La France confirme la présence du virus H5N1 dans un élevage, une première dans l'UE2006-02-25 08:05:03 - PARIS (AFP)
La France a confirmé dans la nuit de vendredi à samedi la présence du virus H5N1 de la grippe aviaire dans un élevage de volailles dans l'Ain, ce qui constitue le premier cas de contamination d'un élevage dans l'Union européenne.L'événement
Cette annonce est intervenue quelques heures avant l'ouverture du Salon international de l'Agriculture, qui devait être inauguré samedi matin par le président Jacques Chirac.
"Le virus H5N1 est bien la cause de la mortalité de l'élevage de dindes de l'Ain", a indiqué le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.
"Le laboratoire national de référence de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) de Ploufragan (Côtes d'Armor) vient de confirmer la présence du virus H5N1, homologue à 99% avec le virus identifié sur le canard sauvage trouvé à Joyeux (Ain) le samedi 18 février, dans l'élevage de 11.000 dindes contaminées dans la commune de Versailleux (Ain)" ajoute le communiqué.
Au moins 400 volailles de l'élevage de 11.000 dindes étaient mortes de maladie jeudi.
Le ministère a rappelé que les dindes avaient "d'ores et déjà toutes été euthanasiées. Elles ont ensuite été détruites et les bâtiments sont en cours de désinfection".
Avant la confirmation de la présence du virus H5N1, "les mesures d'urgence avaient déjà été renforcées: élargissement de la zone de surveillance à 160 communes, installation obligatoire de pédiluves dans les zones de protection et de surveillance, confinement de toutes les basses-cours", souligne le ministère.
Ces mesures d'urgence renforcées sont confirmées en application des dispositions communautaire, ajoute le ministère.
Une étude épidémiologique est en cours pour déterminer la façon dont l'élevage de dindes, qui n'était pas élevé en plein air mais dans des bâtiments, a pu être contaminé, conclut le communiqué
Deux premiers cas français du virus H5N1 avaient déjà été établis samedi dernier et mercredi soir, également dans l'Ain. Il s'agissait de canards sauvages et non de volailles d'élevage.
Un tiers du département de l'Ain est passé vendredi en zone de surveillance, après la découverte de cinq nouveaux cas suspects de grippe aviaire sur des cygnes, dont plusieurs autour de la commune de Versailleux, a annoncé le préfet de l'Ain Michel Fuzeau.
En Lorraine, l'oiseau aquatique sauvage retrouvé mort à l'étang d'Hériménil, près de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), n'était pas porteur du virus H5N1, a annoncé la préfecture.
Le Premier ministre Dominique de Villepin a assisté vendredi à Lyon à un exercice de simulation d'une pandémie de grippe aviaire. Il s'est félicité de son "bon fonctionnement", en estimant que "l'anticipation contribue à dédramatiser les choses".
"Nous avons vérifié le bon fonctionnement de la chaîne d'alerte, nous nous sommes assurés de la qualité de la réponse médicale. Les agents du Samu, les personnels hospitaliers, les experts en virologie sont préparés à une telle situation", a-t-il déclaré.
Le PS a réclamé "le renforcement de tout le dispositif de prévention sanitaire, face aux incertitudes sur les conditions de transmission du virus H5N1".
Jeudi, M. de Villepin avait promis une aide supplémentaire de 52 millions d'euros pour la filière avicole: 20 millions pour les éleveurs, 30 millions pour les entreprises et 2 millions pour des campagnes "pour encourager à la consommation des volailles".
En France, la consommation de poulet a chuté de 25 à 30% par rapport à la même période de l'an dernier.
Plusieurs groupes industriels de la volaille ont annoncé vendredi des réductions de personnel.
Par ailleurs, le Japon a temporairement suspendu les importations de volailles françaises et des produits culinaires associés.
Cette décision touche au premier chef le foie gras, une spécialité connue au Japon où la haute gastronomie française règne sur les tables de prestige de l'Archipel.
En 2005, le Japon a fait venir 377 tonnes d'abats, gésiers, foies gras et autres pâtés, selon les statistiques officielles. Environ la moitié du foie gras consommé au Japon est d'origine française.
Source :
Agence France-Presse ( AFP )