Clonage humain : Zavos persiste
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Panayiotis Zavos espère bien pouvoir implanter le premier embryon humain cloné dans l’utérus d’une mère porteuse avant la fin de cette année. Ce spécialiste américain de la fertilité et de la procréation médicalement assistée a réaffirmé lundi qu’il avait obtenu un embryon humain cloné qui avait été congelé au stade d’une dizaine de cellules. Panos Zavos, qui tenait une conférence de presse à Londres, en a dit un peu plus sur sa méthode de travail : il s’est ‘’entraîné’’ en créant des embryons hybrides mi-homme mi-vache.
Pendant plusieurs mois Zavos a tenté de créer des embryons à partir d’une cellule humaine adulte et d’un ovocyte énucléé de vache. Cette technique du transfert somatique de cellules adultes a permis la naissance de feu la brebis Dolly. Si elle fonctionne sur les bovins ou les ovins –avec un taux de réussite très faible- elle achoppe sur les souris ou les primates. Zavos affirme avoir obtenu de cette façon 200 embryons, rapporte le magazine New Scientist. Il avait déjà annoncé au printemps dernier avoir obtenu un embryon humain cloné, publiant un rapide descriptif dans la revue Reproductive BioMedicine Online.
Si ces hybrides n’ont pas vocation à être implantés, l’embryon humain obtenu à partir de cellules de granulosa (cellules qui entourent l’ovocyte et qui sécrètent des œstrogènes) doit lui aboutir à une grossesse. Pour Panos Zavos, le clonage reproductif n’est qu’une méthode supplémentaire d’assistance à la procréation pour les couples stériles.
Ses méthodes suscitent interrogations et protestations. Le clonage humain reproductif est interdit dans beaucoup de pays. Contrairement aux Raëliens, qui prétendent avoir obtenu deux bébés par clonage, Panos Zavos est un spécialiste de la fécondité qui a fait ses preuves. Reste à savoir s’il a vraiment franchi un pas décisif vers le clonage humain. Une équipe américaine avait déjà annoncé avoir obtenu un embryon humain cloné de six cellules. L’embryon créé par Zavos doit encore être testé avant réimplantation pour vérifier qu’il ne souffre pas d’anomalies chromosomiques.
Les maux inexpliqués et les décès prématurés et soudains d’animaux clonés nous rappellent régulièrement que cette technique de reproduction produit un grand nombre de ‘’ratés’’.
Source : Sciences et Avenir.