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Un peu plus de dix ans après leur mise au point, les associations de médicaments antirétroviraux utilisés contre l'infection par le virus du sida ont fait preuve de leur efficacité. Une étude mise en ligne par la revue médicale britannique The Lancet, jeudi 24 juillet, chiffre à treize ans l'augmentation de l'espérance de vie des malades ainsi traités, ce qui correspond à une réduction de la mortalité de l'ordre de 40%.
Dirigés par le professeur Robert Hogg (Centre de recherches sur le sida, Vancouver), les chercheurs ont effectué une série de comparaisons entre les taux de décès observés chez les malades de 1996 à 1999 (période où commençaient à être mises en œuvre les multithérapies) et ceux enregistrés entre 2003 et 2005. Ce travail a été mené à partir des données statistiques issues de quatorze études américaines et européennes conduites sur plus de 40000 personnes.
Selon les chercheurs, lors de la première de ces deux périodes, un malade de 20ans pouvait vivre en moyenne jusqu'à l'âge de 56,1 ans. Dans la seconde période, son espérance de vie est passée à 69,4 ans. En clair, les associations d'antirétroviraux –qui sont aujourd'hui à la fois plus efficaces, mieux tolérées et plus simples d'utilisation– ont bel et bien permis de faire que l'infection par le virus du sida devienne une affection chronique.
Il apparaît que l'espérance de vie augmente avec la précocité du traitement et que les malades contaminés du fait d'une toxicomanie intraveineuse ont douze ans de moins d'espérance de vie que ceux contaminés par voie sexuelle. L'espérance totale de vie d'une personne infectée démarrant, à l'âge de 20 ans, une multithérapie est, aujourd'hui, de soixante-trois ans, contre quatre-vingts ans pour une personne séronégative.
Cette publication peut être rapprochée d'une autre, mise en ligne, le 8 juillet, sur le site de la revue PloS Medicine, qui établit qu'en dépit de leurs différences, les traitements antirétroviraux mis en œuvre dans les pays industriels et ceux –beaucoup moins sophistiqués– qui peuvent être dispensés dans les pays pauvres ont une efficacité équivalente. Selon les auteurs de cette étude, des chercheurs suisses de l'université de Berne et leurs collègues sud-africains de l'université du Cap, un tel résultat justifie le développement de programmes thérapeutiques standardisés dans les pays du sud.
Source :
http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/07/25/l-esperance-de-vie-des-seropositifs-a-augmente-de-treize-ans-grace-aux-tritherapies_1077152_3244.html#xtor=RSS-3208