PoufPouf a écrit :
Citation:
68 a, presque dès le début, rompu avec les formalismes révolutionnaires développés par les trotskystes et autres pro chinois.
Certes mais.... dès qu'une "révolution" aboutit un tant soit peu, ceux qui "prennent le pouvoir" au final, se sont toujours les plus "méchants", ceux qui le voulaient ce pouvoir, ceux qui ont les dents les plus longues et qui savent s'en servir. Les humanistes et les philosophes ne sont jamais suffisamment combatifs pour le prendre, ou alors, on s'arrange vite fait pour les mettre en boîte ( au propre comme au figuré... ).
On se retrouve avec des personnes qui veulent imposer le "bonheur" aux autres, et qui sont juste prêt à tuer tous ceux qui ne sont pas "heureux" de ce bonheur-là...
Toutes les révolutions ont été semées par de belles idées...
Et si on retentait une sorte de révolution quelle qu'elle soit, je ne suis ni assez optimiste, ni assez confiante pour penser qu'il en serait autrement.
Je suppose, je suis même presque sûre un littéraire comme toi, que tu as lu
La Ferme des Animaux de George Orwell... et bien je pense juste que ce livre décrit ce qui s'est passé, et se passera encore et encore dès qu'une poignée d'hommes s'imagineront "changer les choses".
Parce que "changer le monde" est inutile et vain dès lors qu'on ne se change pas soit même, dès lors qu'on ne change pas l'être humain en tant qu'être, et qu'il reste cette espèce vindicative, cupide et auto-destructrice.
Donc, pour revenir au sujet, les "vrais" rebelles dans l'histoire, je les vois surtout dans les doux, les contemplatifs, les pacifistes, ceux qui se contentent de regarder l'herbe pousser tout en cherchant un sens à l'existence, plutôt que dans ceux qui prennent les armes, revendiquent ou manifestent...
Tant qu'il n'effectue pas sa propre "révolution intérieure" chaque humain porte en lui les germes de sa destruction, de celle de son espèce, et pour finir de son monde et de toutes les créatures embarquées sur le même bateau que lui... J'ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vois aucune autre issue. Et toutes les politiques qu'on essaye de nous vendre, pour moi, c'est de la poudre aux yeux, de l'agitation inutile, un moyen de nous faire croire qu'on peut avoir un monde "meilleur" sans être "meilleurs" nous-mêmes.
Et je le dis très sereinement : tant qu'on n'en sera pas arrivé là, alors, nous irons dans le mur. Et on peut toujours klaxonner, ça ne changera rien à la fin de l'histoire : nous sauterons sur le tas de bombes que nous aurons nous même patiemment accumulées... Et voilà. On l'aura bien cherché, au fond...