Preuves contre l’existence de Dieu
Sur cette page…
A. Le problème du mal
B. Le manque de preuve
C. L’amoralité divine
D. Réfutation de l’omnipotence de Dieu
E. Dieu est-il sa propre cause ou n’a-t-il pas de cause ?
F. Réfutation de l’infinité de Dieu
G. Réfutation par l’habitude
A. Le problème du mal
Ces arguments traitent du mal qu’on retrouve dans notre monde. Dans sa première version, inspirée du philosophe grec Épicure, l’argument de base s’énonce ainsi :
1) « Dieu est un être infini. Il est aussi infiniment bon. Or il y a du mal dans le monde. Donc Dieu laisse délibérément exister ce mal. Pourtant, par définition, il est infiniment bon. En résulte que Dieu ne peut exister. »
La réfutation chrétienne de cet énoncé est tout aussi simple, et constitue le fondement même de la foi chrétienne :
« Dieu, justement car il est infiniment bon, a donné aux hommes un libre arbitre. Malheureusement, résulte de ce libre arbitre la possibilité du péché. Puisque l’homme n’est pas parfait, il est condamné à pécher tôt ou tard. Ainsi, le mal existe dans le monde. »
Cette réfutation est très efficace contre l’argument « première formule. » Mais les athées ne sont pas dupes : ils ont élaboré une « nouvelle formule » :
2) « Dieu est tout puissant. Il aurait pu donner le libre arbitre aux hommes, mais les créer avec une noble nature, de manière à ce qu’ils ne fassent de mauvaises actions que dans de rares cas. Mais il a choisi de nous créer avec une chair faible. N’est-ce pas un peu sadique? Or, Dieu est censé être bienveillant. En résulte que Dieu ne peut exister. »
À ceci, les chrétiens ont inventé l’argument que j’appelle « le sophisme cybernétique », consistant à dire que SOIT Dieu crée des hommes qui ne commettent que rarement des péchés mais sont comme des « robots », SOIT Dieu crée l’homme tel qu’il est actuellement, avec ses faiblesses humaines. On remarque toutefois que, bien que cet argument soit amusant, il ne répond pas entièrement à l’énoncé numéro deux. En effet, celui-ci mentionne la toute-puissance de Dieu alors que le sophisme cybernétique semble ne pas en tenir compte. En d’autres termes, si Dieu est tout-puissant, rien ne l’empêche de faire des êtres qui ont une immense liberté d’action mais se font un plaisir de ne poser que des actions bonnes, avec à l’occasion une petite défaillance.
Quoi qu’il en soit, je laisse au lecteur le soin de juger si la formulation numéro deux est efficace. Pour ceux qui en douteraient, en voici, en terminant, une troisième :
3) « Il y a deux types de mal. Celui qui résulte des actions des hommes, dont de leur libre arbitre, et celui qui ne dépend que du hasard et de la nature, par exemple les désastres naturels, les accidents, etc. Or, si le mal est censé découler nécessairement des actions humaines, alors les catastrophes sont facultatives. Dieu pourrait facilement les éliminer, puisqu’il est omnipotent. Or, il ne le fait point. Pourtant, il est censé être bienveillant. En résulte que Dieu n’existe pas. »
B. Le manque de preuve
Cet argument est le plus simple de tous :
« Plus une hypothèse a d’ampleur, plus elle nécessite, pour être adoptée, une preuve proportionnellement convaincante. Dieu est, justement, l’être qui a le plus d’ampleur : il est même infini. Pour prouver son existence, il faut donc une série d’arguments béton! Or, ces arguments sont rares et peu probants. »
En voici une formulation encore plus simple :
« Si Dieu existait, cela serait clair et évident pour tout être doué de raison. Or, ce n’est pas le cas. »
On peut aussi invoquer la magnificence divine :
« Dieu est tellement magnifique, grand, merveilleux que tous devraient, en théorie, savoir qu’Il existe. Or ce n’est pas le cas, donc Dieu n’existe pas. »
C. L’amoralité divine
Ces arguments concernent le bien et le mal souhaités et concrétisés par Dieu. D’abord, un argument mixte qui touche aussi le manque de preuve :
« On dit que Dieu récompense ceux qui ont foi en lui. Il veut donc que tous croient en lui, puisqu’il est bienveillant. Considérant cela, s’il existait, il serait clair et évident pour tout être doué de raison que Dieu est le créateur de l’univers et que la Bible est Sa Parole. Or, cela n’est pas le cas. Plusieurs n’ont jamais entendu parler du Dieu chrétien, et la plupart des gens ne connaissent pas ou ne comprennent pas la plupart des dogmes de la Bible. »
Source: “L’infini dans la paume de la main” de Matthieu Ricard et Trinh Xuan Thuan.
D. Réfutation de l’omnipotence de Dieu
Cet argument est tiré de la philosophie orientale et tire une preuve de la non-existence de Dieu à partir de l’omnipotence divine.
“S’il décide de créer il n’est pas tout puissant, car il est influencé par le désir de créer. De plus il a changé et perd ainsi son immuabilité: avant il n’avait pas le désir de créer, maintenant il l’a. S’il crée sans décider de créer, il n’est pas non plus omnipotent, car il ne jouit pas de la liberté de créer ou de ne pas créer. Son omnipotence est ainsi réfutée.”
Source: “L’infini dans la paume de la main” de Matthieu Ricard et Trinh Xuan Thuan.
E. Dieu est-il sa propre cause ou n’a-t-il pas de cause ?
“S’il est sa propre cause il est forcément immuable. Un entité existant d’elle même n’a aucune raison de changer. Ne peut changer que ce qui a été produit par autre chose. Mais, s’il est immuable, il ne peut pas créer. Pourquoi ? Parce que quelque chose de permanent ne peut pas produire quelque chose d’éphémère. De plus, s’il crée, il n’est pas immuable, car la création implique le changement : il y a un acte créateur. Aprés avoir créé, il ne serait plus le même : avant, il n’était pas créateur, après il l’est devenu. Il perd donc son immuabilité. La notion de permanence rend impossible toute succession d’événements et de conditions variés : un créateur immuable ne peut avoir deux états. Enfin, s’il crée, il doit être modifié en retour par sa création, car toute action implique une interaction. Aucune cause ne pouvant être unidirectionnelle, la causalité est nécessairement réciproque. Là encore, le créateur perd son immuabilité, et, du même coup, son éternité. Rien ne peut modifier quelque chose d’immuable, tout comme une teinture ne pourrait colorer l’espace. Bref, ce qui n’a pas d’autre cause que soi-même ne peut interagir avec quoi que ce soit.”
F. Réfutation de l’infinité de Dieu
Comme en D, on emploie ici un attribut de Dieu pour réfuter son existence.
Si Dieu est infini, alors rien ne le distingue de l’ensemble de ce qui existe. À quoi bon alors postuler qu’il existe?
Si Dieu est infini, alors tout est Dieu, Dieu doit tout englober. Dans ce cas il n’y a pas de différence entre le cosmos et Dieu. Donc il est impossible de percevoir Dieu. Rien ne sert alors de postuler son existence. Il est même avantageux, selon le principe de parcimonie, de supposer qu’il n’existe pas. En résulte aussi que les idées de Dieu que je possède sont des fantaisies, puisque, Dieu-infini étant imperceptible, la connaissance que j’en ai ne peut être vraie.
Autre formulation:
Existe ce qui se présente à nous d’une façon ou d’une autre. Pour se présenter à nous il faut que cette chose se démarque du reste. Or Dieu ne peut se démarquer du “reste”… dans son cas il n’y a pas de reste car il est toutes choses. En résulte que Dieu-infini ne peut exister.
G. Réfutation par l’habitude
Je n’ai pas l’habitude d’entendre des gens me démontrer l’existence d’un Être Suprême. En revanche, j’ai très souvent vu des gens me mentir, tenter de m’endoctriner, se tromper, ou simplement prendre leurs fantasmes pour des réalités.
Il est donc plus raisonnable de supposer que ce qui se produit, quand on veut me convaincre que Dieu existe, réside dans les dernières catégories.
http://www.libresansdieu.org/pmwiki/pmw ... enceDeDieuUn excellent texte... J'approuve tous les points et particulièrement les points A B C D E
Le problème du Mal rebondissant sur le texte de prévert cité plus haut.
Trouvé sur le même site. Mais euh là... c'est peut-être hors sujet? Dans ce cas je l'effacerai.