Dormir augmente notre perspicacité Rien de tel qu'une bonne nuit de sommeil pour activer nos neurones, affirment des chercheurs allemands. Allemagne
22/01/2004 - Mieux vaut dormir une bonne séquence de huit heures que s'escrimer toute la nuit contre un problème de mathématique compliqué. Pendant le sommeil notre cerveau va en effet se charger de résoudre les difficultés. Des chercheurs de l'université de Lübech, en Allemagne, publient les résultats de leur étude aujourd'hui dans la revue britannique Nature.
Le professeur Jan Born explique que le sommeil consolide les souvenirs récents qui seraient alors restructurés par le cerveau pendant la phase de sommeil profond. Au moment du réveil, cette réorganisation pourrait faciliter notre capacité à résoudre des problèmes.
Pour le prouver, l'équipe allemande a réuni 106 volontaires, hommes et femmes de 18 à 32 ans. Ils ont travaillé sur un test mathématique. Les chercheurs leur ont présenté une série de huit chiffres. À partir de deux règles qui leur étaient données, les participants devaient former de nouvelles séries de chiffres. Ils devaient ainsi découvrir le dernier chiffre qui concluait la séquence. Mais une troisième règle cachée permettait de sauter des étapes et de trouver la solution finale plus rapidement.
Tout le monde a pu s'attaquer au problème pendant un moment, après lequel un groupe est allé dormir huit heures, tandis qu'un autre a dû rester éveillé. Les personnes ont repris le test à la suite de cette période de huit heures. Un troisième groupe a continué à chercher la solution sans interruption. Les résultats ont montré que ceux qui ont dormi ont eu au moins deux fois plus de chance de trouver la règle cachée que tout le reste des participants. Pendant le sommeil, le cerveau est donc très actif dans le processus d'apprentissage et de mémorisation. Les scientifiques sont arrivés à mieux déterminer quand la créativité de l'individu intervient pour aider à résoudre un problème.
« Le cerveau fait la nuit ce qu'il n'a pas le temps de faire le jour, explique Roger Godbout, professeur au Département de psychiatrie de l'université de Montréal. Pendant la journée s'effectuent des actions urgentes comme manger ou respirer. La mémoire se met sous forme de protéines quand on apprend et le cerveau consolide les apprentissages durant la phase de sommeil. » Mais ce ne sont pas toutes les sortes d'apprentissage qui en bénéficient autant. « La recherche en est là aujourd'hui : entre apprendre une langue ou un mouvement de gymnastique, certaines tâches sont plus sensibles que d'autres. On essaye de définir lesquelles sont plus susceptibles de tirer avantage du sommeil. ». Cette expérience apporte la preuve que dormir – ce que nous faisons en moyenne le tiers de notre vie – n'est pas du temps perdu.
Source :
cybersciences