" Le visage volontairement flouté, l’homme sans identité abuse d’un enfant. Une longue série de clichés sordides récoltés sur internet. De telles images, le Groupe central des Mineurs victimes de Nanterre en récupère quotidiennement. Créée en 1997, cette section de la police judiciaire a pour mission de traquer l’internaute pédophile. Elle centralise les informations: pas moins de 4000 signalements par an lui parviennent! L’anonymat des acteurs n’empêche pas les photos de parler, de révéler un certain nombre d’indices précieux pour l’enquêteur. Dans ce cas précis, nous sommes en présence d’un Français qui abuse d’un enfant vietnamien.
Pour Yves Rolland, officier de renseignement criminel à Interpol, les connexions entre le tourisme sexuel et la cybercriminalité sont évidentes. «De plus en plus d’images d’enfants victimes d’abus proviennent du tourisme sexuel. Et depuis quelque temps nombre d’entre elles mettent en scène des petits Africains.» De manière générale, associations de protection de l’enfant et cyberflics distinguent bien les deux pratiques. Ils s’accordent néanmoins pour faire d’internet un des «vecteurs privilégiés du tourisme sexuel» : fichiers pédophiles, forums de discussion ou messages à caractère publicitaire. Cet outil de liberté tant encensé se transforme, pour l’occasion, en «vitrine de l’exploitation sexuelle des enfants», selon le rapport sur la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants remis au gouvernement en septembre 2004. La promotion sur la Toile de cette forme de tourisme, quoique très difficilement localisable et évaluable, est donc avérée. Si en France, comme le note Martine Brousse, présidente de l’association la Voix de l’enfant, le phénomène reste assez marginal, et confiné à de petits «cercles d’initiés», le Forum des droits sur l’internet évalue «le nombre de sources et de personnes impliquées» dans le monde à plusieurs dizaines de milliers. La poursuite de ressortissants dans le cadre d’affaires de tourisme sexuel relève du parcours du combattant. Lorsque l’on navigue sur le Net, par contre, on laisse forcément une trace. Pour Richard Srecki, commissaire principal de la Division nationale pour la répression des atteintes aux personnes et aux biens, «c’est une bobine de fil que l’on déroule». Les fournisseurs d’accès, les associations, les services de police travaillent ensemble pour développer des armes efficaces contre la cyberpédophilie. La circulation des fichiers sur internet est désormais plus facile à combattre, grâce à un dispositif répressif plus approprié – la simple détention de telles images est passible de prison depuis 1998. Mais, ainsi que le relève Carole Bartoli, de l’ONG Ecpat, les flics du Net sont encore démunis pour agir contre certains canaux de propagation: forums de discussion et autres connexions peer to peer – d’ordinateur à ordinateur – permettant l’échange privé d’informations. "

Ou son IP.

De toute manière chevalierdelombre si tu tombes sur quelqu'un proposant du contenu pédophile sur un réseau P2P, tu dois noter son nom d'user + heure de connection et avertir les autorités.