ça fait un petit moment que je ne poste plus, même si je passe vous lire tous les jours. C'est vrai que je suis loin d'être un serial posteur, avec mes presque 9 ans d'inscription et la petite centaine de messages à mon actif. C'est juste que je me faisais cette réflexion et que j'avais envie de la partager avec vous :
En ce moment, je travaille dans un Foyer d'Accueil médicalisé auprès d'un public de déficients intellectuels adultes. Il m'est arrivé d'assurer des remplacements de nuit, une dizaine entre mai et juin. Le site est tout neuf, construction achevée depuis à peine 6 mois... Mais parait-il sur l'emplacement d'un vieux cimetière !
Et c'est là où ça devient intéressant. Les gens qui n'arrêtaient pas de dire qu'ils se sentaient remarquablement bien dans le foyer, que c'était un endroit reposant, qui dégageait de bonnes ondes, ou Dieu sait quoi, ont commencé, à se plaindre de maux de tête dès qu'ils l'ont appris, les conflits ont été plus nombreux, et dès qu'une panne électrique arrivait, qu'un volet électrique se coinçait, j'entendais " Ah ben forcément, ce sont les mauvaises ondes du cimetière !"
Bon, pour ma part, ça me faisait doucement sourire. On va dire, jusqu'à ce que je sois témoin d'un évènement assez étrange, et justement lors d'une veille de nuit.
C'était il y a 15 jours, je travaillais avec une collègue aide-soignante. Il était environ deux heures du matin, et on venait de manger. Nous étions dans l'une des 4 unités, qui donne sur un petit quartier résidentiel, et j'ai ouvert une porte fenêtre pour aller fumer ma cigarette, seul sur la pelouse. Je suis donc resté dans l'enceinte de l'établissement (un grillage assez haut) qui longe une route, et le long de cette route il y a quelques maisons assez visibles. Je faisais donc les 100 pas sur l'herbe et soudain un bruit a attiré mon attention. Un bruit très net qui se détachait clairement dans la nuit. Il faisait très bon, il n'y avait pas de vent, et les seuls bruits nocturnes étaient les chants des rossignols, des grillons et parfois d'une ou deux chouettes effraie. Je m'en souviens très bien parce que j'adore écouter les oiseaux, la nuit. C'est un des petits privilèges de la vie à la campagne

Là, c'était un bruit spécial, comme des pas très lourds sur un sol très engravillonné, et de temps en temps, comme quelque chose de lourd qu'on tire et qui râcle sur le gravier. J'ai immédiatement pensé à un résident qui tenterait de se faire la malle, alors j'ai fait le tour de l'unité, mais je me suis souvenu que les allées étaient faites de sable, et qu'il y avait peu de chance pour que le bruit vienne de l'enceinte de l'établissement. Je suis donc revenu à mon point de départ, j'ai écouté, écouté... tenté d'analyser. A un moment j'ai songé à un arrosage automatique, puisque le bruit semblait régulier. Alors j'ai compté les intervalles entre ce qui ressemblait à des pas, j'ai compté aussi les intervalles avec les raclements plus lourds, et je ne tombais jamais sur les mêmes chiffres : ça se jouait parfois à plus de dix secondes d'écart.
Ma collègue est arrivée, et je lui ai demandé d'écouter avec moi. Je dois dire qu'elle n'en menait pas large

Elle était pétrifiée à côté de moi. (Il est vrai qu'il faisait nuit noire, en plein coeur de la cambrousse, et que ce bruit avait quelque chose de trèèès inquiétant ). C'est alors qu'elle m'a dit que ça ressemblait "à quelqu'un qui serait entrain de pelleter"... C'est vrai que je n'avais pas fait le rapprochement, mais au moment où elle me l'a dit ça m'a semblé évident. Sauf que... Qui s'amuserait à pelleter à 2 heures du matin ?

Nous avons essayé de localiser le bruit parmi les quelques maisons qui nous entouraient. Nous sommes tombés d'accord sur l'une d'entre elles mais entourée de très hauts cyprès. Nous n'avons donc pas pu en voir plus, et puis une bonne demi heure s'était écoulée et il était temps de faire notre tournée, nous sommes donc rentrés.
Nous en avons discuté à l'intérieur. l'idée d'appeler les gendarmes nous a effleuré, mais nous nous sommes ravisés. Que leur dire ? "Bonjour on entend pelleter dehors mais on sait pas vraiment où" ?

On se serait fait rembarrer, je pense, et à juste titre.
Reste que voilà, cette anecdote va alimenter le folklore local entourant le foyer, bâti sur un vieux cimetière, et "on y entend pelleter la nuit"
Pour ma part, je suis ressorti vers 3h30 et je n'ai plus rien constaté et je n'ai vraiment aucune idée de ce que j'ai pu entendre cette nuit là.
Je ne pense pas à des fantômes pour autant, hein ! Je suis juste très vigilant depuis sur tous les signalements éventuels de personnes disparues dans le coin. D'autant plus que je suis pas très loin d'Issoire et que la disparition du petit Antoine reste très gravée dans les esprits...
Voilà, donc, pour cette petite anecdote "paranormale" que je tenais à vous raconter...