La Nouvelle-Orléans livrée au chaos, des milliers de morts selon une sénatricejeudi 1 septembre 2005, 19h02
LA NOUVELLE-ORLEANS (AFP) - Les autorités redoublaient d'efforts jeudi pour évacuer la Nouvelle-Orléans et rétablir un semblant d'ordre dans la ville, livrée au chaos après le passage du cyclone Katrina, alors que la sénatrice démocrate de Louisiane Mary Landrieu a affirmé que
des milliers de personnes ont été tuées.Des milliers de gardes nationaux convergeaient vers la ville et le président George W. Bush a déclaré que
les les pillards seraient traités avec la plus grande sévérité, alors que la violence croissante compliquait les efforts des sauveteurs.Un membre de la Garde nationale de Louisiane a été blessé par balles et un hélicoptère a essuyé des tirs à La Nouvelle-Orléans, a annoncé un responsable de la Garde nationale."Je pense que ce doit être la tolérance zéro pour les personnes qui contreviennent à la loi en situation d'urgence comme celle-ci", a dit le président Bush, à la chaîne de télévision américaine ABC.
M. Bush qui se rendra vendredi dans les zones sinistrées, a déclaré "ignorer le nombre exact" de victimes. "De toute évidence, il va y en avoir beaucoup", a-t-il dit.
Il a estimé, en faisant allusion aux attentats du 11 septembre 2001, que "La Nouvelle-Orléans allait souffrir plus que New York".
Le chef de l'Etat a confié à son père, l'ancien président républicain George Bush, et à son prédécesseur démocrate Bill Clinton, le soin de coordonner les opérations de dons aux victimes du cyclone Katrina, a annoncé la Maison Blanche.
Le gouverneur de la Louisiane, Kathleen Blanco, a répété jeudi son appel aux citoyens leur enjoignant de quitter la Nouvelle-Orléans. "Nous prions les gens de partir", a-t-elle déclaré, ajoutant que la ville devait être laissée aux personnels qui mènent les opérations de secours et d'évacuation. Kathleen Blanco s'est déclarée "furieuse" devant les nombreuses scènes de pillage et a promis de "faire respecter la loi et l'ordre".
Les opérations d'évacuation sont rendues très difficiles à cause de violences provoquées par des gangs armés. Les témoignages affluent sur les pillages dans les rues, les agressions d'automobilistes, les vols armés.Jeudi, le président a dénoncé ces pillards mais aussi ceux qui chercheraient à frauder sur les prix de l'essence, sur les assurances ou encore à détourner les dons. "Il est très important que les citoyens de toutes les régions touchées prennent leurs responsabilités et fassent preuve de sens civique (...) et que les gens n'exploitent pas ceux qui sont vulnérables", a dit M. Bush.
Selon des informations non confirmées, quelque 200.000 personnes se trouveraient toujours à La Nouvelle-Orléans, une ville qui comptait avant l'arrivée du cyclone 1,4 million d'habitants.
Pour rétablir l'ordre, des renforts de Gardes nationaux ont été envoyés en Louisiane. George W. Bush a indiqué que
22.000 Gardes nationaux étaient "en route".Actuellement, plus de 5.000 membres de la Garde nationale sont déployés dans les Etats les plus touchés, dont quelque 3.600 en Louisiane et près d'un millier dans le Mississippi, selon le Pentagone.
L'évacuation entamée mercredi de 20.000 sinistrés réfugiés dans le Superdome, le stade de la Nouvelle-Orléans, pour les transférer vers l'Astrodome de Houston (Texas), se poursuivait jeudi. Des convois d'autobus scolaires jaunes et de cars de tourisme croisaient sur les routes des convois d'aide d'urgence se dirigeant vers la ville sinistrée.
Selon le responsable des hôpitaux de la Louisiana State University, Don Smithburg, quelque 10.000 personnes, patients et membres du personnel, ont dû être évacués, en raison de l'épuisement des réserves de carburant pour les générateurs qui fournissent l'électricité.
Le président américain a d'autre part rejeté les critiques qui commencent à se faire jour sur sa gestion de la crise et la lenteur des opérations de secours. "J'espère que les gens ne vont pas faire de la politique politicienne", a déclaré M. Bush. "C'est une situation d'urgence nationale".
Le New York Times a violemment attaqué jeudi la réaction de la Maison Blanche face au cyclone, dans un éditorial intitulé "En attente d'un chef"."Je veux que les gens sachent qu'il y a encore beaucoup d'aide en cours d'acheminement", a dit le président Bush,
en déclinant les offres d'aide de pays comme la France, l'Allemagne ou la Russie. "Nous apprécions l'aide mais allons nous en sortir par nous-mêmes", a assuré le président.Dans l'Etat du Mississippi, les sinistrés ont reçu mercredi soir pour la première fois des bouteilles d'eau et des sacs de glace. Des responsables ont d'ores et déjà confirmé la mort de 110 personnes dans le Mississippi.
Le cyclone Katrina a réduit de 13% la production quotidienne de kérosène, forçant les compagnies aériennes américaines à prendre des mesures pour éviter de se retrouver à court de carburant, selon un communiqué de leur association professionnelle publié jeudi.
Source :
Agence France-Presse (AFP)
Je pense qu'au-delà de la catastrophe naturelle, il se passe quelque chose de pas très net à la Nouvelle-Orléans, des bandes organisées et armées se heurtent à la garde nationale, le pays entier commence sérieusement à grogner. Le manque de carburant suite aux dégâts subits par les extractions pétrolières commence à faire problème.
Dans un autre registre, les prix des carburants qui commencent à grimper en flèche chez nous, engendrent des mécontentements qui vont grandissant et les gouvernements semblent actuellement assez désemparés pour faire face à ce problème.
Nous vivons peut-être le commencement d'un virage dangereux dans le Monde, l'ébrèchement de la civilisation du pétrole, le " peak oil " qui montre le bout de son nez et aux États-Unis, à l'occasion d'une catastrophe naturelle qui à déstabilisé le système en place dans les régions touchées, l'expression dans ras-le-bol d'un pays qui malgré les apparences à 37 millions d'Américains qui vivent sous le seuil de pauvreté, soit 1,1 million de plus qu'en 2003.