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 Sujet du message: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 16:40 
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Inscription: Mar Janvier 03, 2006 23:25
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Citation:
L'arrivée de l'évaluation par compétences suscite des remous. Chez les enseignants et les parents.

Dans quelques années, les élèves ne seront peut-être plus évalués grâce à des notes chiffrées mais avec des smileys, ces petites têtes jaunes populaires sur Internet qui sourient, pleurent ou clignent de l'œil. Sans aller jusqu'à cette caricature qui existe néanmoins dans certaines écoles primaires, les habituels zéro ou dix en dictée sont en passe d'être remplacés par une évaluation par «compétences». Déjà répandue dans la majorité des écoles, cette évaluation détaillée dans un «livret de compétences» comporte des dizaines d'items, considérés comme «acquis», «pas acquis» ou «en cours d'acquisition» par l'enseignant. Il s'agit par exemple de savoir si l'élève «reconnaît le présent du futur», résout des «problèmes de longueur et de masse » ou «est sensible aux enjeux esthétiques d'un texte littéraire».

«C'est une révolution silencieuse», explique Jean-Michel Blanquer, le directeur général de l'enseignement scolaire, au ministère. Cette année, tous les collégiens de troisième sont censés être évalués de cette façon. C'est pourtant loin d'être le cas tant la résistance de certains enseignants à cette nouveauté est grande. Ils déplorent «le jargon» de certains items et le manque de précision de l'évaluation. «Je ne vois pas en quoi les mauvaises notes traumatisent les élèves, elles peuvent au contraire leur donner un coup de fouet et les motiver, détaille Joséphine Truil, professeure de physique en région parisienne. Le problème avec l'abandon des notes, c'est que les parents ne savent plus comment situer leur enfant. Certains pensent qu'il est très fort en sciences, alors que les compétences principales du carnet ne sont pas validées.»

Le système demande en revanche «trois fois plus de temps en correction». Autre écueil pour les enseignants, la mise en place des fameux «carnets» impose des réunions «incessantes» pour que tous se mettent d'accord sur la signification des items et les valident ensuite ensemble. Il n'est plus possible de remplir chacun sa moyenne trimestrielle de son côté. «Déroutée au départ», Stéphanie, professeur de lettres, à Nice, reconnaît néanmoins que certains élèves se sentent «plus encouragés et valorisés. Ils progressent, car ils savent après chaque évaluation quelle est la compétence à retravailler. Pour eux, c'est plus précis qu'une note». Ils ont aussi «arrêté de se focaliser sur le demi-point qui leur manquait et qui me faisait perdre un temps précieux».

Différents d'une école à l'autre

Mis à part le Sgen et l'Unsa, les syndicats d'enseignants sont sceptiques. «On demande au ministre de suspendre l'instauration de ce machin », s'exclame Roland Hubert, responsable de la pédagogie au Snes, principal syndicat des enseignants du secondaire, qui recommande à ces derniers de boycotter les évaluations: «Comment voulez-vous, par exemple, évaluer des compétences sur le savoir-être? Cela n'a aucun intérêt. Les carnets sont par ailleurs différents d'une école à l'autre, d'un collège à l'autre, comment les comparer?»

Certes, l'OCDE et l'Union européenne recommandent une telle évaluation. Et nombre de pays se sont engagés sur cette voie. Mais si ce système par «compétences » fonctionne bien en Finlande, tel n'est pas le cas du Québec ou de la Suisse. Selon un rapport de l'inspection générale datant de 2007, «la suppression du mode traditionnel d'évaluation dans ces pays a suscité des réactions fortes, aussi bien chez les parents, les enseignants que chez les simples citoyens ; réactions qui traduisent tout à la fois le sentiment de ne plus comprendre les objectifs de l'école, de ne plus maîtriser les attentes de l'institution envers les enfants, et la crainte de voir vaciller un ensemble qui sert de repère solide à toute une société».

Jean-Michel Blanquer balaye ces objections car «les phases d'adaptation sont toujours longues dans l'éducation nationale», rappelle-t-il, «nous souhaitons simplement une approche de l'évaluation plus constructive et individualisée qu'aujourd'hui. L'approche n'est pas moins exigeante et nous ne voulons pas la mort des notes, elles sont complémentaires».


http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... -notes.php

Pour ma pare je trouve cela aberrant, bien que déjà instaurée dans certains pays ou établissement la méthode reste critiquée de part et d'autre, l'intérêt unique serait il de ne plus discréditer les mauvais élément au profit des bons selon une échelle des valeurs invisible, j'en ai peur.

Bien évidement ici on ne parlera pas de politique mais uniquement du système de notation en question et sa réelle utilité, charte oblige.

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ha ha ha what a story mark !!


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 17:42 
Je parle en connaissance de cause : notre système éducatif part à volo.
Cela commence par les profs, à qui on fait étudier tous les grand auteurs français, de Montaigne à Francis Ponge, durant le CAPES, à qui on enseigne l'ancien français, le latin et le grec... Et qui se retrouvent au final devant des élèves qui ne savent ni lire ni orthographier correctement leur nom de famille !
Je vous assure que la douche est glacée quand on est face à ses premières classes.
Je passerai sous silence le projet proposé récemment de payer les élèves pour qu'ils aillent en cours et pallier ainsi à l'absentéisme...
Et maintenant, un nouveau système de notation par "compétences"... Je vous assure que pour l'avoir essayé, ce système est à ch... Les élèves s'en foutent royalement, et ne comprennent même pas quels sont leurs domaines d'excellence ou d'échec puisqu'ils ne comprennent pas leur grille de compétences...
Rien de tel qu'un 2 ou un 18, pour remettre les paresseux d'aplomb et motiver les meilleurs. Je vais paraître vieux jeu, mais c'est dans les vieilles marmites qu'on fait décidément les meilleures soupes !


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 17:59 
Amélie_mélo a écrit:
Je parle en connaissance de cause : notre système éducatif part à volo.

C'est "volontaire" ce "jeu" de mots ?? :shock: (où as tu fait trop de latin ?)

Citation:
Rien de tel qu'un 2 ou un 18, pour remettre les paresseux d'aplomb et motiver les meilleurs. Je vais paraître vieux jeu, mais c'est dans les vieilles marmites qu'on fait décidément les meilleures soupes !

Mouais... Je penserais plutôt qu'il ne faut pas estimer la valeur et la capacité de qulequ'un sur une, voire sur quelques notes... Mais bon.


Dernière édition par la chambre bleue le Jeu Octobre 28, 2010 18:17, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 18:12 
Euh oui, c'était volontaire. L'expression exacte est à "vau-l'eau"... Mais je voulais montrer que cette déchéance qui guette le système éducatif est bien le fait de volontés dites supérieures, qui n'ont jamais enseigné de leur vie mais qui se permettent de pondre des réformes totalement inadéquates...


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 18:29 
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Honnêtement, je suis partagée, je n'ai pas vraiment de compétences pédagogiques ou autre... mais je ne suis pas forcément pour les notes.
Déjà parce que je suis une ancienne traumatisée des notes... ça m'a pourri pour ainsi dire mon collège, et un peu mon lycée, mais bon, j'ai relativisé un peu après quelques taules. Mais j'étais du genre à me mettre dans tous mes états pour une note en dessous de la moyenne... et j'étais dans les "bons" élèves... Il n'empêche que tous les matins de ma scolarité, j'y allais à reculons avec le stress dans le ventre, alors que j'ai toujours adorer apprendre. Il n'y a qu'à la fac que je me suis sentie "libérée" de ça... :|
Parce que les profs ou les pédopsychiatres peuvent dire tout ce qu'ils veulent ( que la note ne concerne que le travail etc... ), j'ai toujours eu le sentiment que quand j'avais 5 ou 6, ben ce n'était pas mon travail qui valait cette note, mais c'était moi. Du coup, je le vivais super mal, et ça ne m'a jamais donné de "coup de fouet", au contraire... c'était plutôt le coup de massue...
Après, je ne dis pas que je transpose mon cas sur l'ensemble des élèves français, mais je reste persuadée que c'est le cas pour beaucoup d'entre eux.

Du coup, je vois plus les notes comme une manière de "brimer" les élèves, de les mettres dans des petites cases, et d'une certaine façon de conditionner les enfants à apprendre pour avoir de bonnes notes, pas par le plaisir d'apprendre, qui me semble tellement plus constructif et épanouissant à transmettre...
J'ai tendance à penser que quand on dit toujours à un élève qu'il est "mauvais", qu'il n'est que le 25ème sur 25 etc... et bien, il finit par le croire, au point qu'il se saborde plus ou moins consciemment lui-même, après tout, qu'est-ce qu'il a à perdre ?

De plus, je suis philosophiquement opposée à toute logique productiviste dès lors qu'il s'agit de choses qui justement ne devrait pas être résumée en terme de productivité ( d'ailleurs, je crois que j'y suis opposée tout court )... Et qu'est-ce que les notes sinon un application "économique" au sens propre du terme ( un travail doit "rapporter" une bonne note ) ? On conditionne les enfants à apprendre et à travailler en classe pour recevoir en échange de bonnes notes, pas parce qu'on réussi à leur transmettre le plaisir de savoir, de s'ouvrir au monde, de découvrir, de partager des connaissances et des idées... et je trouve ça finalement dommage.
Parce que lorsqu'on regarde notre société.... c'est le rapport économique qui prédomine. La "gratuité" dans les actes, les rapports sociaux etc... finalement, n'existe que très rarement. Et c'est triste, en un sens... :|

Alors oui, on a un système scolaire qui bat sérieusement de l'aile... Mais je pense qu'on devrait justement en profiter pour revoir notre rapport au savoir et la pédagogie qui va avec...

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J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.
Charles Baudelaire


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 18:55 
Je ne dis pas que le système de notations ne comporte pas quelques failles... Il repose sur un principe vieux comme le monde, la carotte et le bâton... L'élève qui reçoit une bonne note se sent récompensé de ses efforts. Celui qui en récolte une mauvaise peut réagir de diverses manières : se ressaisir et se reprendre en main... Ou vivre ça comme une sorte de malédiction qui pèse au dessus de sa tête :P
C'est au professeur de savoir encadrer ces élèves là, en leur proposant, par exemple, à la suite d'une dictée, de venir au tableau pour proposer une correction de certaines erreurs, en échange d'un à trois points de plus qui s'ajouteront à la note initiale en cas d'erreur corrigée.
Ce mode de correction a un effet fou sur les élèves aux mauvaises notes, ils se damneraient pour avoir quelques points de plus, et se revaloriser symboliquement aux yeux de la classe.
Là, avec leurs grilles de compétences, que voulez-vous faire....
Les élèves ont en face des yeux des phrases obscures telles que :

"Repérer les accords participiaux"
"Maîtrise de la subordonnée relative" .... Où voulez-vous qu'ils se situent dans un tel brouillard linguistique ?
Ce système de grilles de compétences tue la motivation et détruit tout système de repères chez l'élève.
C'est une catastrophe de plus à ajouter au palmarès des têtes pensantes de l'EN.

Citation:
le plaisir d'apprendre, qui me semble tellement plus constructif et épanouissant à transmettre...

Le plaisir d'apprendre n'est pas forcément étranger au plaisir de se valoriser par le biais des notes, bien au contraire. Les élèves qui ont par exemple de bons résultats à la suite d'un devoir sur un livre étudié en classe, se renseigneront systématiquement auprès de la prof pour savoir quels livres du même genre ils pourraient emprunter au CDI, rien que pour faire durer le plaisir et l'euphorie qui suit la nouvelle du bon résultat.
Quant aux élèves qui ont eu un mauvais résultat, un bon prof saura leur donner une issue de secours en leur proposant de préparer une petite fiche de lecture sur tel livre du même auteur pour "regonfler " leur note...


Dernière édition par Amélie_mélo le Jeu Octobre 28, 2010 19:14, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 18:57 
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A vau-l'eau...Au fil de l'eau. Vau pour val...On s'en fout.
A part ça, d'accord avec Amélie: Le niveau des gamins ne cesse de se déliter. En cause: La télé, les jeux vidéo, les parents absents ou laxistes. Ca, c'est pour le principal. Mais les consignes pédagogiques du ministère n'ont fait qu'aggraver les choses.
Je n'ai enseigné que 6 mois, il y a bien longtemps. C'était peu après 68. Le niveau s'était brusquement effondré (déjà). Ma conseillère pédagogique voulait m'obliger à enseigner par thèmes, et me conviait à apprendre les mathématiques modernes à des enfants qui ne maitrisaient pas les quatre opérations. Je l'ai jetée dehors, et tout s'est bien passé. Je me suis contenté de reproduire les méthodes d'enseignement qui m'avaient été appliquées avec succès. Simple question de bon sens.
Les méthodes pédagogiques des années 50 produisaient d'excellents résultats: 1 ou 2 fautes dans une dictée de 15 lignes, maîtrise parfaite du calcul, des fractions, de la géométrie basique.
Aujourd'hui, seules les écoles privées appliquent les vieilles recettes. L'éducation nationale ferait bien de les imiter. Désolé si, une fois n'est pas coutûme, je profère des idées réactionnaires.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 18:59 
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Moi je me dis que ça n'est pas forcément idiot. Les élèves qui ont des mauvaises notes ne sont pas tous des paresseux! Il faut arrêter de croire cela, seulement ils ont des difficultés que le système est incapable de pallier. Comment vous croyez que le gamin se sent quand il voit qu'il se tape des sales notes? Il se sent mal forcément. Alors je me dis que ce nouveau système serait moins sévère envers eux et pourrait faire qu'ils se sentent moins exclus.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 19:05 
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L'avantage avec les notes, c'est que c'est carré/mesurable, on sait à quoi s'en tenir (aussi bien l'élève, que les parents). Avec des appréciations acquis, partiellement acquis, pas acquis etc..., on sait vraiment pas quoi en penser, et pour les moyennes c'est pire encore, à force de vouloir protéger à tout prix nos têtes blondes, on en fait des illettrés sachant à peine compter. J'ai des proches (dont mon frère) qui travaillent dans l'enseignement et quand je les entends parler de leurs niveaux par rapport aux nôtres à l'époque, surtout en ce qui concerne l'écrit, je suis assez effaré.
Moi qui était vraiment nul en orthographe (dyslexie détectée assez tardivement, par des enseignants qui n'ont pas su et certainement aussi, pas voulu la voir, enfin c'est un autre débat), j'aurais été parmi les premiers de classe par rapport à maintenant.

A Genève, le département de l'instruction publique à tenté l'expérience d'enlever les notes, enfin quand je dit tenté, il imposé une reforme que personne, pour ainsi dire ne voulais, résultat tollé de la plupart des parents d'élèves, d'un part du corps enseignant, -> initiative populaire, qui est passée (avec 76% des voix) et au final énorme baffe pour les instances dirigeantes et notamment pour le plus mauvais des conseiller d'état en charge du département auteur de la réforme (que je ne citerais pas, et même si il appartient à ma mouvance politique, je le raye des listes à chaque votations).
C'est un des avantages d'être suisse, au final le peuple à le dernier mot, pour faire un parallèle avec un autre fil du forum.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 19:20 
poufpouf a écrit:
...//... Je n'ai enseigné que 6 mois, il y a bien longtemps. C'était peu après 68. Le niveau s'était brusquement effondré (déjà). Ma conseillère pédagogique voulait m'obliger à enseigner par thèmes, et me conviait à apprendre les mathématiques modernes à des enfants qui ne maitrisaient pas les quatre opérations. Je l'ai jetée dehors, et tout s'est bien passé. Je me suis contenté de reproduire les méthodes d'enseignement qui m'avaient été appliquées avec succès. Simple question de bon sens.
Les méthodes pédagogiques des années 50 produisaient d'excellents résultats: 1 ou 2 fautes dans une dictée de 15 lignes, maîtrise parfaite du calcul, des fractions, de la géométrie basique.
Aujourd'hui, seules les écoles privées appliquent les vieilles recettes. L'éducation nationale ferait bien de les imiter. Désolé si, une fois n'est pas coutûme, je profère des idées réactionnaires.


Chacun son expérience. Il y a de très bonnes écoles privées et d'autres détestables... Comme dans le public... :roll:

Ma fille ainée est enseignante et elle s'est surtout très vite rendue compte que selon les quartiers où sont implantés les écoles et les collèges, les élèves ne sont pas égaux.

Car ma fille a été scolarisée, dans le primaire et le secondaire du premier cycle, en ZEP => Résultat 30% de ses anciens camarades de primaires avaient disparu en 3ème, 60% en seconde, 80% avant le bac et 95% dans le cycles supérieur... Il y a donc bel et bien un problème, mais il n'est pas forcément lié à la qualité de l'enseignement.

Mon petits-fils (son neveu) a d'abord été scolarisé 2 ans en maternelle dans cette même ZEP, où il faut le reconnaitre (sans aucune arrière pensée aucune) que 80% de ses petits camarades étaient issus de l'immigration (Turcs, comoriens, ouest africain)... puis ses parents ont déménagés en septembre dernier pour un quartier moins pauvre et donc non-ZEP. La première réflexion de l'enseignante chargée d'accueillir mon petit-fils dans cette nouvelle école a été de déclarer immédiatement que l'enfant aurait des difficultés....Quelle crétine !! :evil:

On cultive certains gamins dans une culture de l'échec, c'est évident. Et cela s'est fait petit à petit. Et de nombreux profs (surtout les jeunes !) baissent les bras face à une difficulté qui ne se construit que dans leurs esprits.

Ce n'est donc pas la qualité de l'enseignement qui est en cause mais la mentalité des ces jeunes professeurs dans les zones dites (bêtement) sensibles !!


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 19:25 
Citation:
Ce n'est donc pas la qualité de l'enseignement qui est en cause mais la mentalité des ces jeunes professeurs dans les zones dites (bêtement) sensibles !!


Ah oui, et quelle mentalité adopter quand tes élèves déchirent sous tes yeux le cours que tu as préparé avec amour la veille le dimanche, ou bien le foulent de leurs pieds pleins de boue !
Quelle mentalité adopter quand on crache sur ton bureau, quand on est forcé de jouer au gendarme en plein cours pour éviter qu'une bagarre éclate, quand on t'attend à la sortie pour t'agresser parce que t'as osé mettre en retenue un fouteur de m**de ??
Ils ont beau dos les jeunes profs des zones dites (à juste titre) "sensibles" !

La difficulté est bien là, je suis navrée : 80% de mes 6èmes ne savaient pas lire, ni écrire ! Je n'avais jamais vu ça ailleurs. J'étais complètement désarmée devant un constat aussi désolant...


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 19:36 
Amélie_mélo a écrit:
Ah oui, et quelle mentalité adopter quand tes élèves déchirent sous tes yeux le cours que tu as préparé avec amour la veille le dimanche, ou bien le foulent de leurs pieds pleins de boue !

Il ne faut surtout rien dramatiser. Préparer des cours "avec amour" relève du monde des bisounours. Les principales victimes de ces actions sont les élèves eux-mêmes, ne l'oublions pas !!

Citation:
Quelle mentalité adopter quand on crache sur ton bureau, quand on est forcé de jouer au gendarme en plein cours pour éviter qu'une bagarre éclate, quand on t'attend à la sortie pour t'agresser parce que t'as osé mettre en retenue un fouteur de m**de ??
Ils ont beau dos les jeunes profs des zones dites (à juste titre) "sensibles" !

Les jeunes profs (qui ont bien choisi d'être profs, si je ne m'abuse) doivent pourtant s'y attendre et plutôt que de courir les points en se pacsant avec le premier venu, ils devraient apprendre à se blinder en allant dans ces établissements... Mais ils ont déjà peur avant d'y arriver !! Cela dit, je le reconnais sans problème que l'Education Nationale (Ce vieux "mammouth" dépassé et obsolète) ne fait rien (mais alors rien) pour leur faciliter les choses !! :shock:

Citation:
La difficulté est bien là, je suis navrée : 80% de mes 6èmes ne savaient pas lire, ni écrire ! Je n'avais jamais vu ça ailleurs. J'étais complètement désarmée devant un constat aussi désolant...

C'est un établissement en zone dite sensible ? As tu essayé de savoir quelle était la cause d'une telle carence ??


Dernière édition par la chambre bleue le Jeu Octobre 28, 2010 19:42, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 19:42 
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Il tombe bien ce sujet pour moi... je vous explique et je vais me permettre d'ajouter à mon histoire une tite note d'émotion... :P
Ma mère était prof de français dans un LEP en ZEP. Elle voyait arriver en septembre des élèves entrant en première année de BEP ou de bac pro et sachant à peine lire et écrire.
Elle détestait mettre des notes car elle considérait que, comme en témoigne Chimère, les élèves pensent que la note mesure leur intelligence ou leurs facultés... Alors qu'elle devrait mesurer ce que l'élève a ou non compris du cours.
Il n'est donc pas question ici de mesure du travail ou de la paresse de l'élève mais bien de l'évaluation de ce qu'il a ou non compris.
Alors ma mère avait adopté le système de couleur: vert, orange et rouge.
Lorsque plusieurs de ses élèves avaient obtenu un rouge à une évaluation, elle reprenait le cours avec eux.

Si je parlais d'émotion c'est que justement hier, mon père me téléphone et me raconte une chose qui m'a beaucoup émue. Ma belle sœur (l'épouse de mon frère et qui porte donc le même nom d'épouse que ma maman, vous suivez? :P) est assistante sociale. Elle a en ce moment une jeune stagiaire qui est en première année d'assistante sociale. Cette jeune femme a fait le rapprochement entre ma belle sœur et ma mère. Elle avait eu ma mère en première année de BEP. Elle a alors raconté à ma belle sœur que ma mère restait pour elle "la prof qui lui a montré qu'elle n'était pas nulle". Elle a aussi précisé que toutes les filles de cette classe ont eu leur bac pro et ont continué leurs études après le bac.
Voila c'était ma tite note de "ma mère c'était quelqu'un de bien" ;) :mrgreen:

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 19:43 
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Ça avait été instauré ici il y a 3-4 ans des bulletins non chiffrés, avec des symboles, des lettres et autres idioties et axé sur les compétences et non seulement sur les connaissances...

Eh bien ce fut un désastre! Les professeurs perdaient un temps fous à confectionnés ces bulletins et les parents, se cassaient la tête pour essayer de comprendre ce que voulait dire les notes de leur progéniture! Si vraiment vos institutions vous imposent ça, vous n'êtes pas sorti du bois!

Ici ils ont fini par remettre des notes chiffrés cette année. Bref, du temps perdu pour rien. Des fois, quand un système fonctionne, pourquoi essayer de réinventer la roue?

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 19:43 
Très beau témoignage, Nili !! :wink:


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 19:46 
Citation:
Il ne faut surtout rien dramatiser. Préparer des cours "avec amour" relève du monde des bisounours.


Il ne faut pas non plus tout prendre au premier degré... Pour le boulot, je ne fais rien avec amour un dimanche :|
Je soulignais simplement le fait que je m'y étais malgré tout appliquée... Même si l'envie de profiter de mon week end était autrement plus tentante.

Je ne vais pas m'engager davantage dans cette discussion avec toi la chambre-bleue. C'est un sujet douloureux pour moi. A cause des épreuves que j'ai traversées dans ce collège en ZEP, je suis passée par une dépression sévère, et ma vie a pris un sale tournant.
Les profs devraient se blinder dis-tu ? Est-ce qu'un être humain, même bien préparé, accepterait de se faire insulter quotidiennement, agresser physiquement, ou même d'assister à la violence des élèves entre eux quand ils décidaient de se transformer en torches humaines à l'aide de leurs briquets ?

Tu dis qu'ils ont déjà peur avant d'y arriver ? Mais comment faire autrement quand tu as le principal du collège qui te dit à moitié apeuré, lors de la réunion d'accueil des nouveaux : "surtout ne leur tournez jamais le dos !"
Conseil qui s'est avéré utile par la suite.

Le pire, c'est que je n'ai même pas besoin de grossir le trait pour en parler. Dire que les zep sont qualifiées à tort de zones sensibles, c'est manifestement ne pas savoir de quoi on parle.

Pour moi cette discussion est close. Ca remue trop de souvenirs. :|


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 19:51 
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la chambre bleue a écrit:
Amélie_mélo a écrit:
Ah oui, et quelle mentalité adopter quand tes élèves déchirent sous tes yeux le cours que tu as préparé avec amour la veille le dimanche, ou bien le foulent de leurs pieds pleins de boue !

Il ne faut surtout rien dramatiser. Préparer des cours "avec amour" relève du monde des bisounours.

Les principales victimes de ces actions sont les élèves eux-mêmes, ne l'oubliont pas !!


Sauf que sur le moment il ne s'en rendent pas compte, et que c'est bien des années plus tard, qu'ils regrettent de n'avoir pas étudié et foutu le bord** en classe (l'âge bête quand on est dedans on ne s'en rend pas compte).
Je ne pourrais jamais être prof dans ces conditions, je crois que mon poing partirait à un moment ou un autre dans la tronche d'un de ces petits cons.
(Je tiens à préciser qu'en Suisse, la situation n'est vraiment pas comparable à la situation française.)

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 20:00 
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Justement je ne comprends pas dans ce cas pourquoi les gens veulent être profs. On sait comment ça se passe mais il y en a qui veulent quand même être prof et après ils se disent que ça se passent pas bien. Il fallait pas faire ce métier au départ alors.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 20:03 
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Rien de bizarre à ce que des gens veuillent être profs. C'est pas la zone partout non plus. Prof ce n'est pas seulement prof de collège, quand tu es prof d'université par exemple, tu n'as pas autant de problème.


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 20:07 
Soukeena, je répondrai que les choses se font naturellement... Après la licence de lettres modernes, que faire ? Une maîtrise, ouais pourquoi pas... Et ensuite ? Ben prof de français, ça semble tout indiqué.
Pendant la préparation du Capes, on te berce d'illusions. Tu es baignée dans la théorie sans qu'on te dise à aucun moment que la pratique n'a strictement rien à voir.
Durant ta première année de stage, on ne va pas te balancer dans un établissement trop craignos, on continue de te chouchouter... Tu te sens bien avec les élèves, tu te dis que ce boulot n'a pas l'air si mal...
Puis l'heure de la titularisation arrive. Tu n'as pas de points à faire valoir ? Ben, on va te donner ce qui reste : prof en zep ça te dit ? Non ? Tu iras quand même.


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 20:18 
Pour effectivement terminer sur ce sujet avec Amélie, il faut bien sur reconnaitre que rien n'est simple... Et si la faute n'incombe pas aux enseignants, elle n'incombre pas, non plus, aux élèves, même les plus agités.

Mais comment sortir les enseignants et surtout les élèves (qui n'ont pas choisi, eux) de ce bourbier ??

D'abord il faut mettre fin à ce monstre planètaire qui se dénomme "Education Nationale Française" qui, si on compte l'Effectif total de ses fonctionnaires, la placerait, en population, à la hauteur d'un pays comme Chypre ou l'Île Maurice... C'est dingue !! Comment peut on gérer et administrer ce machin ???

Il faut décentraliser et placer l'éducation et la scolarisation des enfants sous la responsabilté des collectivités (Régions et communes) qui sous tutelle d'une sorte d'agence centrale (comme les hôpitaux) devront gérer la prise en charge éducative, administrative et financière des enseignants. Les professeurs deviendraient des agents de collectivité locale sous autorité des élus.

Ensuite, il faut créer des petites structures d'enseignements locales : des écoles primaires de plus 100 élèves et des collèges de plus de 120 élèves sont des aberrations.

Enfin, il ne faut pas confondre éducation obligaoire et école obligatoire : il y a des enfants qui ne supportent pas la scolarisation et il faut des fois savoir accepter la descolarisation dans de nouvelles structures adapatées qui se rapprocheraient des anciens I-R mais sans forcément médicaliser à outrance : ne pas aimer l'école n'est pas une maladie psychiatrique


Dernière édition par la chambre bleue le Jeu Octobre 28, 2010 20:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 20:23 
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le grigou a écrit:
Rien de bizarre à ce que des gens veuillent être profs. C'est pas la zone partout non plus. Prof ce n'est pas seulement prof de collège, quand tu es prof d'université par exemple, tu n'as pas autant de problème.

Sauf que ça n'est pas la même formation. Pour être prof à l'université il faut avoir un doctorat et passer un concours. Donc c'est différent du CAPES.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 20:23 
Là je te rejoins complètement la chambre bleue...


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 20:28 
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soukeena a écrit:
le grigou a écrit:
Rien de bizarre à ce que des gens veuillent être profs. C'est pas la zone partout non plus. Prof ce n'est pas seulement prof de collège, quand tu es prof d'université par exemple, tu n'as pas autant de problème.

Sauf que ça n'est pas la même formation. Pour être prof à l'université il faut avoir un doctorat et passer un concours. Donc c'est différent du CAPES.


Oui, mais c'était juste un exemple :)
J'aurais pu aussi bien dire maternelle ou primaire.


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 20:33 
soukeena a écrit:
le grigou a écrit:
Rien de bizarre à ce que des gens veuillent être profs. C'est pas la zone partout non plus. Prof ce n'est pas seulement prof de collège, quand tu es prof d'université par exemple, tu n'as pas autant de problème.

Sauf que ça n'est pas la même formation. Pour être prof à l'université il faut avoir un doctorat et passer un concours. Donc c'est différent du CAPES.


Ma fille prépare l'agreg... mais il faut dire qu'elle a eu beaucoup de chances : elle travaille en lycée depuis sa deuxième année de titularisation... Merci qui ? Merci Papa !! :lol:


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Jeu Octobre 28, 2010 21:47 
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Alors pour apporter ma petite pierre au débat.
Comme je l'ai vu écrit plusieurs fois plus haut, note ou appréciation, rien ne vaut une explication, un accompagnement de l'évaluation. Tout au long de ma scolarité, je n'ai que des notes et c'était toujours bien quand les profs mettaient une explication à côté. Ce que j'ai eu la chance d'avoir chaque fois. LEs notes permettaient de savoir où on en était. Après évidemment, certaines profs notent "sévèrement" et d'autres sont plus "cool" donc pour certains, les notes ne veulent rien dire. Mais évidemment, ça dépend du prof, pas de généralité.

Je disais donc que pour moi l'important c'est l'accompagnement. Ce qui n'est pas évident quand tu es devant une classe de 30 gamins. :|

Pour finir, je dois préciser que ma famille baigne dans l'EN :
Mon père était conseiller pédagogique.
Ma mère était prof des écoles et a fait un tour par les RASED parce que les élèves en difficulté, c'était son grand truc
Mon frère est prof de française, histoire-géo en lycée technique et il a des petits monstres depuis des années
Ma soeur est prof agrégée de physique-chimie, elle enseigne cette année à moitié en lycée, à moitié en collège (enseigner à des 5e pas intéressés, alors qu'on a passé l'agreg justement pour les éviter, pas évident...)
Une des mes meilleurs amies fait comme mon frère. Elle a enseigné dans des lycées et collèges où elle faisait la police. Maintenant qu'elle bosse dans un lycée privé select où elle doit faire vraiment de l'enseignement elle doute de ses capacités.
Quant à moi j'ai été pionne dans un collège de ZEP. J'ai eu quelques altercations avec des élèves plus grands que moi et avec un soutien nul de ma hiérarchie.

Bref, tout ça pour dire que dans l'EN, on trouve de tout. On a chacun ses histoires, ses situations. Ce qui est important à mon sens, c'est le sens que l'élève donne à l'école, quelle en est sa perception. A quoi sert l'école ? Pourquoi enseigne-t-on ? Et dans cette histoire qui sont les profs ? Quelles sont leurs motivations ?
Note ou pas note, l'important est que l'élève se sente soutenu, comprenne où il en est et ait envie de progresser.

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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Ven Octobre 29, 2010 06:50 
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Tiens un sujet fleuve.
Les notes, faut les garder parce que:
- Au lycée et après, j'avais des profs durs, et je mangeais souvent des notes sévères lors des interros. Clairement ça aide pas à se motiver pour le bac, le bts, mais quand on arrive au sujet de l'examen, et qu'on a ce sentiment que c'est d'un niveau d'au moins 2 classes en dessous et qu'on s'en sort avec une note qui est presque le double de celles obtenues toute l'année, c'est quand même sacrément cool de se dire que le prof en question nous a ruiné toute l'année pour nous pousser. (Tout le monde ne réagit pas comme moi, j'en suis conscient).
- Ma gamine se sort de dictée avec des "Très Bien" alors qu'elle a 4 ou 5 fautes... Bravo l'évaluation "tu fais des fautes, mais on s'en fou", moi c'est comme ça que je le comprend. Et au delà de ça, faut voir le nombre de mômes qui développent un complexe de supériorité alors qu'ils ne valent pas mieux que d'autres, effrayant.

De toute façon, l'éducation nationale est gérée par des babacools qui n'ont toujours pas compris que l'école est le principal vecteur d'éducation dans la vie (les gamins y passent le plus clair de leur temps) et qu'à ce titre, les règles doivent être strictes et claires.

J'ai pris des tartes par les profs étant môme, j'ai été puni, et pourtant je suis pas devenu un serial killer... ça aussi ça n'aurait jamais du passer comme loi...

_________________
Ce que j'écris, ça se lit au 1er degré, des fois au second. Faites votre choix.


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Ven Octobre 29, 2010 16:14 
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En ce qui me concerne j'ai eu une scolarité difficile, la faute à une éducation étouffante.

Différents facteurs ont perturbés ma bonne démarche scolaire, pour commencer des parents constamment collés à mes basques ou plutôt ma mère, mon père étant un carriériste égoïste ne pensant qu'a lui, pour chaque devoir que j'avais à rendre, je ne disposais d'aucune liberté et aucune confiance ne m'était accordée, il fallait qu'il soient la constamment derrière moi à critiquer, refaire, contrôler.......

Même si le travail était bon il y avait toujours à redire, il faut que se soit mieux "selon eux", parce que ca ne l'était pas forcément, un comportement qui mène forcément à la catastrophe et n'incite pas au plaisir du devoir accomplit individuellement, une introspection maladroite dans le développement de l'enfant empreint de prétention habituelle, l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire :P

L'éducation parentale est primordiale et influera grandement sur le travail d'un enfant en milieu scolaire, un comportement ultra protecteur ou l'on fait ressentir à l'enfant qu'il n'est pas celui que l'on souhaitait et que la confiance ne règne pas :arrow: catastrophe.

J'ai eu le malheur d'être un enfant réservé, timide, discret, une tare aux yeux d'un père qui n'accepte pas, "je ne voulais pas d'un fils comme toi", "tes frères et sœurs valent mieux que toi", "tu es nul" et j'en passe et des meilleurs :roll:

Ma mère était secrétaire au commissariat de police mais lors de repas mondains, celle ci devait affirmer qu'elle occupait un poste haut gradé pour ne pas froisser l'humble père qui tient tant à son image, une tyrannie de l'apparat dont un un enfant fragile ne peut s'accommoder.

Il faut voir derrière ce désastre des parents qui ont reçus eux même une éducation douteuse, loin de nous protéger, notre père ce "pauvre millionnaire" passera son temps à se plaindre, raconter ces problèmes divers et variés a ces enfants, voulant se rendre intéressant au moindre prétexte, dramatisant à outrance sans relâches dans son petit confort ultra moderne pendant que dehors des gens dorment dans la rue :roll:

Résultat des course? Plus envie de rien foutre, l'enfant indésirable ne mettra pas de cœur à l'ouvrage, il ne fera jamais les choses assez bien, il se repliera sur lui et ne verra aucune satisfaction personnelle dans ces propres agissements, en conclusion :arrow: échec scolaire et difficultés dans la vie courante, profonde angoisse et problèmes sociaux.

A cela s'ajoute une fâcheuse tendance à se mêler le plus indiscrètement et du mieux que l'on peut à une quelconque vie privée sous couvert d'éducation bien menée, des situations souvent bloquantes voir malsaines, ce qui éveillera avec les éléments cités ci dessus chez l'enfant une grande méfiance et une crainte du monde extérieur d'un point de vue relationnel :?

J'aurais pu être un élève correcte à condition de respecter ce que j'étais et m'apporter ne serais ce qu'un minimum de confiance, j'ai fini par haïr la scolarité et faire bloc devant une éducation ou je ne voulais même plus dévoiler le contenu de mes obligations scolaires à ma famille, devoirs non faits, notes mauvaises, absence en cours, co***ries en tout genre, renvois, bulletins foireux, problèmes pour lesquels on ne trouvait rien de mieux que de sortir le bon vieux martinet, maitre de tous les mots :roll:

J'ajouterais que certains profs m'ont lamentablement rabaisser ne comprenant absolument rien à à un élève fragile, visiblement mal, de pauvres cons à qui il aurait fallu enseigner un minimum de psychologie pour être tout a fait honnête, ce qui semble en l'occurrence indispensable, je me demande encore comment ils peuvent ou ont pu enseigner, je les déteste profondément :evil:

D'ailleurs lorsque j'ai toujours réussi tous mes examens facilement ou d'autres "bons" élèves ont foiré, ils ont rit jaune et n'ont rien trouver de mieux à dire que "comment tu as fait" sur un ton hautain ? Minable.

Bref tout ca pour dire que chaque cas est différent et relève d'une histoire personnelle pas forcément évidente, apprendre à accepter l'enfant tel qu'il est, ne pas le dévaloriser, le laisser vivre de façon digne pour qu'il puisse évoluer par lui même permettra en l'occurrence une meilleure confiance en général qui va bien au delà de l'aspect scolaire.

Faire disparaitre des notes au profit de méthodes nouvelle ne réglera aucunement à mon sens les véritables problèmes, après il est vrai que cela peut être cruel avec des divergences de niveaux mais la vie est ainsi.

Après je ne parle pas des ZUP que je ne connais pas ou je penses simplement que l'effet de groupe social dans un environnement dit "a risque" doit faire effet boule de neige, c'est a dire que même l'enfant bien éduqué au sein de sa famille optera pour le comportement social correspondant à sa zone c'est a dire mauvais.

Voila désole pour ma "life" :roll: et ce léger HS

_________________
ha ha ha what a story mark !!


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Ven Octobre 29, 2010 16:35 
Très intéressant et très humain, votre témoignage personnel, Lumière Verte. Au travers de votre description très réussie, on dirait que vous évoquez personnage de Simenon dans sa meilleure forme ( comme "Le petit saint", "Lettre à mon juge" ou "Le fils")

Cela signifie que les gens dits "ordinaires" ont bien une (vraie) histoire et que le mot "Destin" a une signification bien plus lourde qu'il n'y parait.

Merci et surtout, Bravo..! Car au delà du style, il faut aussi avoir le courage de se "livrer" !! :wink:


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 Sujet du message: Re: Disparition des notes à l'école
MessagePosté: Ven Octobre 29, 2010 21:16 
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De toutes façons l'EN est une telle foirade, un tel bord** (et je suis aux Beaux Arts, le bord** pédagogique y est bien pire), que j'avais décidé de ne plus apprendre à l'école jusqu'en terminale, tout apprendre par moi même. Enlever les notes ? J'en ai un peu marre qu'on prenne les pauvres petits élèves pour les bisounours devant qui on se prosterne. Ca va les traumatiser de se ramasser à un devoir ? Et bah nous alors, de mon temps (pas si lointain) les profs pouvaient encore tirer les oreilles, engueuler les élèves sans avoir ces c** de parents d'élèves sur le dos. Je ne suis pas spartiate, mais bon sang, le respect et bien d'autres valeurs s'apprennent aussi à l'école.

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"La vérité appartient à ceux qui la cherchent et non point à ceux qui prétendent la détenir."
Condorcet


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