Cortex 2.0 a écrit:
Détail très amusant.

Les Qing ont pris le pouvoir en 1644, et ont la particularité d'être des Mandchous et non des Hans, l'ethnie très largement majoritaire en Chine. Si cette assimilation symbolique du vampire chinois aux dignitaires d'une dynastie vue comme "étrangère" par la majorité des Chinois était un simple hasard, il faut avouer qu'il serait particulièrement savoureux.
En effet, ce n'est pas un hasard.
Les "standards" actuels du vampire chinois (cadavre sautillant les bras tendus, revêtu du costume des dignitaires de la dynastie Qing, neutralisé par un parchemin apposé sur le front) sont très récents, on les doit au cinéma hongkongais des années 70-80. Les jiang shi ont en effet été une importante source d'inspiration pour les films de "ghost kung-fu comedy", un genre cinématographique très chinois qui mélange allègrement humour façon vaudeville, arts martiaux acrobatiques et épouvante...
Ces films n'hésite pas détourner les légendes traditionnelles ou à s'en moquer... Le fait d'habiller en mandarin mandchou des créatures morte-vivantes, sans pensées et sans sentiments, n'est donc pas anodin.
Cortex a écrit:
Sait-on comment les vampires chinois étaient décrits avant la venue des Qing ?
Le mythe du jiang shi est à la base issu du folklore rural du Sud de la Chine (la région du Hunan en particulier), il a ensuite été repris et popularisé dans le reste de l'Asie par la littérature de la dynastie Qing durant le XVIIIème siècle.
Traditionnellement, les jiang shi portent le costume dont avait revêtu le défunt (ce n'est pas donc pas nécessairement une robe mandchou...).
Pour cette raison, ils portent de très beau vêtements, de riches parures ou bijoux, et ils ont les joues fardées (en raison du maquillage mortuaire qui était la règle à une certaine époque dans les régions du Sud du pays).