là, en Allemagne, cela s'agite aussi beaucoup : un certain Balduch Von Schirach fait des déclarations enflammés auprès de la jeunesse allemande et, associé avec l'ancien gouverneur de Pologne, alors reprise par les russes, un certain Hans Franck, il crée le "Wohlfahrtsausschuss" qui déclare la patrie en danger. L'amiral Raeder qui dirige le pays ne sait trop que penser mais face à l'engouement patriotique décide de soutenir le mouvement qui enrôle de plus en de plus de volontaires, y compris des femmes et des jeunes adolescents. L'affrontement face à l'armée soviétique est dés lors très violent et en quelques semaines on peut compter plusieurs centaines de milliers de morts de part et d'autre et les russes se voient de nouveau contraints de reculer aux abords de la Vistule en juin 1943, créant ainsi une sorte de no man's land en Pologne occidentale. Malgré une courte joie en Allemagne, la situation n'est pas stable, certains responsables militaires dénoncent l'incapacité de Raeder de savoir gérer le conflit, surtout depuis que les communistes allemands relèvent la tête dans l'ombre. Des arrestations arbitraires sont organisées et des milliers de gens sont fusillés... Face à ce qui commence à ressembler à un désastre, Mussolini décide d'envoyer 20.000 hommes de troupe sur le front de l'Est dés le 12 septembre 1943, pour aider les allemands, ce qui ne ravit pas tous ses compatriotes.

En France, les avis sont partagés, certains voudraient aider les allemands, mais l'aversion pour les nazis reste trop forte. C'est à ce moment que De Gaulle décide de se lancer dans la bataille. Sur le simple prétexte qu'une colonne de soldats allemands a été observée manoeuvrant sur la rive gauche du Rhin, normalement démilitarisée, le général décide d'envahir l'Allemagne le 10 octobre 1943. En 15 jours, les troupes françaises sont à Cologne, Bonn, Francfort et Stuttgart. Churchill fait semblant de s'étonner et Roosevelt de s'inquiéter et Mussolini déclare à qui veut l'entendre qu'il s'agit là d'un coup de poignard dans le dos. En fait, à l'ouest, tout le monde est d'accord, l'invasion française va permettre d'effectuer une pierre deux coup : renverser le pouvoir nazi, incapable de prendre les bonnes décisions, occuper un pays menacé de guerre civile et par un coup d'état communiste et, enfin, surtout permettre à une véritable armée de faire face aux avancées soviétiques. Les anglais, à leur tour, décident d'entrer en jeu. Ils débarquent au Danemark et envahissent l'Allemagne par le nord. Kiel est prise le 2 novembre 1943 et Hambourg, le 9 novembre. les forces franco-polonaises et anglaises font leurs jonction du côté de Kassel le 18 novembre 1943.

L'amiral Raeder démissionne aussitôt et Julius Dorpmueller est nommé chancelier du Reich. C'est le premier chancelier du Reich non nazi au pouvoir depuis l'avènement de Hitler en 1933. Celui-ci négocie avec les alliés et seule la partie occidentale de l'Allemagne est occupée militairement, les français occupant la rive gauche du Rhin et le Bade Wurtemberg et les anglais la Basse Saxe et le Hanovre. Cette occupation n'est d'ailleurs pas trop sévère et suite à un semblant de dénazification, la mise en place d'une armée de coalition entre français, anglais, allemand, polonais et italiens est organisée pour faire face à l'Armée Rouge, mais le temps presse. Durant la fin de l'année 1943, des insurgés communistes prennent le pouvoir en Hongrie, en Yougoslavie et en Slovaquie. le 21 décembre 1943, les allemands sont obligés d'évacuer l'ancienne république des Sudètes ravagée par une guerre civile. Profitant de l'hiver 1944 très rigoureux Staline lance une offensive sur plusieurs points du front et les Russes s'emparent de Dresde le 8 janvier 1944 et de Cottbus le 14 janvier de la même année. Dés les premiers jours de février 1944, Berlin est attaqué et les armées alliées, obligées de reculer. Le 5 mars, Berlin n'est plus qu'un champ de ruines et les russes marchent en direction de l'Elbe et du Rhin. L'armée Rouge sait que les alliés ne s'entendent pas trop en eux et ils veulent profiter de cette mauvaise organisation pour tenter l'invasion de l'Europe.

Aux USA, l'opinion public déjà perturbée par la guerre en Europe, commence à fortement s'inquiéter dés le début de l'année 1944, d'autant plus que De Gaulle et Churchill viennent demander l'aide de l'armée yankee à la fin du mois de janvier 1944. Après de longues discussions, Roosevelt reçoit le feu vert du congrès pour intervenir en Europe, et le 6 juin 1944 (date historique), les premières troupes américaines débarquent en Europe continentale. Celles-ci, afin de n'être pas trop proches des zones de combat décident de s'installer en France, dans la petite région paisible de Normandie qui ne s'attendait pas à voir débarquer une telle armada. A Paris et à Londres, on commence à respirer.


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 Sujet du message: Re: Onze minutes qui pouvaient changer le Monde !
MessagePosté: Dim Mai 10, 2015 23:08 
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Inscription: Jeu Août 11, 2005 21:23
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Bonne initiative que de déménager ce fil, pour autant intéressant.

Le Chalenar, vous devez connaître cette initiative :

http://www.1940lafrancecontinue.org

dont le centre de divergence ne se produit qu'après, au moment de l'invasion allemande.

C'est Jacques Sapir qui chapeaute cette uchronie, avec une légère orientation ""de gauche"", si je puis dire, alors que la vôtre (je me trompe peut-être sur vos intentions...) me semble plutôt ""de droite"". Il n'y a aucun jugement de valeur dans l'un ou l'autre cas, bien évidemment. On sait bien que la Résistance elle-même transcendait les positions politiciennes, puisqu'on retrouvait de tout à Londres et Alger, du PCF à l'Action Française.

Je n'ai pas encore eu le temps de lire en détail vos dernières contributions, mais je n'y manquerai pas.


Amitiés,


Logos


PS : il est vrai, comme le souligne Arkayn, que Pétain n'a accepté de jouer le rôle du recours providentiel qu'en juin 40, alors que nous étions au fond du gouffre. Aurait-il été sollicité dans le cas où la France se trouvait en position de force ? Nombreux sont ceux qui ont décelé chez lui une certaine tendance au défaitisme. Quand il a accepté de "faire don de sa personne à la France", selon ses termes, c'est immédiatement pour légitimer l'armistice (une pilule difficile à avaler...) et déclarer, comme en 1917, vouloir attendre les Américains.
De plus, il exact que Pétain et De Gaulle étaient fort proches, jusqu'à ce qu'une querelle de plume les sépare (et querelle d'égo, bien évidemment).


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